Justice
Gabon/ prison centrale: faut-il uniquement s’émouvoir des conditions de détention de BLA et cie ou de celles de l’ensemble des prisonniers ?
C’est à travers un communiqué de presse en date du 1er janvier 2020, que les avocats de l’ex Directeur de Cabinet d’Ali BONGO, Brice LACCRUCHE ALIHANGA, ont dénoncé les conditions d’incarcération de leur client, Brice LACCRUCHE ALIHANGA, jeté en cellule d’isolement. La surpopulation, l’insalubrité et l’inadaptation des cellules de détention seraient toutes choses qui gêneraient le séjour de l’ancien Dircab à « Sans-famille ». Mais au vu de la situation qui n’est pourtant une surprise pour personne, faut-il à titre d’exception s’émouvoir uniquement pour BLA et ses comparses ou alors se préoccuper également des 4000 prisonniers qui sont tout aussi humains qu’eux ? La toile, comme bon nombre de gabonais, choqués par cette posture demandent tout simplement une justice pour tous.
La compagnie de deux autres détenus ainsi que des cafards et autres insectes, le tout dans une cellule insalubre de 9 mètres carrés à l’odeur nauséabonde, privée de lumière et d’installations sanitaires décentes. Telles sont les conditions de détention du naguère « messager intime » d’Ali BONGO, listées dans ledit communiqué.
Une détention « assimilable à de la torture » pour les avocats de ce dernier, peut-on y lire. D’autant plus que l’isolement dans lequel leur client est confiné, est souvent réservé aux détenus politiques. Une dénonciation qui s’aligne sur les complaintes précédentes de ces mêmes avocats, qui ont défendu Ballack OBAME et Kelly ONDO OBIANG, détenus dans les mêmes conditions.
Ce sont donc les mêmes conditions de détention inhumaines que l’avocat Anges Kevin NZIGOU avait déjà dénoncé l’année dernière sur RFI, alors qu’il défendait l’un des acteurs du putsch manqué de janvier 2019. Mais, alors que les médias internationaux, notamment “France 24”, attiraient l’attention de l’opinion internationale sur une « prison bidonville » en référence à la Prison Centrale de Libreville, l’on aurait cru que les autorités prendraient des mesures correctives idoines.
L’ex-ministre de la justice et de l’intérieur, Edgard- Anicet MBOUMBOU MIYAKOU, proche de Brice LACCRUCHE ALIHANGA, semblait pourtant avoir pris la mesure de cet épineux problème. Il avait même annoncé sur la chaîne de télévision publique nationale, “Gabon 24”, la construction à Nkoltang, à 27 kilomètres de Libreville, d’une nouvelle prison. Les installations de la Prison Centrale datent des indépendances, et aujourd’hui elle a largement atteint ses capacités d’accueil. La surpopulation entraîne inévitablement d’autres dysfonctionnements et dérives tels que les trafics en tous genres, le tout dans un environnement impropre à une vie décente. De la construction de la nouvelle prison, qui aurait été salutaire, rien jusqu’à présent n’en a été.
Les avocats dénoncent également une forme d’incarcération injuste, puisque les comparses de Brice LACCRUCHE ALIHANGA sont détenus dans les quartiers affectés aux fonctionnaires, alors que leur client, qui « a occupé la haute fonction de Directeur de Cabinet du Président de la République » n’y est pas admis. Ils y voient donc qu’il y a une « volonté délibérée d’humilier et de torturer » l’ex-Dircab.
Au vu de ces récriminations, il convient tout de même de s’interroger. Que revendiquent réellement les avocats de Brice LACCRUCHE ALIHANGA en interpellant « l’opinion nationale et internationale sur les conséquences incalculables que ces conditions de détention auront assurément sur Monsieur Brice LACCRUCHE » ? Des meilleures conditions de détention seulement pour l’ex-collaborateur numéro 1 d’Ali BONGO ou pour tous les individus incarcérés ?
Car le problème s’il est réel, il est également général. La preuve, les gestionnaires des fonds publics qui ont été dépositaires des moyens financiers pour améliorer les conditions de vie des citoyens, y compris les détenus, se retrouvent à faire face au problème qu’ils ont négligé. Fait-on bien donc de crier à une justice à deux vitesses alors qu’on a un temps été du côté de celle-ci et non face à elle ? Dans tous les cas, rien ne prouve que les conditions de détention sont singulières pour l’ex-Dircab. Elles s’expliquent simplement par une inaction délibérée des pouvoirs publics dont l’intéressé a fait partie.
Tout de même, le constat est sans équivoque pour tous. Le Gabon ne respecte pas ses engagements nationaux et internationaux en matière de traitement des détenus. Si oui, il y a longtemps que le projet de construction d’une nouvelle prison serait amorcé. Le respect des droits de l’homme ne fait guère de distinguo entre eux, emprisonnés ou non. Encore que les prisonniers ont seulement perdu leur liberté mais en aucun cas l’on est en droit de leur nier leur dignité, telle qu’elle est reconnue dans la loi fondamentale.
Les autorités vont-elles accélérer la réfection de la Prison Centrale de Libreville, maintenant qu’elle a accueillie de nombreuses éminentes personnalités de la République ? Ce d’autant plus qu’elle risque d’en loger davantage puisqu’Ali BONGO a promis de faire la guerre aux responsables étatiques corrompus, pour tordre le cou à la corruption omniprésente dans l’administration publique. La question reste entière et la nouvelle équipe gouvernementale est encore attendue sur cette préoccupation.
Justice
Convoqué ce lundi à la Commission nationale de la lutte contre l’enrichissement illicite que reproche-t-on à Mays MOUISSI?
Tout comme son ancien collègue du Transport, l’ancien ministre de l’Economie et des Participations, Mays MOUISSI, devenu à la faveur du dernier remaniement, ministre de l’Environnement et du Climat sera auditionné ce lundi 20 janvier 2025, à la Commission nationale de la lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI). Si plusieurs sources concordantes font état de l’acquisition, en quelques mois, de biens immobiliers estimés à plusieurs milliards, nous préférons, pour l’instant, vérifier amplement l’information afin de vous revenir.
Affublé de tous les surnoms, dont celui de «petit génie», par le Président de la Transition, général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, l’ancien activiste par contre, selon « Jeune Afrique », paierait pour sa «gestion peu rigoureuse de la dette du Gabon». Celle-ci connaît en effet, une augmentation exponentielle depuis 2023. Selon le FMI, celle-ci pourrait dépasser 80 % du PIB en 2025, alors qu’elle s’établissait à environ 63 % en 2022.
Ces derniers mois, la (Cnlei) a enregistré le passage dans ses locaux de plusieurs membres de la haute administration et maintenant du gouvernement. La Transition gabonaise a-t-elle point que nombreux sont ceux qui se demandent si le message véhiculé le 30 août 2023, a été bien assimilé de tous.
Justice
Gabon /M-M MBORANTSOUO présidente honoraire: une nomination nulle et non avenue selon la Cour constitutionnelle
Le 2 septembre 2023, la Cour constitutionnelle conférait à Marie-Madeleine MBORANTSOUO, son ex-présidente, le titre de Présidente et juge honoraire de ladite juridiction. Une nomination présentant des vices de procédures, de forme et de fond, relevées par la Cour constitutionnelle de transition, qui a conduit à l’annulation pure et simple de la décision polémique.
C’est au moyen d’un communiqué lu ce 1er février 2024, que le doyen des juges de la Cour constitutionnelle, Christian BIGNOUMBA FERNANDES, que La Cour Constitutionnelle de la Transition s’est distinguée par un retropedalage, déclarant «nulle et non avenue ladite délibération conférant les qualités suscitées».
Il faut dire que cette nomination avait suscité une polémique au sein de l’opinion qui remettait en cause les méthodes des autorités de la Transition.
Justice
6 mois d’emprisonnement et 1 million d’amende pour refus de payer la pension alimentaire
La pension alimentaire est une substitution financière que verse un ex-conjoint à un autre dans le but de subvenir au besoin de ce dernier, d’un descendant ou d’un ascendant. À ce sujet, les articles 271 du code pénal articles font mention qu’en cas de refus de versement, l’auteur est passible de 6 mois d’emprisonnement assortis d’une amende de 1 million FCFA. Il y a encore quelques années, la pension alimentaire ne constituait qu’une option pour les parents divorcés. Mais cela depuis plusieurs années, la pension alimentaire s’est donné une valeur légale et rêvêt désormais un caractère obligatoire. Il est important de retenir néanmoins, la loi pénale prévoit aussi qu’après un délai de 2 mois, une abstention volontaire constitue une infraction grave, car un individu ne peut : «volontairement demeurer plus de deux (2) mois sans fournir la totalité des subsides déterminés par le juge, ni acquitter le montant intégral de la pension ». Cette infraction est similaire à celle «d’abandon de famille».