Afrique
“On va polluer leur nourriture ” la réponse de refus des épiciers tunisiens aux subsahariens

Les subsahariens vivants en Tunisie feraient face désormais, en plus d’être mal traités par des civils, au refus de se voir vendre des produits d’alimentation, pourtant indispensables pour leur survie. Le prétexte avancé par les épiciers serait la “contamination raciale”. Une bien triste nouvelle pour le monde qui célèbre ce 1er mars la journée zero discrimination.
Le 23 février 2023, l’Ambassade du Gabon en Tunisie, dans un élan le désir de rassurer la communauté gabonaise séjournant en Tunisie sur la situation socio-politique qui prévaut dans ce pays, s’est adressée à celle-ci. Elle avait par la même occasion annoncée une réponse diplomatique avec d’autres missions diplomatiques accréditées dans ce pays. Quelques jours plus tard, ces missions diplomatiques peuvent ajouter de nouveaux éléments à leurs dossiers.
En effet, profitant des réseaux sociaux pour s’exprimer, les étudiants gabonais en particulier et les ressortissants subsahariens en général, sont de plus en plus confrontés à la confiscation et violation de leurs droits les plus basiques, parmi lesquels celui de se nourrir. Ils feraient face au refus catégorique de s’approvisionner en aliments, toujours au prétexte basé sur la race.
Rosalia étudiante gabonaise, livre à ce sujet un témoignage des plus outrageants. «On nous traite de périmés. Les épiciers disent qu’ils ne peuvent rien nous servir parce qu’on va polluer leur nourriture vu qu’on est noirs». Les tensions seraient très palpables dans la vie courante, où les populations locales ont visiblement scellé le divorce, du moins momentanément, avec celle venue d’Afrique noire.
«Quand on emprunte un taxi, déjà que ce n’est pas facile qu’ils nous prennent, ils ont souvent des comportements déplacés avec les filles. En plus, au lieu de t’emmener à destination, il va te déposer à la Garde Républicaine. Entre le temps de partir encore de là-bas pour l’université après avoir essuyé des menaces de meurtres et viol, c’est compliqué. Et certains dirigeants d’établissement nous disent qu’il n’y a rien, c’est juste nous qui victimisons trop».
Mais au-delà, des chauffeurs de taxis, il faudrait aussi faire face à celui des jeunes garçons, qui n’hésitent pas à jeter des pierres sur le premier noir passant, ou à leurs domiciles. La donne serait la même pour certaines femmes qui en arriverait à leur cracher dessus en rappelant à chaque noir de regagner leur pays.
Le tableau dépeint une situation stressante et nécessitant une intervention rapide des autorités. D’ailleurs, un appel a été lancé par certains étudiants gabonais, qui aimeraient rentrer auprès de leurs familles, car ne se sentant plus en sécurité. Ces derniers espèrent que leur appel à l’aide aura bon écho, si jamais la situation ne parvenait pas à s’améliorer.
Afrique
Accusé de racisme, Kaïs SAIED se dit à la hâte “africain et fier de l’être”

Deux semaines après son discours dénonçant l’arrivée de «hordes de migrants» subsahariens clandestins en Tunisie, le président Kaïs Saïed a reçu Umaro Sissoco EMBALO, le chef d’État bissau-guinéen et président de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Selon le Chef de l’État tunisien qui dément tout propos raciste, son message avait pour seul objectif de faire appliquer la loi concernant les étrangers en situation irrégulière dans le pays. «Je suis contre la traite des êtres humains, des africains particulièrement, soit en Tunisie, soit ailleurs. Mais cette situation ne peut pas être interprétée par les langues malveillantes de racisme. De quoi ils parlent ? Ils divaguent !», a-t-il déclaré. Pour le président en exercice de la Cédéao qui a justifié sa venue à Tunis par la présence des ressortissants des pays de l’Afrique au sud du Sahara, les propos de son homologue ont été mal interprétés. «Je pense que même les Tunisiens vont comprendre que ses propos qui ont été détournés, ce n’est pas l’esprit, ce n’est pas la logique. Je ne pourrai pas croire que vous, président tunisien, pays de Bourguiba, peut être xénophobe ou raciste. Vous-même, vous êtes Africain… ». Rebondissant aux propos de son homologue, Kaïs Saïed a enchaîné : «Je suis Africain et je suis fière de l’être». Le président bissau-guinéen a assuré s’expliquer sur la situation, qui, selon lui, relèverait plus «d’incompréhensions». «En tant que président de la CEDEAO, je rendis visite au Président Kaïs SAÏED pour m’enquérir de la situation des africains subsahariens en Tunisie. Evoquant la déformation de ses propos, il assura de croire aux valeurs africaines d’union, d’accueil et de respect et les préserver». Pour rappel, le président tunisien avait affirmé, le 21 février, que la présence en Tunisie de «hordes» d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était source de «violence et de crimes» et relevait d’une «entreprise criminelle» visant à «changer la composition démographique» du pays. Des propos qui susciterent un tollé dans le pays, où les ressortissants d’Afrique subsaharienne font état, depuis lors, d’une recrudescence des agressions les visant, au point de les faire se précipiter dans les ambassades pour être rapatriées.
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Afrique
Rafle des subsahariens en Tunisie: la Côte d’Ivoire investie 1 milliard de Fcfa pour la réintégration de ses 500 rapatriés

Répondant au discours du président Kaïd SAÏED et à la situation spycho-sociale à laquelle les Ivoiriens, au même titre que d’autres africains de peaux noire, font face en Tunisie, le gouvernement de ce pays de l’Afrique de l’Est a annoncé par le Premier ministre Amadou KOULIBALY un plan d’une valeur d’un milliard de francs CFA pour aider ses ressortissants à une réinsertion, une fois leur retour effectif en Côte d’ivoire. Après recensement, 7 000 ivoiriens seraient actuellement dans le pays des aigles de Carthage, selon l’Institut national des statistiques tunisien. Parmi eux, 500 seraient volontaires à un retour en Côte d’Ivoire. «Aujourd’hui, des instructions ont été données pour enclencher les opérations de retour dans notre pays. Notre compagnie nationale, Air Côte d’Ivoire, a été mise en mission pour pouvoir opérer ces retours », a annoncé le Premier ministre ivoirien, Amadou KOULIBALY. Pour éviter que leur réintégration ne soit difficile au regard des conditions dans lesquelles ils sont contraints de quitter leurs pays d’accueil, le gouvernement a prévu, au travers de ce plan de rapatriement, qu’il leur soit remis un soutien financier. En effet, «des instructions ont été données pour qu’un pécule leur soit versé à leur retour en Côte d’Ivoire afin de faciliter leur réintégration» a rappelé le Premier ministre.
Afrique
Rafle des subsahariens en Tunisie: le Gabon emboîte le pas à la Guinée et prévoit le rapatriement des siens

Depuis l’annonce, le 21 février 2023, par le Président Tunisien Kais Saïd de l’existence d’un “pseudo” complot vivant à remplacer la population blanche par celle noireces dernières vivent une situation sociopolitique des plus alarmantes. Suite à la demande transmise à l’ambassade du Gabon en Tunisie par l’Association des étudiants et stagiaires gabonais pour faciliter la procédure d’enregistrement de tous les ressortissants gabonais vivant sur le sol tunisien, désireux de prendre part à ce retour volontaire au pays, le représentant diplomatique a réagi. C’est par un communiqué du chargé d’Affaires que l’Ambassade du Gabon en Tunisie a fait l’annonce le 2 mars 2023, de la mise en place d’une stratégie de rapatriement pour les ressortissants gabonais souhaitant rentrer au pays. Après la Guinée Conakry, le tour est au Gabon de mettre en sécurité ses ressortissants en les rapatriant. L’heure est désormais à l’étude des possibilités de ne pas perdre les années universitaires pour les étudiants qui vont interrompre une année pour se mettre en sécurité auprès des leurs.