Société/Environnement
Gabon /AGASA: la sécurité alimentaire compromise par la guerre entre la Direction Générale et le SYNATA
A la suite de l’installation le 7 mai 2022, du Bureau national exécutif du Syndicat national des agents de l’Agence gabonaise de la sécurité alimentaire (Agasa), le climat se détériore. En effet, une guerre des tranchées divise la direction générale et les employés qui ont entrepris la création dudit syndicat (Synata) dont le dossier est toujours en cours d’instruction. Menée à coup de riposte graduée, dont la dernière salve de tirs en date est une note de service du 23 juin 2022 scellant l’affectation, voire la «rétrogradation», d’agents dissidents à la hiérarchie. Si l’arbitrage, du moins la médiation de la tutelle, se fait encore attendre à instaurer un cessez-le-feu entre les belligérants, l’on pourrait bientôt assister à l’escalade d’un conflit aux déflagrations multiples, avec notamment un réel risque pour la sécurité alimentaire des gabonais.
Que se passe-t-il réellement à l’Agasa ? Si la question a le mérite de ne pas être superflue c’est bien que cette agence réputée, travailleuse et discrète, ne laissait rien filtrer jusqu’ici sur elle. Situation inédite car depuis quelques semaines, l’établissement bénéficie d’une presse peu flatteuse à son égard car les réprobateurs de l’actuelle direction générale ont désormais choisi de révéler les dessous de son fonctionnement sans faire dans la dentelle. Au grand étonnement général. Réel ras-le-bol ou volonté subtile de couper la tête du Roi, les choses paraissent bien plus sérieuses qu’un simple questionnement. Car c’est bien connu de tous, qu’«il n’y a point de fumée sans feu, pas d’effet sans cause, il ne court point de bruit sans quelque fondement».
La vérité étant la première victime dans une guerre, l’on pourrait ainsi logiquement croire que cette palabre est née le 1er juillet 2022 avec la parution dans l’hebdomadaire indépendant “Le Mbandja” (N°663) qui décelait «Comme une odeur de traite négrière» depuis le «joyeux règne d’Alia Maeva BONGO ONDIMBA à la tête de l’Agasa» ou celle du média en ligne “Gabonactu.com” qui lançait l’alerte en titrant, «Pour avoir créé un syndicat, des agents de l’AGASA sont menacés des affectations disciplinaires». Pourtant il n’en est rien! Il s’agirait en réalité d’une bombe à retardement que le garant de la sécurité alimentaire au Gabon traîne, tel un boulet, à son pied au fil des années et dont les secondes se sont subtilement égrenées jusqu’à son explosion actuelle.
De sources sûres et bien informée du dossier, la demande de révision des Accords collectifs d’établissement (ACE) initiée par le Bureau des Délégués du personnel le 24 septembre 2021, aurait mis le feu aux poudres. En effet, jugés obsolètes, lesdits accords signés en 2014 disposaient d’articles qui ne seraient pas pris en compte dans la rémunération actuelle. Mais alors qu’elle suscitait l’espoir de la valorisation du travail, la nouvelle DG aurait relégué ce dossier aux oubliettes. Jusqu’à ce 14 mars 2022, lorsque dans un courrier adressé au Bureau des Délégués du personnel, elle leur indiquait leur incompétence à discuter de la révision des ACE au regard des articles 331 et 337 du nouveau Code du travail en République gabonaise qui précisent le rôle et les attributs des délégués du personnel et des délégués syndicaux. Motivant ainsi la création du Synata.
Il ne faudrait pas faire fi non plus des injustices clamées par ces pères et mères de famille, dont l’hebdomadaire précise qu’elles existent depuis 3 ans maintenant. En effet, «sans bulletin de paie, en violation de l’article 183 du code du travail» et incertains de ce que «leurs cotisations sociales sont reversées à la CNSS», les agents de l’Agasa ont accusés depuis 2019 de «3 révisions de salaires avec des explications abracadabrantes et des retenues sur salaire sans (…) aucun motif légal». Ils seraient «menacés de licenciement», s’ils osaient s’en plaindre. Pourtant, «de source sûre», un agent aurait initié une plainte auprès du tribunal du travail, dont la médiation a été en sa faveur. Là encore, la patronne de l’Agasa refuse d’obtempérer.
Mais fidèles à leur serment, une revendication semble sortir du lot. La préservation de la compétence de l’Agasa à assurer la sécurité alimentaire des gabonais. Une compétence semble-t-il, mise à mal par les multiples affectations «arbitraires» pour certains, «disciplinaires» selon “Le Mbandja” qui témoigne de l’inadéquation poste-compétences, le tout dans le but «d’éloigner les membres fondateurs du Synata des services techniques clés de l’agence, principalement les docteurs vétérinaires». Toute chose qui porte à croire que la hiérarchie de l’agence «use de tous les moyens afin de faire entrave à la liberté syndicale au sein de l’Agasa» en violation de l’article 304 du code du travail, allant même jusqu’à initier par ses collaborateurs affidés, la création d’un «syndicat qui sera aux ordres».
Pour rappel, dans une tribune que la rédaction de “Vox Populi 241” a publié le 19 juin 2022, titrée «Gabon /Création supposée irrégulière du Synata: que cache la direction générale de l’Agasa ?» l’auteur prévenait déjà de l’ampleur des dommages à venir. Prévoyait-il, «il ne serait pas étonnant de voir dans les tous prochains jours, comme à la CNSS, en guise de représailles et d’intimidations, une vague d’affectation des membres fondateurs du SYNATA». Et il n’aura fallu que 4 jours avant que ces mots ne prennent forme. En témoigne la note de service N°000523/MAA/SG/DG -AGASAAMBO scellant l’affection de nombreux agents, parmi lesquels un stagiaire embauché dans le cadre d’un Contrat d’apprentissage jeunesse (CAJ) aurait été promu chef de services Etudes et recherches, normes et veille sanitaire des aliments. «Un poste stratégique», précédemment occupé par un agent expérimenté mais malheureusement proche du Synata.
Un stratagème dont la hiérarchie aurait déjà fait usage par le passé. En effet, précédemment Cheffe de service communication et documentation au siège social une employée aurait été affectée par note de service n°000605/MAEAPG/ SG/DG-AGASA du 05 août 2021, en tant qu’agent contrôleur dans le Komo-Mondah. Par la même note, une secrétaire particulière du Directeur administratif et financier (DAF) aurait été affectée en tant qu’agent contrôleur au port d’Owendo où elle aurait eu un accident de travail. Aucune surprise, si comme l’indiquent les sources ces agents affectés ne bénéficient d’aucune formation à leur nouveau métier.
Au regard du contexte géopolitique qui sévit actuellement, avec la crise russo-ukrainienne, les risques sanitaires se feront sans doute plus importants. Mais qui pour les détecter si les techniciens commis à cette tâche, en sont démis, en remplacement d’éléments qui ne disposeraient d’aucune compétence en la matière. La situation qui ne trouverait aucun intérêt à se maintenir, nécessite de la tutelle l’ouverture d’un processus de paix.
D’autant que recevant avec enthousiasme la création du Synata, elle aurait invité, assurent les sources, la Direction générale à initier des pourparlers avec le syndicat au terme de sa création. Ce, conformément à la volonté du chef de l’État, Ali BONGO, qui exige depuis 2019, l’instauration d’un dialogue inclusif, afin de limiter les crises sociales. Toutefois s’il en est à son deuxième acte, l’acte 3 de ce conflit où le règlement des comptes semble prévaloir sur la santé de millions de gabonais, pourrait conduire à l’enlisement. À moins que l’existence du Synata soit rendue officielle dans les semaines à venir, par le ministère du Travail.
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Élections provinciales de la Croix-Rouge Gabonaise: une journée démocratique dans la sérénité à travers le pays
Le samedi 25 octobre 2025, la Croix-Rouge Gabonaise a tenu ses Assemblées Générales Électives provinciales dans plusieurs chefs-lieux du pays, conformément à ses statuts et au calendrier électoral national. À Port-Gentil, Koula-Moutou, Franceville et Oyem, les membres actifs et volontaires se sont mobilisés pour renouveler les instances dirigeantes dans un climat de calme, de transparence et de responsabilité.

Koula-Moutou (Ogooué-Lolo)
À Koula-Moutou, les travaux ont débuté à 15h30 sous la présidence du sous-préfet, représentant le gouverneur. Après les discours d’ouverture et la lecture du message de la Présidente Nationale, le comité électoral a rappelé les dispositions statutaires encadrant le scrutin. Sur 18 membres inscrits, 15 ont voté. Le nouveau bureau provincial est désormais dirigé par Mombo Wilfrand, élu Président. Il sera épaulé par MOUITY à la vice-présidence, MOUINGUI à la commission Genre, ROUNGOU à la commission Finance et AMIERY à la commission Jeunesse. Les travaux se sont achevés à 18h45 dans une ambiance studieuse et respectueuse.

Oyem (Woleu-Ntem)
À Oyem, les élections se sont déroulées à la mairie, sous la supervision du Président National Genre et Inclusion, Serge NGUEMA MEBALE. Deux candidats étaient en lice pour la présidence : EYENE ABAGA Mathieu, enseignant du secondaire et ancien conseiller jeunesse, et ABESSOLE Trésor Fortune. Le scrutin, organisé dans un esprit démocratique, a vu la victoire de EYENE ABAGA Mathieu. Le bureau élu comprend également ENDAMANE NDONG Jean Luc à la vice-présidence, MBAZOGHE MBYA Samantha à la jeunesse, N’NEGUE ABAGA Judith aux finances, MEYE M’ESSONE Placide au genre et inclusion, et ELLA EYI Rostand à la discipline. La cérémonie s’est clôturée à 16h30 par un moment convivial.

Franceville (Haut-Ogooué)
À Franceville, les élections ont débuté à 11h20 par la lecture du code électoral par le président de la commission. Les discours du président sortant et de la Présidente Nationale venue de Libreville ont suivi, marquant le lancement officiel des travaux. Chaque poste n’a enregistré qu’une seule candidature, et le scrutin s’est déroulé sans incident majeur. Les opérations électorales se sont déroulées sous le regard des partenaires, autorités et invités, et se sont achevées à 16h30 dans une ambiance calme et respectueuse.
Le nouveau bureau provincial est dirigé par Amélie Sylia NTSONO, communicante de formation et ancienne Secrétaire Provinciale. Elle est accompagnée de Christ KOMBE à la vice-présidence, Lionel Trésor MOUSSAVOU à la commission jeunesse, Ulrich NGOMA DIBA à la commission genre, et Loila LENGOUMA pse NKOLO à la commission finance.

Port-Gentil (Ogooué-Maritime)
À Port-Gentil, le Président sortant MOMBO Hugues Frixos a été reconduit à la tête du comité provincial. Sa réélection témoigne de la confiance renouvelée des membres dans sa gestion et son engagement.
Le bureau élu est composé de JOHSON OZANGA Louise J. à la vice-présidence, EYENE EYENE Stanislas à la jeunesse, MEBIAME NGUEMA Fabrice à la discipline, BEN ALY MUCANY Armand Brice à l’audit et à la gestion des risques et catastrophes, et OUGANDA NINA Marie Louise au genre et inclusion.
Un processus électoral encadré et transparent
Ces élections provinciales s’inscrivent dans le processus de réforme et de consolidation de la gouvernance interne de la Croix-Rouge Gabonaise. Elles visent à renforcer la légitimité des instances locales, assurer la continuité des actions humanitaires et préparer l’Assemblée Générale Élective nationale prévue du 21 au 23 novembre 2025 à Libreville.
L’ensemble des scrutins s’est déroulé dans le respect des procédures, sous l’observation de représentants des autorités locales, des partenaires institutionnels et de cabinets d’huissiers de justice. Les résultats officiels seront transmis au Conseil National de Direction et archivés conformément aux dispositions réglementaires.
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Gabon /SNI: Hermann KAMONOMONO passe le témoin à Jean-Pierre ONDOUNDA
Libreville, le 25 octobre 2025 La Société Nationale Immobilière (SNI) a procédé ce jeudi 30 octobre 2025 à la cérémonie de passation de service entre le Directeur Général sortant, Monsieur Hermann KAMONOMONO, et le Directeur Général entrant, Monsieur Jean-Pierre ONDOUNDA, nommé à ce poste lors du dernier Conseil des ministres. La cérémonie, présidée par Monsieur Ludovic MEGNE NDONG, Ministre du Logement, de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Cadastre, s’est déroulée dans une atmosphère à la fois solennelle et empreinte de reconnaissance.

Le Ministre a salué le travail accompli par le Directeur Général sortant et encouragé le nouveau management à poursuivre la dynamique de modernisation de l’entreprise, dans le respect des orientations du Président de la République, Chef de l’État, le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, en matière d’accès au logement pour tous. Ingénieur en génie civil, Monsieur Jean Pierre ONDOUNDA totalise plus de quatorze (14) années d’expérience au sein de la Société Nationale Immobilière, où il a notamment exercé les fonctions de Directeur de la Production et du Patrimoine Immobilier.

Son parcours technique et managérial constitue un atout majeur pour renforcer la planification, la qualité et le suivi des projets immobiliers initiés par la SNI. Dans le même élan, Madame Stéphanie ONA-ONDO a été installée au poste de Directeur Général Adjoint. Titulaire d’un Master 2 en Management Juridique, elle dispose d’une riche expérience dans l’administration publique et parapublique, ainsi qu’au sein de la SNI où elle occupait les fonctions de Conseiller en charge des relations extérieures, du marketing et de la communication.
Cette double installation marque une étape importante dans la vie de la Société Nationale Immobilière, qui réaffirme ainsi son engagement à poursuivre ses missions avec rigueur, innovation et proximité, au service du développement immobilier national.
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Grand Libreville / Caravane du foncier: des juristes de proximité aux côtés des riverains
« Redonner leur dignité aux gabonais! » Un slogan inspiré par les autorités de la transition, devenu un leitmotiv pour de nombreux gabonais, du territoire et de la diaspora, tous corps de métiers confondus. Et dans cette quête, le Cabinet d’Assistance Foncière et Immobilière (CAFI) entend jouer de sa partition. Dans ce sens, il a initié depuis le 10 octobre 2025, «la caravane du foncier». Pendant un mois, ledit cabinet édifiera les populations du Grand Libreville, sur leurs droits et les démarches à effectuer en cas de litiges fonciers.

Né de la volonté de plusieurs juristes gabonais d’unir leurs compétences, le CAFI propose aux populations, des hommes et femmes de droit de proximité, dont la volonté est de mettre à disposition leurs expertises à l’endroit de leurs concitoyens dans leurs procédures judiciaires. Première initiative du genre au Gabon, portée par ce groupement de juristes, «la caravane du foncier», veut sensibiliser les gabonais, les édifier et les outiller de sorte qu’ils puissent eux-mêmes mener leurs démarches. D’autant que «le foncier représente 60% des contentieux dans les cours et tribunaux», rappelle le représentant du cabinet, Stéphane Béranger ESSONE ONGBWA.
A la fois «admiratives, subjuguées» et soulagées par cette initiative, les populations sensibilisées saluent cet élan qui soulagera plus d’un, dans la poursuite de leurs démarches administratives et judiciaires. Et pour cette première édition, la caravane se déploiera dans les communes de Libreville, d’Akanda et Owendo. Pour les prochains jours, ce sont les quartiers de Nzeng-Ayong GP, charbonnages, carrefour Gigi qui recevront pendant 2 jours d’affilée les équipes du CAFI.
Si le CAFI est spécialisé dans les questions du foncier et de l’immobilier, il propose néanmoins des services annexes. Pour en savoir davantage sur la palette de services dudit cabinet, les usagers et toute personne désireuse d’en profiter peuvent se rendre au siège situé au quartier Nzeng-Ayong, cité de la caisse.








