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Politique

MOUKAGNIA BOUKA: «la provincialisation est la panacée pour sortir ce pays du marasme dans lequel il se trouve»

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C’est sans doute l’une des valeurs montantes du Sud, bien qu’arrivé en 3e position, au 1er siège de la commune de Mouila, avec 13,80% de voix, dans le cadre des législatives partielles de 2019, MOUKAGNIA BOUKA, cadre du Parti social démocrate (PSD), de Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU, incarne bien le renouveau politique de la Ngounie. En effet, celui qui envisage mettre le Tout-puissant au cœur de la gestion de la chose publique est un homme serein, confiant en l’avenir mais soucieux du devenir de son pays, en partant de son Mouila natal. L’occasion a donc été donné à la rédaction de VoxPopuli 241, qui en cette journée ensoleillée du 19 août 2019, a échangé avec l’un des ardents défenseurs de la « provincialisation », qu’il considère comme la «solution aux problèmes des gabonais».

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La politique, ou plutôt l’art de se mettre au service des autres MOUKAGNIA BOUKA l’a intégré, mieux qu’un « Zapatiste », depuis le bas âge capitalisant ainsi diverses expériences au cours de sa vie. La soixantaine révolue, c’est avec des idées bien plus que d’actualité que ce juriste de formation et père de famille entrevoit le développement de son pays. Alors, entre petite leçon d’histoire, franc-parler, piques à l’endroit de ses contradicteurs et perspectives d’avenir le compatriote de Glawdys MOULENGUI, candidate au 1er siège de la Commune de Mimongo, arrivée en tête avec 43,87 % des voix, devant le Parti démocratique gabonais (PDG), 34,04 %, est revenu, dans un entretien fleuve, de long en large sur la « provincialisation » dont il vante la constance et les bienfaits.

Vox Populi 241: quelle a été la place de la provincialisation dans cette campagne de 2019?

MOUKAGNIA BOUKA

En fait, s’il est un parti qui a véritablement un programme de société qui n’a pas bougé depuis sa création, c’est le PSD. Si vous prenez un parti comme le PDG, vous avez eu la rénovation, la rénovation de la rénovation, une litanie de programmes de société jusqu’au PSGE. C’est-à-dire qu’il ne sait pas exactement quelle est la vision qu’il a du Gabon ni qu’est ce qu’il doit faire exactement. Pour nous, la provincialisation, c’est la panacée qui permettra à ce pays, qui s’appelle le Gabon, de sortir du marasme dans lequel il se trouve à tous les niveaux.

Parce que si on ne donne pas aux collectivités locales les moyens pour qu’elles puissent se développer et qu’on laisse à l’État un certain nombre de secteurs qui viennent faire corps avec ce que les provinces doivent réaliser, on ne s’en sortira pas! On n’a pas besoin de beaucoup de choses à mettre. Ce sont quelques milliards par province. Et nous, dans notre programme, tout est détaillé de façon précise. Et alors on va avoir des provinces qui vont fonctionner comme des États fédérés, à l’intérieur d’un État fédéral qu’est le Gabon.

On donne des moyens de fonctionnement et d’investissement équitables. Peu importe la population, peu importe la densité, les moyens sont les mêmes et on met à l’intérieur des cadres et des ressources humaines compétents qui puissent travailler au développement harmonieux du pays. Qu’on sorte d’une utilisation des ressources humaines au Gabon qui soit liée à la parenté, à la familiarité. Moins on sacrifie les compétences au détriment des personnes qui sont véritablement formées.

J’en veux pour exemple, les 3 candidats qui ont concouru sur le même siège que moi. Ce sont des fonctionnaires. Ils n’ont pas travaillé dans le privé donc ils ne savent pas ce qu’est la croissance, la productivité. Ils les ont étudiées, mais ils ne les ont pas vérifiées sur le terrain. Voilà le problème.

VXP241: quelles sont selon vous les raisons qui ont conforté l’avance de Gladys MOULENGUI, dans le département de l’Ogoulou, la provincialisation aurait-elle été mieux comprise de ce côté qu’à Mouila?

MB:

Le siège de Mouila est un siège extrêmement important et stratégique pour le PSD. Et vous savez bien que de tous les hommes politiques qui ont émergé et qui ont été impliqués en 1990 à la conférence nationale, la majorité a 70 ans et plus, excepté PCMM. Sa constance et l’unité préservée de son parti, contrairement à celle du PDG, en font une exception. Les Démocrates tout comme les RHM ne sont que des pdgistes frustrés. Donc, à partir de ce moment, la formation qu’est le PSD gêne à tout point de vue, comme son leader gêne.

Après toutes les cabales qui ont été organisées par les démocrates et les ajeviens pour démontrer aux populations de Mouila que la gestion de PCMM à la mairie était une gestion mafieuse, cela a laminé le capital confiance et crédibilité que PCMM avait à Mouila. Il n’y a rien de plus important que la commune de Mouila pour les Molvillois. Et les habitants de Mouila tiennent absolument à ce que cette commune soit gérée comme une maman gère un enfant.

Donc les accusations portées contre PCMM sur des supposés véhicules vendus, alors que quand il est arrivé dans cette mairie, il n’y avait qu’un seul, et alors que lui a acheté des camions et engins au prix même de ses finances et des finances de sa famille, vous comprenez bien que ça déstabilise.

Deuxièmement, on vient de sortir le kevazingogate. Ce dernier s’inscrit dans la même logique que le coup d’Etat de 1964 dirigé contre le président de l’époque, Léon MBA. Où Paul Marie YEMBIT qui est de Ndende, par ailleurs vice-président du Gouvernement, a été présenté au monde et aux gabonais comme étant un ignare qui ne connaît rien. On dit de lui qu’il disait que «le Gabon est un pays patateux, bananeux, manioqueux». Il a été par la suite jeté à la vindicte populaire la focale ici étant qu’un homme du Sud ne succède pas à Léon MBA.

55 ans plus tard, la même cabale a été reproduite. Le kevagate n’est qu’une entreprise de salissement pour démontrer qu’on ne peut plus faire confiance à PCMM, ni à son parti et encore moins à ses partisans. Donc au sud. Et même à l’échelle nationale.

Mais bon, ceci dans le but de tuer la sympathie que les populations ont pour lui. Tout ça a été bien huilé par d’anciens pdgistes tapis dans l’ombre mais qui disent opposants.

Donc le résultat que nous avons eu à Mouila , est supérieur à celui que nous avons eu en octobre 2018. Mais il est symptomatique de ce que malgré les coups, malgré les complots, le PSD a encore quelque chose à dire. Ajouté à cela, il y a eu beaucoup de transports d’électeurs venus de Libreville et d’ailleurs.

MQuant au ballotage de dame Glawmdys à Mimongo, ceci est dû tout simplement au fait que nous avons travaillé sur le terrain, nous avons été aux côtés des populations. Il y a véritablement un sentiment de ras-le-bol à Mimongo créé par la gestion désastreuse de l’ancien député et ancien Ministre du PDG néo-opposant dans le RHM et, actuellement par son frère cadet. Notre travail sur le terrain et cette espèce de détermination des locaux à bouter ladite famille, qui est à l’origine du désastre et de la malédiction de cette contrée, a produit ces résultats que vous voyez. Et il faut dire une chose, la chute de NGOMA MADOUNGOU est quelque chose que nous saluons et que nous apprécions avec beaucoup de fierté. Car c’est un produit du PSD, qui a été sorti du jeu politique, démocratiquement, par le PSD.

Vxp241: auriez-vous un mot de fin pour les populations et vos devanciers dans le carde de ces partielles ?

MB:

Je voudrai d’abord m’adresser aux populations de Mouila. Leur dire que je suis un natif de là, bien que je sois de père et mère Massango, notre positionnement géographique indique que nous sommes là depuis 1954. Je suis dans le quartier du clan Dibure Simbu, la femme qui, avec son époux du clan Mussanda, sont à l’origine du Mugumi qui est l’emblème de Mouile Mangondu. Mes grands enfants sont de mère Bapunu de Mouila. J’ai fait mes études à Mouila, j’ai eu mon baccalauréat au lycée Val Marie. Je n’ai que des amis, des frères à Mouila et je salue ceux d’entre eux qui représentent les 14% que j’ai eu au cours de cette élection. Comme pour leur dire «vous avez fait le bon choix». Ceux qui n’ont pas voté pour moi, je les considère comme étant mes électeurs pour la prochaine échéance.

Alors ressaisissons-nous ! Parce qu’il s’agisse du candidat du pdg ou de rhm, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Quelle que soit la personne qui ira à l’assemblée, il ne faut pas qu’elle mente aux populations pour dire que c’est elle qui a la solution aux problèmes. Le PDG n’a pas de programme de société. Ils ont les moyens de l’Etat certes, mais ne font rien pour les populations. Pour mettre en œuvre la Provincialisation, Il faut que les populations sachent que le PSD, qui n’a jamais manqué à aucune législature, est un parti constant, c’est un parti d’ avenir. Par conséquent, il faut qu’on lui donne des députés afin que ceux-ci soient majoritaires ainsi le pays va changer considérablement.

Au Congo Brazzaville, à côté, ils ont copié la provincialisation sous l’intitulé de la « Municipalisation » et c’est tout simplement magnifique ! Pourquoi eux, et pas nous? Dans le programme de la provincialisation, il y avait cette répartition des fonds par province et le pdg l’a reprise sous la forme du « fonds d’initiative départementale » mais c’est un pilier de la « Provincialiasation ».

Alors gardons espoir.

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Gabon: le 1er Conseil des ministres de l’année 2025 convoqué un dimanche

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Deux semaines après le dernier, le Président de la Transition (PRT), Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a convoqué ce dimanche 05 janvier 2025 son premier Conseil des ministres de l’année. Après un long  périple marqué par plusieurs étapes , l’Ogooué-Ivindo, le Woleu-ntem pour terminer dans le Haut-Ogooué, ce 04 janvier, où il a tantôt communié avec les populations, tantôt inspecté des chantiers en cours quelle pourrait être la raison de cette réunion un dimanche ? Dimanche jour de repos, jour du seigneur mais pas de répis pour OLIGUI NGUEMA. Ce dernier, avec une actualité sociale et politique brûlante a certainement de bonnes raisons de convoquer en urgence un tel conclave le premier du genre depuis l’arrivée de la Transition qui se tiendra un après-midi.

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2025 année de l’émergence au Gabon, où en est-on malgré l’éviction de l’émergent en Chef ?

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La fièvre de l’émergence a gagné peu à peu l’Afrique subsaharienne dès le début des années 2000. Le terme employé pour définir ce qui serait la nouvelle trajectoire ces pays a remplacé le mot développement qui fait désormais complètement  « has been ». Disons que si au XXe siècle, l’Afrique subsaharienne était censée se développer, au XXIe siècle, elle a le devoir d’émerger. A cette époque, sur 54 pays africains, 37 ont lancé un plan visant à devenir un émergent à moyen terme. Le Gabon n’étant pas en reste s’est lui aussi doté, en 2009, d’un « Plan Stratégique Gabon Émergent » (PSGE) 2025. Ce dernier, proposé par le Président Ali BONGO ONDIMBA, visait à diversifier l’économie gabonaise et à promouvoir des secteurs clés tels que l’industrie, les services et l’économie verte.

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L’émergence signifie que des mutations socio-économiques profondes sont à l’œuvre. L’urbanisation est rapide et change les modes de vie. Une classe moyenne fait son apparition. Loin d’un révisionnisme fortuit, 16 ans après, nonobstant le passage du PSGE, au Plan d’accélération de la transformation (PAT), pour le Plan national de développement pour la transition (PNDT), paraît-il désuet aujourd’hui d’en parler ? Concernant toujours le PSGE, peut-on dire que l’objectif a été à minima atteint ? Si l’on s’en tient au fait, bien-sûr, que le putsch d’août 2023, qui a mis fin au magistère d’Ali BONGO ONDIMBA, a porté un coup de frein cette marche vers l’émergence dont la date butoire était fixée à l’an 2025.

Dans un prochain numéro, point par point, nous ferons un bilan de cet ambitieux projet qui a alimenté moult conversations, créé des courants politique. Si avec la transition nous avons une vague idée de là où nous allons, il serait tout aussi judicieux de regarder d’où l’on vient afin de ne pas répéter les mêmes erreurs.

 

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“Gabon pays riche peuple pauvre”: vers une redistribution équitable des richesses nationales? OLIGUI NGUEMA s’y engage

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Un «Chef ce n’est pas un chiffon», a-t-on coutume de le dire. Le Président de la Transition (PRT), Chef de l’État, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, comme la tradition le veut, a délivré son discours à la Nation, ce 31 décembre 2024. A cette occasion le PRT a délivré un message qui a capté la modeste attention de notre rédaction : «la répartition équitable des richesses nationales ». Tout en sachant que selon une enquête récente de la Banque africaine de développement (BAD) 39,2 % du peuple gabonais vit sous le seuil de pauvreté (soit plus de 900 000 personnes). Car vivants avec moins de 600 francs par jour.

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Si ce petit État pétrolier a toujours su compter sur ses réserves pétrolières pour renflouer ses caisses, les différents régimes, celui du père BONGO ONDIMBA et son fils, n’ont jamais su partager la manne pétrolière avec le plus grand nombre. De quoi alimenter la frustration sociale. Au point de créer un slogan bien connu pour désigner cet État, «Gabon, pays riche, peuple pauvre ». Le scénario craint s’est finalement concrétisé avec l’arrivée des militaires le 30 août 2023. Dénonçant, «une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos».

En effet, avec un PIB par habitant de 8 600 dollars le Gabon est le quatrième producteur de pétrole de l’Afrique subsaharienne, le pays possède de nombreuses ressources minières comme de l’or, de l’uranium, du fer. Son territoire est composé à plus de 90% par des forêts. Toutefois, ⅓ de sa population vit sous le seuil de pauvreté. Le taux de chômage est très élevé, 30 %, avec notamment une jeunesse qui peine à trouver un emploi dans le pays, et cherche desormais des perspectives à l’étranger.

Selon certains observateurs à l’instar d’Alain KARSENTY, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), le paradoxe est flagrant. Selon lui, le Gabon «est un pays qui a beaucoup de ressources minières, pétrolières, forestières, qui a une certaine croissance, mais qui semble avoir un certain nombre de difficultés d’ordre macroéconomique interne pour financer un certain nombre d’engagements sociaux pour la population», a-t-il . 

L’engagement est pris et le général Président s’y engage personnellement. L’année 2025, qui est également celle de la fin de la Transition, est le top départ d’un combat de longue haleine qui s’annonce d’ores et déjà ardu..

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