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Gabon: Projet de « révision » constitutionnelle: “anticonstitutionnelle et antidémocratique” selon Me Sylvain OBAME

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Le projet de loi portant modification de la Constitution, a été adopté par l’Assemblée Nationale le 24 décembre 2020. Alors qu’il doit encore être voté par le Sénat, le texte continue de susciter la controverse, notamment dans le paysage juridique, où les dispositions dudit texte attirent de nombreuses critiques. Dans une tribune parvenue à la rédaction de “Vox Populi” (VXP241), Maître Sylvain OBAME, avocat au Barreau de Paris, Docteur en Droit Public et Président du Réseau International des Avocats, a battu en brèche avec force et détails, les fondements juridiques du projet et mis au jour, ses objectifs politiques sous-jacents. Notre rédaction vous en propose ci-dessous, la lecture in extenso.

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29 ans après sa promulgation, la Constitution du 26 mars 1991 va connaître sa 8ème révision, avec le projet de loi portant révision adopté par le Conseil des Ministres en date du 18 décembre 2020. C’est la révision du président, par le parti présidentiel et pour le président, une « révision fleuve » portant sur 26 articles.

On ne peut disconvenir qu’elle ouvre une nouvelle fois la voie vers la transformation de la force en droit et l’obéissance en devoir et finit d’appliquer la théorie chère à Rousseau, «le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir».

Je consacrerai néanmoins mon analyse à une approche micro-constitutionnelle, dans laquelle je m’intéresse plus particulièrement aux changements des articles constitutionnels sur l’exercice des fonctions présidentielles en cas de vacance de la présidence de la République et sur le mode de désignation des Sénateurs, qui forment un principe constitutionnel satellite de la démocratie populaire et j’en terminerai par la création d’un gouvernement des juges, étayée par l’ampleur des pouvoirs conférés à la Cour constitutionnelle.

L’article 13 ou l’instauration d’un exécutif tétracéphale illégitime

Il s’évince de cet article que les fonctions du Président de la République, seront désormais exercées par un triumvirat composé du Président du Sénat et de celui de l’Assemblée Nationale ainsi que du Ministre de la défense, dans les conditions de vacance de la Présidence de la République ou d’empêchement définitif de son titulaire. À ces trois personnalités s’ajoute le Premier ministre, qui forme avec le Président de la République en période normale un Exécutif bicéphale dyarchique.

On peut donc plaider, avec des raisons solides à l’appui, qu’il est prévu que le Gabon soit dirigé temporairement par un Exécutif tétracéphale ou quadricéphale partiellement illégitime. Le tétracéphalisme se trouve uniquement au niveau de l’Exécutif. Mais les fonctions présidentielles sont exercées par un collège tricéphale.

L’élément «tricéphal» est acté par un intérim dirigé par trois têtes, qui sera désormais le détenteur suprême du pouvoir exécutif. L’élément «partiellement illégitime» est acquis par la présence d’une tête dépourvue de toute légitimité politique au sein du collège : le Ministre de la Défense. Il suffira de suggérer pour s’en convaincre de l’illégitimité du Ministre de la Défense à assumer la charge présidentielle par son statut de personnalité politique nommée et non élue. Il ne jouit ainsi d’aucune légitimité électorale pour prétendre assumer la charge présidentielle, même de façon intérimaire.

Une telle solution confine à une violation flagrante de la Constitution, laquelle dispose en son article 9 nouveau que : «Le Président de la République est élu pour sept (7) ans au suffrage universel direct. Il est rééligible». Il est donc élu par le peuple, lequel, aux termes de l’article 3 de la même Constitution, est le détenteur exclusif de la souveraineté nationale, qui est libre de l’exercer directement par le référendum ou par l’élection ou indirectement par les institutions constitutionnelles. Le Ministre n’est ni une autorité élue ni une institution constitutionnelle, pour qu’il puisse être autorisé à exercer une charge qui est confiée à son titulaire par le peuple souverain.

Conférer la charge présidentielle à un Ministre quel qu’il soit est proprement un détournement de la souveraineté populaire, en plus d’être une violation des règles démocratiques et constitutionnelles. Par cette nouvelle révision constitutionnelle, nous sommes face à ce que Moderne considère comme un «déplacement de la réalité de la situation politique, de la structure sociale ou de l’équilibre des intérêts sans que pour autant que ce changement soit authentifié dans la lettre de la constitution écrite».

En effet, la réalité de la situation politique actuelle incline plutôt à consolider les acquis démocratiques en faisant du peuple l’alpha et l’oméga de tout bouleversement constitutionnel d’une telle ampleur.

Le changement constitutionnel en cours en est plutôt aux antipodes de cette consolidation puisqu’il  se construit autour d’un désir personnel qui est celui du Président en exercice qui envisage d’installer un triumvirat sans lien avec la réalité sociale et politique du pays. Or le droit a besoin d’être en rapport avec le réel mouvement sociétal. Le cas échéant, il naîtra une désolidarisation entre le droit et la réalité sociale alors que le droit est le reflet de l’ordre social auquel il a vocation à s’appliquer.

Dès lors, on ne peut que reconnaître que la révision constitutionnelle projetée répond à des besoins dont les motivations sont inintelligibles mais on doit aussi admettre qu’il est normal de reformuler une constitution, laquelle est le produit spontané et fluctuant de la réalité sociale qui ne peut que fluctuer au gré des évolutions de cette réalité, bien qu’on puisse déplorer une certaine inflation révisionniste.

Pour autant, la solution du problème des modalités d’exercice des fonctions présidentielles en période de vacance ou d’empêchement définitif ou temporaire ne se trouve pas dans l’abolition des acquis démocratiques à l’ombre de la souveraineté populaire, qui jusqu’ici n’ont d’ailleurs montré aucune faille sur cette hypothèse de la vacance du pouvoir, depuis 1991, la seule vacance du pouvoir connue s’étant déroulée sans anicroches, mais dans leur résolution par un système exclusif de toute autorité dépourvue de légitimité populaire et donc sans le recours à cette formule triumviraire antidémocratique.

À rebours, on aurait pu imaginer une autre ingénierie constitutionnelle, consistant à renforcer les pouvoirs du Vice-Président en le faisant par exemple élire par les deux chambres du Parlement pour bénéficier d’une légitimité indirecte lui permettant de figurer dans le nouvel exécutif tricéphale exceptionnel à la place du Ministre de la Défense. Au lieu de quoi, le Vice-Président devient une fonction facultative (article 14a niouveau), pourvue au gré des humeurs du Président de la République, avec pour seule nouvelle attribution, empreinte toute aussi de vacuité, la tutelle de la Médiature de la République (article 14d nouveau).

On aurait pu se satisfaire qu’une telle révision installant une présidence à trois têtes et un Exécutif à quatre têtes soit adoptée par référendum, afin que le droit de l’État, soit concilié avec l’Etat de droit, la souveraineté du peuple ne pouvant être entamée que par le peuple lui-même.

Mais, n’en déplaise, dès lors que la majorité présidentielle coïncide avec la majorité parlementaire, et surtout que la constitution offre un choix au Président de la République, la voie du Congrès n’est ni juridiquement ni politiquement attaquable. Le droit n’a-t-il pas un contenu politique ? Le droit qui est un instrument d’exercice du pouvoir aux mains des gouvernants est également un produit du pouvoir dominant, qui n’est autre que le pouvoir gouvernant. Nous devons être réalistes.

Quant à l’intronisation des présidents des deux chambres au rang des présidents de la République par exception, cela n’est pas à mon sens attentatoire à la démocratie ou à la constitution. Et pour cause, l’un est issu d’une chambre dont les membres sont élus directement par le peuple et l’autre l’est indirectement mais par des membres qui sont élus directement par le peuple (les collectivités locales). Les chambres qu’ils président sont composées d’élus représentants d’une manière ou d’une autre la nation dans sa globalité.

Par ailleurs, certis l’un comme l’autre d’une légitimité électorale, ils figurent au rang des institutions constitutionnelles, par lesquelles la souveraineté nationale, appartenant au peuple, peut s’exercer, comme il s’en évince de l’article 3 de la Constitution. Le Ministre de la Défense ne peut se prévaloir d’une pareille légitimité, si bien qu’il est d’office disqualifié.

Mais, le peuple souverain n’est pas dupe. Il est pleinement conscient que la fonction confiée au Ministre de la Défense tient à la volonté du Président de la République d’instaurer un Etat militaire depuis le sommet de avec l’objectif inavoué de s’assurer un avantage décisif dans le maintien aux commandes de l’Etat et donc de détruire les vélléités d’assouvissement des ambitions de puissance de chacun par n’importe quel moyen au cours d’une expérience de vacance de pouvoir.

Cette clé de lecture vient conforter l’analyse établie avec brio par ADJA Djounfoune, soutenant que la révision constitutionnelle est perçue d’abord comme «une technique d’établissement de la monopolisation du pouvoir par le chef de l’Etat» ; et ensuite comme «un instrument de pérennisation du système politique». On ne peut s’empêcher de soutenir que la révision constitutionnelle du 18 décembre 2020 exorcise le régime autoritaire et anémie la souveraineté populaire, la démocratie et l’Etat de droit.

Une dernière précision doit encore être introduite, indispensable à la compréhension d’une révision constitutionnelle de disqualification du Premier ministre : le ministre de la Défense est membre du gouvernement, nommé par le Président de la République sur proposition du premier ministre. En exerçant par intérim les fonctions présidentielles, il devient de facto le supérieur hiérarchique du premier ministre qu’il peut désormais révoquer et devant lequel il sera responsable (article 28 alinéa 2). 

Ce galimatias inexplicable peut contenir des virtualités de désillusion, à moins que ne ce soit quelques possibilités de pièges, voire de manipulation. L’exposé est rapide et cavalier, mais il paraît assez explicite, pour procurer aux questions qui se posent des réponses univoques et solides. La conclusion est limpide : Si on part de la conception imagée de Robert DOSSOU, selon laquelle la constitution : «c’est à la fois le concentré de l’histoire d’un peuple et la plateforme de ses espérances». Il est patent que la révision constitutionnelle en projet n’est ni le concentré de l’histoire ni une plateforme des espérances populaires mais une destruction de leur désir d’avenir dès lors qu’elle se réalise en son absence.

Or l’enjeu d’une nouvelle constitution est aussi, et surtout, l’ampleur de l’adhésion à ce projet dans un contexte politique tendu. Une constitution vient sanctionner, tout en sanctuarisant les invariants historiques, un ordre social établi et un rapport de force politique structuré par le libre jeu démocratique. Et toute question sur la nature politique de l’État ne peut être d’origine marginale, non populaire, sinon elle devient suspecte.

Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette révision semble également permettre de sortir d’un régime présidentialiste rigide et d’éviter des troubles et crises importants, dans la mesure où elle prévoit  ce mécanisme d’exercice des fonctions présidentielles, qui bien qu’imparfaites, comble un vide constitutionnel qui pouvait instaurer une instabilité politique et endommager le fonctionnement régulier des institutions, du fait du sentiment de vacuité à la tête du pays. Ce nouveau mécanisme semble éviter toute révision constitutionnelle par la Cour constitutionnelle comme elle s’y est adonnée le 14 novembre 2018 pour combler un vide (imaginé ou réel), mais en violation de la norme dont elle est pourtant chargée de sanctionner les violations.

Il reste à effleurer un dernier point : cette révision constitutionnelle, qui est en réalité la révision du président, par le président et pour le président, et qui s’effectue sans le peuple et contre le peuple n’est au final et au regard de son contenu que le résultat d’une politisation du droit et d’une juridicisation du discours politique. C’est ainsi qu’elle mérite d’être appréhendée.

L’article 35 nouveau ou l’effacement du bicamérisme

Le Parlement gabonais est bicaméral, car il est composé de l’Assemblée Nationale et du Sénat. Le Sénat est la chambre haute du parlement qui est venue compléter le paysage législatif gabonais en 1997, en accord avec la constitution, en vue de représenter les collectivités locales. Le Sénat compte 102 sénateurs, élus pour 6 ans au suffrage universel indirect par les membres des conseils municipaux et des assemblées départementales.
Le renouvellement du Sénat est intégral. Sa première élection date du 9 février 1997; son dernier renouvellement, du 13 décembre 2014. Le Sénat joue quatre rôles : contrôler l’action gouvernementale, légiférer, évaluer les politiques publiques (article 36 nouveau), et représenter les collectivités locales (article 35 nouveau alinéa 3).

Déjà Maître absolu des horloges, le président de la République va accroître davantage son pré-carré en nommant une partie des sénateurs, par inspiration aux régimes camerounais, ivoirien et congolais. Institution incontournable et fort utile, la désignation d’une partie des membres du Sénat va anesthésier son rôle de contrôle de l’action du pouvoir exécutif, conformément à l’article 36 de la Constitution qui dispose que «le Parlement vote la loi, consent l’impôt et contrôle l’action du pouvoir exécutif dans les conditions prévues par la présente Constitution».

L’on est en droit de s’attendre à une réelle performance du Sénat. D’ailleurs, le mot Sénat ne vient-il pas de sénatorium, c’est-à-dire chambre des anciens, qui pourvus de sagesse, aident à normaliser la société gabonaise avec vigilance et dextérité. La nomination d’une partie des sénateurs conduit à les rendre dociles face à celui qui les nomme. Ils ne pourront pas contrôler librement l’action voulue par ce dernier.

On sait que la politique de la nation est déterminée par le Président de la République (article 8). Le Gouvernement conduit simplement cette politique sous l’autorité du Président de la République qui l’a déterminée (article 28). Contrôler l’action gouvernementale revient indirectement à contrôler l’action du Président de la République.

Dès lors par cette nomination, le Président de la République s’assure une loyauté et une allégeance sans faille des sénateurs nommés puisque s’il les nomme, il les révoque aussi, selon la théorie du parallélisme des formes. Donc, pour espérer devenir sénateur et certainement le demeurer, il faudra se montrer bienveillant et docile envers le Président de la République. Cette voie anéantit l’ambition des acteurs de l’avènement démocratique de faire du Gabon un pays démocratique privilégiant l’élection à toutes les échelles institutionnelles.

Cette réforme entre en contradiction avec l’acquis démocratique de l’ère post monocratique, dès lors que le Sénat créé à la suite des accords de Paris devient non plus la haute chambre mais une continuité du gouvernement puisque désormais, une partie de ses membres sera nommée par le Président de la République qui nomme également les membres du gouvernement.

Il est démocratiquement inadmissible qu’une seule personne s’approprie le pouvoir et agisse à son gré et suivant ses humeurs. Par ce levier de contrôle qu’il détient à travers ces nominations, la Constitution révisée met ainsi en place un pouvoir personnel dans lequel le président de la République est comme un empereur qui s’immisce dans le pouvoir législatif. Plutôt que d’extraire des pouvoirs au Président de la République, il est ici question de lui en donner. Cette révision devient alors un moyen étatique de colonisation du Sénat.

La théorie des contrepoids et de la séparation des pouvoirs chère à Montesquieu avait pour but d’ éviter qu’un des pouvoirs abuse de l’autre : C’est raté dans le cas du Gabon.

La Cour constitutionnelle : la crainte d’un gouvernement des juges.

Il est à craindre l’avènement d’un gouvernement des juges par le renforcement remarqué des pouvoirs de la Cour constitutionnelle. Le plus remarquable des pouvoirs étant celui de décider de façon discrétionnaire de la prorogation des délais ou non de cette vacance et de l’organisation de l’élection.

Mais en sa qualité de défenseure servile du Président de la République et de son appétence pour la Tour de Pise, on sait de quel côté elle penche toujours : du même.

Pour finir, le choix d’un triumvirat en cas de vacance de la présidence de la République tend à protéger le président de l’ambition que peut avoir le président du Sénat, actuellement seul à pouvoir assurer l’intérim présidentiel à organiser sa chute du pouvoir. L’argument consistant à présenter cette réforme comme un moyen de mettre le pays à l’abri des tourments divers et de préserver la paix et la stabilité nationales n’est qu’un discours politique légitimateur.

Mais, nous l’avons déjà indiqué : le droit n’est que le produit du politique dominant, et donc du gouvernant.

Sylvain OBAME
Avocat au Barreau de PARIS
Docteur en Droit Public
Président du Réseau International des Avocats : www.riag-avocats.org

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Opération déguerpissements: appel à la solidarité et à la responsabilité !

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[M]esdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes.

Le logement fait partie des huit (8) besoins physiologiques fondamentaux de l’être humain au même titre que le besoin d’oxygène, de liquide, de nourriture, de maintien de la température corporelle …
Quant au droit au logement, il  fait partie des droits fondamentaux de l’être humain.
Il est reconnu par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et par le Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels.
Il est considéré comme un droit essentiel à la dignité humaine et à un niveau de vie suffisant.

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Les différents Textes et Conventions internationales obligent les États à prendre les mesures pour assurer l’accès au logement à tous et protéger les personnes contre les expulsions forcées et le logement indigne.
Depuis quelques jours, des milliers de nos compatriotes résidants  dans la commune de Libreville sont privés de ce besoin et de ce droit essentiel suite aux opérations de déguerpissements menées par le Gouvernement.


Aussi, au-delà de toute polémique et de toute la rhétorique sur  la recherche  des responsabilités  ou des irresponsabilités, une seule réalité saute à mes yeux : nous faisons face à l’une des plus grandes crises sociales et humanitaires de l’histoire de notre pays. Nous ne pouvons pas rester insensibles,  il faut agir  vite et maintenant !


Nul n’ignore la précarité dans laquelle vivent la plus part des familles  gabonaises !
Nul  n’ignore les difficultés que les gabonais éprouvent à joindre les deux bouts !
Nul n’ignore la situation du déficit criard des logements dignes dans la commune de Libreville. Nul n’ignore les conditions difficiles d’accès au logement à Libreville (frais d’agence, cautions, mois d’avance) !


Face à ses différentes situations et au regard de la crise qui enfle, j’appelle les Gabonais et les Gabonaises à la solidarité.


Que chaque Gabonais et chaque Gabonaise manifestent son soutien à   nos frères et sœurs en difficulté par une contribution financière ou par un don en nature.


Aux confessions religieuses et aux  organisations de la société  civile, j’appelle à l’organisation des chaînes de solidarité pour venir en aide à nos compatriotes en détresse.
Nous l’avons fait pour l’Haïti, pour la Somalie, pour la Guinée Équatoriale et pour bien d’autres communautés, l’heure est venue pour que nous nous mobilisions pour nos compatriotes !


J’appelle le gouvernement à la flexibilité, à la responsabilité et au dialogue. Sans ignorer la cupidité ou la duplicité de certains compatriotes, l’absence de logements décents, le déficit en logements sociaux, les constructions anarchiques, la faiblesse de l’urbanisation de la ville incombe au premier chef aux différents gouvernements.


Que le gouvernement ouvre les  discussions avec les organisations des personnes déguerpies afin de trouver ensemble les moyens et les procédures pour un meilleur accompagnement des victimes.


Que les forces de défense et de sécurité soient  mobilisées  pour installer les camps d’accueil afin d’abriter les familles dans l’incapacité de se reloger rapidement.
Il s’agit de nos compatriotes. La violence, l’invective, la fuite en avant ou la confrontation ne pourront malheureusement pas nous aider à sortir du gué. Restons solidaires et unis.
Je vous remercie !


Dieudonné MINLAMA MINTOGO
Président d’Ensemble Pour la République
Ancien candidat aux élections présidentielles de 2016

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Les Panthères du Gabon: l’urgence d’un renforcement du staff technique !

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Jamais dans l’histoire du football, notre équipe nationale n’a été aussi proche d’une qualification historique à une coupe du Monde. 
En même temps,  jamais cette équipe nationale n’a été dirigée de façon aussi approximative et hasardeuse.
De la gestion des cadres ( les cas Aubamayang, Lemina, Ndong Ibrahim, Boupendza , Poko  ….) au management technique ( convocation des joueurs sans vécus  , ni bagage technique avéré ….) , rien ne cadre avec les méthodes et les exigences du haut niveau nécessaires pour diriger une  sélection , qui , il n’y a pas longtemps tutoyait les plus grandes nations africaines de football à l’instar  du Maroc, du  Cameroun , du Ghana , de la RDC , de l’Egypte ….

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L’équipe nationale est financée par des fonds publics. Sa vie et son fonctionnement concernent tous les Gabonais.
Ne devront y figurer que des joueurs capables  de répondre aux exigences du haut niveau.
Elle ne peut être un terrain d’expérimentation ou tout est permis aussi bien dans le recrutement des encadreurs que dans la sélection des joueurs.


Les sélections inférieures A’, U23  et autres  constituent, à mes yeux,  des lieux indiqués pour tester certains nouveaux joueurs qui, sur la base des résultats pourraient intégrer la sélection A.
Les humiliations subies contre le Maroc (une dizaine de buts encaissés en deux matchs), le Sénégal et aujourd’hui la Niger, ne doivent pas laisser la Fegafoot  et le Ministère des Sports insensibles. Ce sont des messages forts qui méritent une suite immédiate et appropriée.


Je soutiens la promotion des cadres nationaux. Je défends la gabonisation.
D’ailleurs, n’avons-nous pas nous écrit les plus belles pages de l’histoire de notre football   avec Alain Dacosta Soares à la tête d’Azingo National (vainqueur de la coupe de l’EDEAC au Cameroun en 1988, un quart de final honorable à la CAN 96 en Afrique du Sud) ?
Toutefois, nous nous devons  de privilégier la compétence, l’expérience et le vécu par rapport à la seule appartenance nationale dans les domaines où nous ne disposons pas ressources appropriées.


Les  Fangs  disent   : «  entre  l’enfant du village et le connaisseur donnons la responsabilité au connaisseur  »! Le Brésil, la plus grande Nation de football du monde, l’a compris en recrutant un entraîneur Italien expérimenté à la tête leur sélection nationale.
Que la sagesse et l’intérêt général priment afin de donner aux Panthères une chance de se qualifier à la prochaine coupe du monde et de participer positivement à la prochaine CAN.
Le recrutement d’un entraîneur et d’un staff technique de classe mondiale s’imposent.
À l’état actuel  toute autre option ressemblerait  à un suicide et à un gaspillage volontaire de nos ressources financières !

Dieudonné MINLAMA MINTOGO
Président d’Ensemble Pour la République
Ancien Candidat à l’Election Présidentielle de 2016.

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Réflexion citoyenne/Équipement, modernisation, développement : sortir de la confusion pour entrer dans l’efficacité

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Dans l’après-transition, le Gabon s’est engagé dans une dynamique de transformation de son appareil d’État. De nouveaux chantiers voient le jour, des annonces fusent, les projets s’accélèrent. Mais à mesure que les mots « modernisation », « équipement » et « développement » se multiplient dans le discours public, une confusion préoccupante s’installe : on les utilise comme s’ils désignaient une seule et même réalité. Or, les confondre, c’est compromettre la clarté de l’action publique et l’efficacité des réformes.

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I. Équiper n’est pas transformer

L’équipement est souvent la première étape visible du changement. Il répond à un besoin matériel : construction de bâtiments, achat de véhicules, déploiement d’ordinateurs, pose de câbles à fibre optique, etc. Il est nécessaire, mais pas suffisant.

Dans l’administration gabonaise, des directions centrales peuvent être bien dotées mais toujours dysfonctionnelles, simplement parce que les processus humains et organisationnels restent obsolètes. Un hôpital flambant neuf ne sauve pas plus de vies s’il n’a ni médecins formés, ni système de gestion fiable.

II. Moderniser, ce n’est pas développer

La modernisation va plus loin. Elle vise à améliorer le fonctionnement de l’existant : digitalisation des services, simplification des procédures, dématérialisation des démarches, réorganisation interne. C’est un progrès. Mais elle reste un moyen, non une finalité.

Moderniser une administration ne garantit pas que le citoyen sera mieux servi, ni que le service public gagnera en légitimité. La modernisation peut parfois même aggraver les inégalités d’accès si elle n’est pas accompagnée d’une inclusion numérique.

III. Le développement, une affaire de résultats durables

Le développement est la finalité politique et sociale. C’est lui qui donne son sens à l’équipement et à la modernisation. Il se mesure non pas par la quantité de projets lancés, mais par l’impact sur la qualité de vie des populations.

Un pays se développe lorsque ses enfants apprennent dans de bonnes conditions, que ses routes réduisent la précarité, que ses services publics restaurent la confiance. C’est une dynamique globale, progressive et citoyenne. Et surtout : le développement ne se décrète pas, il se construit.

IV. L’exemple du Japon, ou la leçon du Kaizen

Le Japon d’après-guerre a compris cela en misant sur la méthode Kaizen : l’amélioration continue. Dans ce modèle, le changement se fait par petits pas, mais avec rigueur, patience et participation de tous.
“Faire un peu mieux chaque jour, ensemble, sans relâche.”
C’est une approche que le Gabon gagnerait à adopter. Car le développement ne viendra pas d’un sprint, mais d’une marche résolue. Et dans un pays qui dispose de sept années de mandat pour refonder son modèle, il n’y a pas de raison de courir — mais toutes les raisons de bien faire.

Recommandations pour une politique publique lucide

1. Clarifier les objectifs dans chaque projet gouvernemental : s’agit-il d’un équipement, d’une modernisation ou d’une politique de développement ?
2. Insister sur la chaîne de valeur : un bon projet commence par un bon diagnostic, et se termine par un bénéfice mesurable pour les citoyens.
3. Évaluer systématiquement l’impact de toute action publique : non pas ce qui a été fait, mais ce qui a changé dans la vie des usagers.
4. Sensibiliser les responsables publics à la méthode Kaizen, en favorisant la rigueur, la redevabilité et la formation continue.

Le Gabon nouveau ne pourra réussir sa transformation qu’à la condition de ne plus confondre visibilité et efficacité.

L’équipement est un outil.

La modernisation est une méthode.
Le développement est un horizon.
C’est en articulant les trois, avec lucidité et exigence, que nous parviendrons à bâtir un État vraiment au service du peuple.

Par Prime BOUNGOU OBOUMADZOGO,
Doctorant en administration des affaires,
Exécutive MBA, chercheur
Auteur du livre « 10 principes qui ont fait de Joseph le Prince d’Égypte »

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