Politique
«Le président de la République ne répond à aucune injonction, sauf à celles du peuple gabonais!», dixit Ike NGOUONI
C’est un Ike NGOUONI, au mieux de sa forme que nous avons retrouvé ce 19 août 2019 au palais de Rénovation. Incisif, précis et autoritaire le Porte-parole de la présidence, 2 jours après la célébration du 59e anniversaire de l’accession du Gabon à la souveraineté international, a offert à la presse nationale et internationale une lecture magistrale de l’actualité politique, économique et sociale. Il a de loin survolé ses sorties antérieures. Bradant ainsi l’étiquette de piètre communicant, largement relayée par ses détracteurs, à excellent menteur. Comme tout bon communicant qui manifeste un talent certains pour son métier. Désarçonnant ainsi ses interlocuteurs, tout en laissant peu de chance aux doutes de toute part qu’ils viendraient notamment sur la santé du chef de l’État.
S’il y en a qui doutait des capacités d’Ali BONGO ONDIMBA à diriger, au vue des derniers jours et de la prestation d’Ike NGOUONI AILA OYOUOMI, ils partiront serein et optimiste à l’audience du 26 août du mois en cours. Convoqué récemment par la cour d’appel. Mais, le problème va plus loin que ça et dépasse les frontières gabonaises. Une logique dans un monde qui se dit « globalisé ». Ce qui justifierait sans doute les multiples tentatives d’ingérence?
A cette question, Ike NGOUONI AILA, répond sans ambages à une consœur de l’Agence française de presse (AFP), lui a posé la question de savoir : à quand une conférence de presse avec le président de la République ? C’est donc avec un « flegme britannique » que le communicant du palais du bord de mer lui a répondu avec panache.
«Le président de la République ne répond à aucune injonction, sauf à celles du peuple gabonais. Pourriez-vous aller à l’Élysée sans y être invité ?» a-t-il tonné, avant d’ajouter, «le Gabon est un pays souverain, avec un président autonome et tient à ce que ses dirigeants et ses institutions soient respectés, mais surtout que la bonne information soit relayée à son sujet».
En effet, bien qu’étant partagé sur la question de la santé de leur chef d’État, selon une étude publiée en 2016 par « Odoxa », les français considèrent que c’est une affaire interne sur laquelle seul les français ont appelés à se prononcer. Ainsi, cette assertion antérieure à l’étude susmentionnée peut se justifier avec Georges POMPIDOU ou François MITTERRAND, qui ont pendant de nombreuses années caché aux Français, le fait qu’ils étaient «gravement malades». Ces 2 exemples n’ont pourtant reçu aucun ordre venant de l’extérieur, souhaitable même des français qui pour la plupart considèrent que «la santé de chacun relève de la vie privée».
Toutefois, l’institution que représente le président de la République dans de tels cas est soumis à une exigence de transparence à laquelle, jusqu’ici, Ali BONGO ONDIMBA, malgré les nombreuses interrogations, a su tant bien que mal se plier. Ces 10 derniers mois, il s’est en effet adressé 3 fois à ses concitoyens, il a reçu en audience près d’une quinzaine de chefs d’États africains, de présidents d’institutions tant internationales que nationales. A cela s’ajoute, ses nombreuses parades dans les rues de la capitale.
Sans prendre faits et causes pour le camp présidentiel, sa prise de parole devant la presse ne devrait relever que de sa seule discrétion comme partout ailleurs. Une conférence de presse n’est nullement est rituel Républicain auquel un président devrait impérativement se plier. Comme l’a écrit en 2012 le philosophe Jean-Claude MONOD dans son ouvrage intitulé « Qu’est-ce qu’un chef en démocratie ? », la parole d’un chef de l’État se doit d’être sacrée et rare. Ce qui fut le cas chez certains dirigeants en Grèce ancienne. Périclès par exemple, ménageait ses apparitions, il rendait sa parole rare pour qu’elle reste frappante. Une certaine économie de la parole et de la présence est un élément assez classique de prestige et respect de l’autorité du chef. Une chose est certaine, Emmanuel MACRON, n’aurait pas toléré un tel affront. Ce qui nous amène à demander à nos confrères venus de l’extérieur : ce genre de comportement vraiment, Abim té!
Politique
Gabon: Communiqué final du Conseil des ministres du 17 janvier 2025
Sous la Très Haute Présidence de Son Excellence Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, Général de Brigade, Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, le Conseil des Ministres s’est réuni ce vendredi 17 janvier 2025, à 11 heures précises, au Palais de la Présidence de la République.
Politique
Gabon: le 1er Conseil des ministres de l’année 2025 convoqué un dimanche
Deux semaines après le dernier, le Président de la Transition (PRT), Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a convoqué ce dimanche 05 janvier 2025 son premier Conseil des ministres de l’année. Après un long périple marqué par plusieurs étapes , l’Ogooué-Ivindo, le Woleu-ntem pour terminer dans le Haut-Ogooué, ce 04 janvier, où il a tantôt communié avec les populations, tantôt inspecté des chantiers en cours quelle pourrait être la raison de cette réunion un dimanche ? Dimanche jour de repos, jour du seigneur mais pas de répis pour OLIGUI NGUEMA. Ce dernier, avec une actualité sociale et politique brûlante a certainement de bonnes raisons de convoquer en urgence un tel conclave le premier du genre depuis l’arrivée de la Transition qui se tiendra un après-midi.
Politique
2025 année de l’émergence au Gabon, où en est-on malgré l’éviction de l’émergent en Chef ?
La fièvre de l’émergence a gagné peu à peu l’Afrique subsaharienne dès le début des années 2000. Le terme employé pour définir ce qui serait la nouvelle trajectoire ces pays a remplacé le mot développement qui fait désormais complètement « has been ». Disons que si au XXe siècle, l’Afrique subsaharienne était censée se développer, au XXIe siècle, elle a le devoir d’émerger. A cette époque, sur 54 pays africains, 37 ont lancé un plan visant à devenir un émergent à moyen terme. Le Gabon n’étant pas en reste s’est lui aussi doté, en 2009, d’un « Plan Stratégique Gabon Émergent » (PSGE) 2025. Ce dernier, proposé par le Président Ali BONGO ONDIMBA, visait à diversifier l’économie gabonaise et à promouvoir des secteurs clés tels que l’industrie, les services et l’économie verte.
L’émergence signifie que des mutations socio-économiques profondes sont à l’œuvre. L’urbanisation est rapide et change les modes de vie. Une classe moyenne fait son apparition. Loin d’un révisionnisme fortuit, 16 ans après, nonobstant le passage du PSGE, au Plan d’accélération de la transformation (PAT), pour le Plan national de développement pour la transition (PNDT), paraît-il désuet aujourd’hui d’en parler ? Concernant toujours le PSGE, peut-on dire que l’objectif a été à minima atteint ? Si l’on s’en tient au fait, bien-sûr, que le putsch d’août 2023, qui a mis fin au magistère d’Ali BONGO ONDIMBA, a porté un coup de frein cette marche vers l’émergence dont la date butoire était fixée à l’an 2025.
Dans un prochain numéro, point par point, nous ferons un bilan de cet ambitieux projet qui a alimenté moult conversations, créé des courants politique. Si avec la transition nous avons une vague idée de là où nous allons, il serait tout aussi judicieux de regarder d’où l’on vient afin de ne pas répéter les mêmes erreurs.