Politique
Gabon/ 08 juin: intégralité du discours d’Ali BONGO ONDIMBA

«Mes chers compatriotes,
C’est avec une grande émotion que je m’adresse à vous aujourd’hui.
Permettez-moi tout d’abord, en ce jour commémoratif du décès du Président Omar BONGO ONDIMBA, de rendre un vibrant hommage à l’homme d’exception et de vision qu’il a été. Grâce à son pragmatisme et à sa ténacité, il est, sans conteste, un des pères fondateurs de notre Nation. Il a puissamment contribué au développement et au rayonnement de notre pays.
Il nous a légué un précieux héritage, et des fondements qu’il nous revient de consolider, pour aller plus loin. Consolider et réformer lorsque c’est nécessaire, dans le respect des valeurs et du bien-être de toutes les composantes de notre société.
C’est bien cette évidence qui m’a porté tout au long de ces années où vous m’avez accordé votre confiance. C’est cette même évidence que je n’ai de cesse de communiquer et d’impulser.
Aujourd’hui, il faut aller plus loin, plus vite, plus fort !
Comme vous le savez, je viens de traverser une période difficile de ma vie. Vaincre de telles épreuves renforce votre détermination à poursuivre vos aspirations, et à tout mettre en œuvre pour les concrétiser.
Pour y parvenir, des choix décisifs s’imposent, qui nécessitent d’analyser et d’évaluer non seulement le chemin parcouru, mais aussi nos modes de fonctionnement et les faiblesses de notre système.
Il ressort ceci : il est capital pour notre Nation d’en finir, une fois pour toutes, avec la corruption qui gangrène nos institutions.
Il est capital d’en finir avec la mauvaise gestion, la mauvaise gouvernance, qui nous empêchent d’avancer et nous interdisent de récolter les fruits des efforts colossaux et multiformes que l’Etat a consentis.
Je prendrai ici un seul exemple : les hôpitaux de dernière génération que nous avons construits pour permettre à la population de notre pays d’avoir accès à des soins de qualité, dans le respect de la dignité humaine.
Qu’en est-il aujourd’hui de leur maintenance ? On peut également s’interroger sur l’état actuel des établissements scolaires que nous avons rénovés pour offrir aux enfants et aux jeunes de cette Nation un environnement sain et de qualité pour de meilleurs apprentissages.
Les exemples sont multiples. Partout c’est la même gabegie, la même négligence, le manque de civisme et de promotion du vivre ensemble.
Nous sommes nombreux à constater et à dénoncer les dérives de notre société.
Mes chers compatriotes,
Nous ne pouvons poursuivre sur cette voie.
Nous ne pouvons continuer à bafouer impunément notre identité, nos lois, nos valeurs.
Il faut des réformes en profondeur.
Intensifier les réformes amorcées en 2018, celles de l’Etat et de nos finances publiques.
Accélérer la réforme de l’Education afin de favoriser une meilleure insertion professionnelle.
Diversifier les modèles économiques pour favoriser la création d’emplois, toujours plus nombreux et de qualité. Une absolue priorité car le chômage, l’oisiveté, l’absence de perspectives d’avenir sont un fléau, une gangrène, un poison qui mine toute société.
Conforter notre modèle social, en le rendant plus sain et plus équitable.
Préserver notre environnement pour léguer à nos enfants une terre vivable et respirable.
Moderniser notre gouvernance et inscrire au cœur de nos pratiques l’obligation de rendre compte. Rendre compte de nos actes, de nos choix, de nos résultats.
La transformation doit s’intensifier à tous les niveaux pour donner véritablement corps à l’égalité des chances et créer des opportunités, afin que chacun puisse avoir la possibilité de réussir, sans être entravé par des pratiques politiciennes.
Mes chers compatriotes,
La classe politique dans son ensemble, loin d’assumer son rôle de prise en charge de l’intérêt général, s’est fourvoyée. Au Gabon, les politiciens songent d’abord à leurs intérêts égoïstes, à leurs carrières comme à leurs enrichissements personnels, avant de penser à faire le bien de la population.
Trop souvent, ils ne se distinguent qu’à travers leur pouvoir de nuisance.
Le ménage doit être fait au sein de notre classe politique au sein de laquelle le mot « éthique » doit résonner avec force.
C’est le préalable à toute entreprise de transformation de notre Nation. Ceux qui se mettent en travers de cette voie sont prévenus : ils seront sèchement écartés.
Dans le même mouvement, notre gouvernance doit, elle aussi, être réformée, modernisée pour être adaptée aux exigences de notre époque.
Aussi, ai-je demandé au Premier Ministre de former un nouveau gouvernement plus restreint, constitué d’hommes et de femmes qui vivent la chose publique comme un sacerdoce, prêts à donner la priorité à l’intérêt général, et capables de faire preuve d’exemplarité, de probité, d’éthique.
Mes chers compatriotes,
Construire un Etat est une tâche qui s’inscrit dans le temps et dans la durée. C’est aussi une œuvre collective.
Chacun d’entre nous, quelles que soient ses convictions personnelles, doit pouvoir apporter sa pierre à l’édifice.
Je voudrais terminer ces propos en faisant appel une fois de plus à la solidarité nationale et à la primauté des valeurs fondatrices de notre société.
La Nation gabonaise est notre héritage commun. Il nous revient de poursuivre ensemble nos efforts pour qu’elle devienne forte.
Que Dieu bénisse notre pays, le Gabon !
Je vous remercie»
Politique
Gabon / Révision constitutionnelle: après les députés, les sénateurs disent oui

Le 29 mars 2023, la chambre haute du parlement a adopté le texte portant révision de la Constitution issue des résolutions de la concertation politique du mois de février dernier. En terme identique, l’assemblée nationale, a voté majoritairement, mardi 21 mars dernier, en faveur de la nouvelle mouture de la Loi fondamentale qui porte notamment sur la réduction de la durée du mandat du président de la République de 7 à 5 ans, l’harmonisation des durées des mandats politiques à 5 ans, le retour du scrutin à un tour (…). Lors de son l’exposé argumentatif avant le vote des députés, le Premier ministre Alain Claude BILLIE-BY-NZE déclarait que «notre pays gagnera en efficacité politique et apportera une touche de modernité dans son espace démocratique». Et de conclure: «l’option des élections à un tour permettra à notre pays de mettre en œuvre des mécanismes moins dispendieux en évitant la mobilisation répétée des ressources humaines ainsi que les coûts engendrés pour chaque élection». Cette révision constitutionnelle est ainsi passée comme une lettre à la poste, le Parti démocratique gabonais (PDG). À la seule différence que, contrairement à l’Assemblée nationale, le groupe parlementaire Les Démocrates (LD) s’est cette fois abstenu. La seule voix contre est venue Parti social-démocrate (PSD) de l’ancien vice-président Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU.
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Gabon /Harmonisation des mandats: les députés approuvent le projet de révision constitutionnelle

Le projet de révision constitutionnelle porté par le Premier ministre, Alain Claude BILLIE-BY-NZE a été plébiscité, jeudi 23 mars 2023, par un écrasant vote de 113 pour, 6 voies contre et 3 abstentions. Reste à présent au Sénat, chambre haute du parlement où le Parti démocratique gabonais (PDG) est aussi majoritaire, d’entériner le texte. Le projet soumis aux parlementaires porte sur l’harmonisation des mandats politiques au Gabon. Le mandat présidentiel passe de 7 à 5 ans renouvelable, celui des sénateurs de 6 à 5 ans, et il n’y a plus de la limitation des mandats. Des réformes de la constitution décidées lors de la concertation politique, majorité/opposition de février dernier. Si l’on s’attendait au vote contre des partis de l’opposition, notamment le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) d’Alexandre BARRO CHAMBRIER, l’Union nationale (UN) de Paulette MISSAMBO et le Parti social démocrate (PSD) de Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU, la surprise est venue des Démocrates qui ont voté pour. Le parti de Guy NZOUBA NDAMA,dont le groupe parlementaire à l’Assemblée nationale est présidé par DAVAIN-AKOURÉ, co-président pour le compte de l’opposition aux côtés d’Alain Claude BILLIE-BY-NZE pendant la concertation politique éponyme, marque ainsi sa rupture totale avec l’opposition.
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Élections 2023: les observateurs de l’UE absents pour avoir “contribué à aggraver la situation” en 2016

Le Premier ministre était en visite officielle à Paris, capitale française, mardi 21 mars 2023. Alain Claude BILLIE-BY-NZE a notamment été l’invité de l’émission L’entretien diffusée sur France 24 et RFI, où il a été interrogé sur les raisons du refus des autorités gabonaises d’accueillir une mission d’observation de l’Union européenne (UE) à la prochaine élection présidentielle. Le Chef du gouvernement n’a pas mâché ses mots et a pointé d’entrée, le jeu trouble de l’UE en 2016. Selon lui, «lors de la présidentielle de 2016, les observateurs de l’Union européenne ont contribué à aggraver la situation au Gabon». Le premier ministre a rappelé à la gouverne des deux médias français (France 24 et RFI, ndlr), qu’ «avec l’Union européenne, nous avons discuté dans le cadre du dialogue politique intensifié et nous sommes tombés d’accord. Nous avons fait le constat que les observateurs de l’UE ont contribué à aggraver la situation au Gabon par des déclarations intempestives, peu mesurées et qui ne tenaient pas compte des réalités. Nous sommes (donc) tombés d’accord pour que cette année, il n’y ait pas d’observateurs de l’UE. Et ça n’aggraverait rien du tout parce que nous allons organiser des élections transparentes. Le vainqueur sera connu. Nous espérons que le vaincu l’acceptera et félicitera le vainqueur». Selon les conventions internationales, les États sont libres d’accueillir sur leurs sols, les missions d’observation des élections de leurs choix. Une expression de souveraineté que l’UE ne peut braver, dans le cas d’espèce, au risque de provoquer un incident diplomatique avec le Gabon.
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