Politique
Faure GNASSINGBÉ: rend «grâce à Dieu pour la vie et la santé» d’Ali BONGO
Ali BONGO semble avoir repris du poil de la bête. En témoigner le balai d’audiences qu’il enchaîne depuis plusieurs semaines. Hier encore, 7 mai 2019, au palais du bord de mer, son presque «come back» sur la scène internationale, a été marquée par la présence sur le sol gabonais du président togolais Faure ESSOZIMNA GNASSINGBÉ. Ce dernier juste après son audience, dit «visite de travail et d’amitié», a confié aux hommes de médias sa joie de voire son homologue gabonais en santé.
Premier chef d’État à rencontrer Ali Bongo depuis son Accident vasculaire cérébral (AVC), Faure GNASSINGBÉ, qui a longuement échangé avec Ali BONGO, a joué hier le rôle du médecin du président néo-adepte du rire aux éclats. Il s’est presque porté garant de ce dernier. Attestant ainsi de ses capacités physiques, morales et intellectuelles à diriger le Gabon. Chose qu’aucune personnalité gabonaise l’ayant rencontré n’a pris le risque de faire pour l’instant.
«Je suis venu dans le cadre d’une invitation que m’a adressée mon frère et ami le président Ali BONGO ONDIMBA. Moi-même, j’étais impatient de le voir puisque depuis son problème de santé, nous n’avons pu avoir qu’une conversation téléphonique avec lui qui m’avait déjà rassuré. Mais c’est toujours bien de pouvoir venir le rencontrer et le remercier de m’avoir donné cette occasion, et j’ai été soulagé et rassuré de le voir en forme», s’est-il exprimé face aux caméras et aux micros.
Ajoutant que «J’ai été si content de voir qu’il est au fait des dossiers et il m’a répondu et nous avons eu des échanges fructueux. Je rends grâce à Dieu pour sa vie, pour sa santé, je remercie le gouvernement et le peuple gabonais pour l’accueil qu’ils m’ont réservé».
Pour Faure ESSOZIMNA GNASSINGBÉ «c’est un grand plaisir de revoir le président Ali BONGO de retour dans son pays, d’être aux affaires, en sa qualité de président en exercice de la CEAAC. La région a besoin de lui, l’Afrique a besoin de lui», a-t-il ajouté à nos confrères présents.
Faut-il gager sur les retombées de cette sortie ? Permettra t-elle de rassurer les investisseurs internationaux, les bailleurs de fonds, et même les détracteurs gabonais d’Ali BONGO ONDIMBA qui crient à la grande manipulation un scénario partagé par l’opposition qui ne cessent de réclamer de manière voilée son départ via l’argument de la vacance de pouvoir ? Pas si sûr, au vu des différentes interrogations qui subsistent et des différentes mises à l’épreuve. Mais néanmoins, le camp présidentiel peut se réjouir d’être sur la bonne voie, celle de la confiance et de la normalisation du climat politico-social.
Politique
Gabon: le 1er Conseil des ministres de l’année 2025 convoqué un dimanche
Deux semaines après le dernier, le Président de la Transition (PRT), Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a convoqué ce dimanche 05 janvier 2025 son premier Conseil des ministres de l’année. Après un long périple marqué par plusieurs étapes , l’Ogooué-Ivindo, le Woleu-ntem pour terminer dans le Haut-Ogooué, ce 04 janvier, où il a tantôt communié avec les populations, tantôt inspecté des chantiers en cours quelle pourrait être la raison de cette réunion un dimanche ? Dimanche jour de repos, jour du seigneur mais pas de répis pour OLIGUI NGUEMA. Ce dernier, avec une actualité sociale et politique brûlante a certainement de bonnes raisons de convoquer en urgence un tel conclave le premier du genre depuis l’arrivée de la Transition qui se tiendra un après-midi.
Politique
2025 année de l’émergence au Gabon, où en est-on malgré l’éviction de l’émergent en Chef ?
La fièvre de l’émergence a gagné peu à peu l’Afrique subsaharienne dès le début des années 2000. Le terme employé pour définir ce qui serait la nouvelle trajectoire ces pays a remplacé le mot développement qui fait désormais complètement « has been ». Disons que si au XXe siècle, l’Afrique subsaharienne était censée se développer, au XXIe siècle, elle a le devoir d’émerger. A cette époque, sur 54 pays africains, 37 ont lancé un plan visant à devenir un émergent à moyen terme. Le Gabon n’étant pas en reste s’est lui aussi doté, en 2009, d’un « Plan Stratégique Gabon Émergent » (PSGE) 2025. Ce dernier, proposé par le Président Ali BONGO ONDIMBA, visait à diversifier l’économie gabonaise et à promouvoir des secteurs clés tels que l’industrie, les services et l’économie verte.
L’émergence signifie que des mutations socio-économiques profondes sont à l’œuvre. L’urbanisation est rapide et change les modes de vie. Une classe moyenne fait son apparition. Loin d’un révisionnisme fortuit, 16 ans après, nonobstant le passage du PSGE, au Plan d’accélération de la transformation (PAT), pour le Plan national de développement pour la transition (PNDT), paraît-il désuet aujourd’hui d’en parler ? Concernant toujours le PSGE, peut-on dire que l’objectif a été à minima atteint ? Si l’on s’en tient au fait, bien-sûr, que le putsch d’août 2023, qui a mis fin au magistère d’Ali BONGO ONDIMBA, a porté un coup de frein cette marche vers l’émergence dont la date butoire était fixée à l’an 2025.
Dans un prochain numéro, point par point, nous ferons un bilan de cet ambitieux projet qui a alimenté moult conversations, créé des courants politique. Si avec la transition nous avons une vague idée de là où nous allons, il serait tout aussi judicieux de regarder d’où l’on vient afin de ne pas répéter les mêmes erreurs.
Politique
“Gabon pays riche peuple pauvre”: vers une redistribution équitable des richesses nationales? OLIGUI NGUEMA s’y engage
Un «Chef ce n’est pas un chiffon», a-t-on coutume de le dire. Le Président de la Transition (PRT), Chef de l’État, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, comme la tradition le veut, a délivré son discours à la Nation, ce 31 décembre 2024. A cette occasion le PRT a délivré un message qui a capté la modeste attention de notre rédaction : «la répartition équitable des richesses nationales ». Tout en sachant que selon une enquête récente de la Banque africaine de développement (BAD) 39,2 % du peuple gabonais vit sous le seuil de pauvreté (soit plus de 900 000 personnes). Car vivants avec moins de 600 francs par jour.
Si ce petit État pétrolier a toujours su compter sur ses réserves pétrolières pour renflouer ses caisses, les différents régimes, celui du père BONGO ONDIMBA et son fils, n’ont jamais su partager la manne pétrolière avec le plus grand nombre. De quoi alimenter la frustration sociale. Au point de créer un slogan bien connu pour désigner cet État, «Gabon, pays riche, peuple pauvre ». Le scénario craint s’est finalement concrétisé avec l’arrivée des militaires le 30 août 2023. Dénonçant, «une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos».
En effet, avec un PIB par habitant de 8 600 dollars le Gabon est le quatrième producteur de pétrole de l’Afrique subsaharienne, le pays possède de nombreuses ressources minières comme de l’or, de l’uranium, du fer. Son territoire est composé à plus de 90% par des forêts. Toutefois, ⅓ de sa population vit sous le seuil de pauvreté. Le taux de chômage est très élevé, 30 %, avec notamment une jeunesse qui peine à trouver un emploi dans le pays, et cherche desormais des perspectives à l’étranger.
Selon certains observateurs à l’instar d’Alain KARSENTY, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), le paradoxe est flagrant. Selon lui, le Gabon «est un pays qui a beaucoup de ressources minières, pétrolières, forestières, qui a une certaine croissance, mais qui semble avoir un certain nombre de difficultés d’ordre macroéconomique interne pour financer un certain nombre d’engagements sociaux pour la population», a-t-il .
L’engagement est pris et le général Président s’y engage personnellement. L’année 2025, qui est également celle de la fin de la Transition, est le top départ d’un combat de longue haleine qui s’annonce d’ores et déjà ardu..