Politique
Gabon: Léandre NZUE et Gabriel TCHANGO, seuls maires en action?
Huit mois-ci après avoir été portés sur les fonts baptismaux à la faveur des dernières élections municipales, de nombreux maires des grandes communes du pays brillent plus par l’inaction que par l’ostentation outrancière des attributs et symboles de la République. Seuls, se distinguent les édiles de Libreville et de Port-Gentil, qui pour l’un suscite la plus grande controverse quand l’autre force l’admiration.
L’habit ne fait pas le moine. Cet adage semble être inconnu des élus locaux des principales communes du pays, au regard du spectacle auquel préfèrent s’adonner plusieurs d’entre eux dans leurs circonscriptions. En effet, la tenue des conseils municipaux mornes et sans conséquences sur le quotidien de leurs concitoyens est la chose la mieux partagée entre ces édiles des communes de Makokou, Koulamoutou, Mouila et Tchibanga, d’Akanda pour ne citer que ceux-là.
Jusque-là, l’on peine à voir les réalisations de ces élus en termes d’assainissement des villes, d’entretien des voiries ou de toute autre chose concourant à rehausser l’attractivité des villes sous leur responsabilité. Au comble de la cupidité, ces derniers se plaisent à pérenniser la perception des taxes auprès des opérateurs économiques. Une activité dans laquelle ils se font un devoir d’exceller, sans pour autant que cela se répercute positivement au sein de leurs communautés.
En exemple, nous ne pouvons citer que deux personnalités qui pour les bonnes ou les mauvaises raisons, sortent du lot de l’immobilisme municipal. Il s’agit du maire de Libreville, Léandre NZUE et celui de Port-Gentil, Gabriel TCHANGO. Tous deux se sont imposés dans le paysage médiatique et dans leurs communautés par leurs actions sur le terrain.
L’édile de Libreville a semble-t-il pris sur lui de faire table rase des habitudes installées confortablement dans la ville. C’est ainsi qu’il a déclaré la guerre,x aux installations commerciales anarchiques dans les artères de Libreville non sans prendre le soin de taxer en toute rigueur les commerces légaux, et même illégaux. Par ailleurs, il s’en est allé en guerre à titre personnel contre la société Averda dont il crie urbi et orbi l’incompétence. Des actions qui toutefois seraient incomprises même au sein de son conseil municipal, qui serait incapable de saisir la vision de l’homme pour la ville de Libreville.
D’autre part, Gabriel TCHANGO se positionne comme qui dirait, la « force tranquille ». Assainissement et réhabilitation des voiries et autres initiatives innovantes telles que le concept POG-2VP, sont le fruit du dynamisme du maire de la ville de sable. Certaines sources affirment même qu’il serait parfois allé jusqu’à financer de sa propre poche, plusieurs projets sociaux tels que la réfection d’établissements scolaires et l’organisation de cours de vacances. Bref, un homme au caractère bien trempé qui n’y va pas de main morte pour servir ses administrés.
In fine, là où beaucoup n’ont toujours pas compris les lourdes responsabilités qui incombent aux élus les plus proches des populations, d’autres comme Léandre NZUE et Gabriel TCHANGO ont choisi de s’illustrer par la force de l’action. C’est le lieu de souligner qu’exercer en tant qu’élu n’est pas une finalité mais un moyen pour apporter véritablement un changement positif dans la vie de ses compatriotes.
Politique
Gabon: le 1er Conseil des ministres de l’année 2025 convoqué un dimanche
Deux semaines après le dernier, le Président de la Transition (PRT), Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a convoqué ce dimanche 05 janvier 2025 son premier Conseil des ministres de l’année. Après un long périple marqué par plusieurs étapes , l’Ogooué-Ivindo, le Woleu-ntem pour terminer dans le Haut-Ogooué, ce 04 janvier, où il a tantôt communié avec les populations, tantôt inspecté des chantiers en cours quelle pourrait être la raison de cette réunion un dimanche ? Dimanche jour de repos, jour du seigneur mais pas de répis pour OLIGUI NGUEMA. Ce dernier, avec une actualité sociale et politique brûlante a certainement de bonnes raisons de convoquer en urgence un tel conclave le premier du genre depuis l’arrivée de la Transition qui se tiendra un après-midi.
Politique
2025 année de l’émergence au Gabon, où en est-on malgré l’éviction de l’émergent en Chef ?
La fièvre de l’émergence a gagné peu à peu l’Afrique subsaharienne dès le début des années 2000. Le terme employé pour définir ce qui serait la nouvelle trajectoire ces pays a remplacé le mot développement qui fait désormais complètement « has been ». Disons que si au XXe siècle, l’Afrique subsaharienne était censée se développer, au XXIe siècle, elle a le devoir d’émerger. A cette époque, sur 54 pays africains, 37 ont lancé un plan visant à devenir un émergent à moyen terme. Le Gabon n’étant pas en reste s’est lui aussi doté, en 2009, d’un « Plan Stratégique Gabon Émergent » (PSGE) 2025. Ce dernier, proposé par le Président Ali BONGO ONDIMBA, visait à diversifier l’économie gabonaise et à promouvoir des secteurs clés tels que l’industrie, les services et l’économie verte.
L’émergence signifie que des mutations socio-économiques profondes sont à l’œuvre. L’urbanisation est rapide et change les modes de vie. Une classe moyenne fait son apparition. Loin d’un révisionnisme fortuit, 16 ans après, nonobstant le passage du PSGE, au Plan d’accélération de la transformation (PAT), pour le Plan national de développement pour la transition (PNDT), paraît-il désuet aujourd’hui d’en parler ? Concernant toujours le PSGE, peut-on dire que l’objectif a été à minima atteint ? Si l’on s’en tient au fait, bien-sûr, que le putsch d’août 2023, qui a mis fin au magistère d’Ali BONGO ONDIMBA, a porté un coup de frein cette marche vers l’émergence dont la date butoire était fixée à l’an 2025.
Dans un prochain numéro, point par point, nous ferons un bilan de cet ambitieux projet qui a alimenté moult conversations, créé des courants politique. Si avec la transition nous avons une vague idée de là où nous allons, il serait tout aussi judicieux de regarder d’où l’on vient afin de ne pas répéter les mêmes erreurs.
Politique
“Gabon pays riche peuple pauvre”: vers une redistribution équitable des richesses nationales? OLIGUI NGUEMA s’y engage
Un «Chef ce n’est pas un chiffon», a-t-on coutume de le dire. Le Président de la Transition (PRT), Chef de l’État, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, comme la tradition le veut, a délivré son discours à la Nation, ce 31 décembre 2024. A cette occasion le PRT a délivré un message qui a capté la modeste attention de notre rédaction : «la répartition équitable des richesses nationales ». Tout en sachant que selon une enquête récente de la Banque africaine de développement (BAD) 39,2 % du peuple gabonais vit sous le seuil de pauvreté (soit plus de 900 000 personnes). Car vivants avec moins de 600 francs par jour.
Si ce petit État pétrolier a toujours su compter sur ses réserves pétrolières pour renflouer ses caisses, les différents régimes, celui du père BONGO ONDIMBA et son fils, n’ont jamais su partager la manne pétrolière avec le plus grand nombre. De quoi alimenter la frustration sociale. Au point de créer un slogan bien connu pour désigner cet État, «Gabon, pays riche, peuple pauvre ». Le scénario craint s’est finalement concrétisé avec l’arrivée des militaires le 30 août 2023. Dénonçant, «une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos».
En effet, avec un PIB par habitant de 8 600 dollars le Gabon est le quatrième producteur de pétrole de l’Afrique subsaharienne, le pays possède de nombreuses ressources minières comme de l’or, de l’uranium, du fer. Son territoire est composé à plus de 90% par des forêts. Toutefois, ⅓ de sa population vit sous le seuil de pauvreté. Le taux de chômage est très élevé, 30 %, avec notamment une jeunesse qui peine à trouver un emploi dans le pays, et cherche desormais des perspectives à l’étranger.
Selon certains observateurs à l’instar d’Alain KARSENTY, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), le paradoxe est flagrant. Selon lui, le Gabon «est un pays qui a beaucoup de ressources minières, pétrolières, forestières, qui a une certaine croissance, mais qui semble avoir un certain nombre de difficultés d’ordre macroéconomique interne pour financer un certain nombre d’engagements sociaux pour la population», a-t-il .
L’engagement est pris et le général Président s’y engage personnellement. L’année 2025, qui est également celle de la fin de la Transition, est le top départ d’un combat de longue haleine qui s’annonce d’ores et déjà ardu..