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Société/Environnement

Commerces fermés le vendredi: toujours pas d’alternative gabonaise après plusieurs décennies de constat

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A l’heure où le modèle économique basé sur le multilatéralisme libéral est décrié et accusé d’être la cause de tous les maux dans le monde, d’aucuns pensent que la solution pour s’en sortir consiste à opter pour une approche conservatrice en nationalisant tous les secteurs d’activités. Une invite qui est considérée comme rétrograde, altermondialiste et portant des germes extrémistes susceptibles d’empirer la situation plutôt que de l’améliorer. Pourtant, il faut reconnaître qu’il y a, au Gabon en tout cas, un sentiment d’impuissance face à la mainmise qu’ont les ressortissants étrangers dans les activités économiques d’importance. La crise économique qui sévit depuis quelque temps a soulevé des questions, qui si elles paraissent tardives, méritent toutefois d’être posées.

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Lorsqu’il a fallu vendre les mesures d’austérité prises récemment par le Gouvernement, ou durant les meetings comptant pour les dernières élections couplées, la question était dans tous les discours. Et quand ils n’en parlent pas assez, les populations ne se cachent plus pour exprimer ce qu’ils pensent tout bas comme une alerte.

« Trouvez-vous normal que le Gabon soit toujours paralysé commercialement chaque vendredi à cause des envahisseurs qui vont prier à la mosquée ? Ces bâtiments qu’ils occupent pour le commerce appartiennent à qui, aux autochtones ou bien, ce sont les leurs, d’une part ; d’autre part, ce sont les gabonais qui sont incapables d’exercer cette activité ou bien les propriétaires préfèrent les faire louer seulement aux envahisseurs ? », ces mots sont le coup de gueule d’un internaute sur Facebook. Bien qu’usant d’un langage à la limite du correct, parfois même déplacé, et des termes xénophobes que nous ne partageons pas, les questions posées méritent que l’on s’attarde sur le phénomène décrit.

Essayez de vous imaginer le vendredi à 11h du matin à Libreville, dans votre quartier. Vous désirez acheter des provisions dans la supérette, ou chez « le Malien » du coin. Mais à 20m de la boutique, vous constatez que portes et fenêtres sont fermées et l’endroit est désert. C’est à ce moment que vous vous rappelez que l’on est vendredi et que c’est jour de prière pour les musulmans. Tiens, le tenant de la boutique est un libanais, quand il n’est pas ouest-africain, justement et il est parti pour la mosquée depuis 10h, prenant le soin de la fermer tout bonnement. Il vous faut donc attendre jusqu’à 15h, le temps pour votre épicier Nasser, rentre de la mosquée. Cet épisode est malheureusement celui que quasiment la majorité des citoyens vivent chaque vendredi.

C’est donc que la question de la propriété des magasins a tout son sens d’autant plus qu’elle ne se limite pas aux magasins, mais à tous les secteurs d’activité où les ressortissants étrangers ont le monopole : taxis en tête. Le vendredi, c’est un casse-tête pour arriver à avoir un taxi pour se déplacer dans la ville. Le gabonais lambda de se poser la sempiternelle question : c’est normal c’est pas normal ? Mais, toujours avec cette pointe qui revient, «on va encore faire comment ?».

Tenter encore une fois serait-on, d’y répondre de manière expéditive : c’est normal dans la mesure où les Gabonais sont des « paresseux » qui ne veulent pas se rabaisser, si tant est que c’est une bassesse, au niveau de tenancier de boutique ou taxi. Une situation qui a longtemps favorisé et favorise toujours la percée des « étrangers » dans ces secteurs, pourtant importants économiquement parlant.

Bref, toujours est-il que le problème est bien là. Oui, c’est un problème car le vendredi, entre 10h et 15h, la ville est comme paralysée, morte, le temps d’un instant, le temps que, dirait-on, les uns prennent leur temps et les autres perdent leur temps. En tout cas, bien que comparaison ne soit pas raison, la vérité est que, dans certains pays, il y a des secteurs d’activité exclusivement réservés aux citoyens. Au Cameroun, le taxi aux Camerounais , même chose en Guinée-Équatoriale. En revanche, au Sénégal , les épiceries de proximité sont pour la grande majorité tenues par des ressortissants Guinéens, dans une forme de bonne entente préalablement conclue. Rappelons que le Sénégal et la Guinée sont voisins et majoritairement de confession musulmane, ce qui sans doute est de nature à minimiser la fracture ou frustration sociale qui pourrait être ressentie.

Dans tous ces modèles économiques, il faut simplement retenir que les activités exercées par les « étrangers » ne se font jamais au détriment des citoyens. Et c’est bien là que le bas blesse sous nos cieux. Le sentiment partagé par les Gabonais est que les pouvoirs publics n’en font pas assez pour encourager l’initiative locale, préférant de loin avoir affaire avec des ressortissants étrangers, plus prompts à exécuter et subir toutes sortes de conditions, fussent-elles immorales, pourvu qu’ils s’installent sur le marché, car une fois cela fait, plus question de bouger.

Face à ce genre de situations causant une détresse sociale, des hommes ont décidé de ne pas lésiner sur les moyens pour radicalement faire pencher la balance en faveur des « nationaux ». Ils sont taxés de « nationalistes, anti-progressistes, extrémistes » et autres termes péjoratifs. Pour exemple, Ghislain NGUI NZE, président du mouvement « challenge nationaliste » qui voit en la nationalisation des petits métiers le moyen efficace de lutter contre le chômage ne lésine pas sur les mots.

«Si on veut régler le problème du chômage au Gabon, il va falloir remettre les petits métiers entre les mains du citoyen gabonais. Il faut la nationalisation de la petite économie, trop souvent accaparée par les expatriés», a-t-il dit à la faveur d’une rencontre avec des jeunes du 6e arrondissement de la capitale en 2018.

Mais il y a sûrement un mérite à tout ça : la volonté d’œuvrer en faveur des citoyens d’abord. America first scandait l’un d’eux. Et ce n’est pas mauvais. D’ailleurs, si les réactions sont timides, n’est-ce pas ce que nous revendiquons tous, à différents échelons selon nos intérêts ? « Laissez l’Afrique aux Africains » scande la foule. Oui, mettre en oeuvre les moyens de s’approprier son destin, ce n’est pas mauvais. Un certain KHADAFI avait établi un système favorisant le citoyen Libyen de sa naissance jusqu’à sa mort. Les langues ne se sont jamais élevées pour décrier ce système. Et aujourd’hui, ce modèle fait toujours foison de part et d’autre du monde. Le monde, oui, mais chez soi, d’abord !!!

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Justice

Franceville : La Cour d’appel libère un détenu, sa peine déjà couverte par sa détention

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La Cour d’appel judiciaire de Franceville a débuté, ce lundi dernier, les débats de la première audience, de la session criminelle ordinaire des mineurs de l’année judiciaire 2024-2025. À cet effet, cette instance juridique a tranché sur l’affaire opposant le Ministère public à V.D.M.N, un Gabonais de 19 ans, élève en classe de 6e au lycée Rigobert-Landji de Moanda, présumé coupable de tentative de vol qualifié.

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En effet, Condamné par le tribunal de première instance de Franceville pour tentative de vol qualifié, le malfrat devrait retrouver sa liberté ce vendredi 30 Mai 2025. Les faits remontent à l’an 2023, à Moanda, le chef-lieu du département de la Lebombi-Leyou. V.D.M.N entre au domicile d’une compatriote au non de dame S.T, qu’il passe au peigne fin histoire de dérober tout article de valeur.

C’est dans la chambre de la fille de cette dernière que le jeune homme a réussi à s’emparer d’une maigre somme de 3 000 FCFA, qu’il remet ensuite en place en étant pris de remords. En sortant de la maison, le récidiviste armé d’un petit couteau, tombe nez à nez avec dame S.T avec laquelle il engage une lutte. Par la suite, la dame a pris le dessus sur le malfrat, d’où ce dernier a décidé de se cacher dans le plafond.

Le bruit ressortissant de cette lutte a attiré l’attention des voisins, qui se sont mobilisés pour appréhender le jeune homme, et qu’ils ont directement conduit au Commissariat central de Maonda. Dans ses déclarations, V. D. M. N a fait savoir qu’il voulait juste se faire un peu d’argent de poche. Dans ses réquisitions, le procureur général Belline Ongouori Lekogo a relevé, « qu’il n’est point ici encore besoin de le démontrer, la tentative de vol est bel et bien constituée ». Propos recueillis au micro de nos confrères de l’Union.

Reconnaissant des faits, l’accusé a demandé pardon à la famille pour le tort causé. La Cour a déclaré V.D.M.N coupable de tentative de vol qualifié. Elle l’a condamné à 2 ans, 3 mois et 5 jours de prison et à 300 mille francs d’amende. Vu que cette peine couvre sa période de détention préventive, il sera donc libéré ce vendredi 30 Mai 2025.

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Société/Environnement

Gabon: la SEEG traînée en justice par les habitants de derrière la prison ?

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Situé dans le 1er arrondissement de Libreville, les résidents du quartier derrière la prison ont décidé de traîner la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) devant la justice. Les raisons qui expliquent cette décision se résument sur le fait qu’ils ont passé 6 jours sans eau potable, mais également privés de courant depuis le 23 Mai 2025.

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En effet, ne pouvant plus supporter cette situation, ces derniers ont constitué un collectif pour poursuivre cette entité nationale en justice. Par la suite, ledit collectif a engagé un huissier de justice qui sillonne le quartier depuis trois jours, en vue de constater la rareté d’eau potable, dans cette partie de la capitale, ce qui servira de preuve palpable, afin de venir appuyer l’objet de cette poursuite judiciaire, « C’est une fois en possession du rapport de l’huissier qu’une plainte sera déposée contre la SEEG, qui soumet régulièrement la population de cette partie de la capitale au stress hydrique », a confié un habitant dudit quartier qui a requis l’anonymat au micro de nos confrères de l’union.

Tout en redoutant l’arrivée de la saison sèche, car celle des pluies leur permettait quand même d’atténuer cette pénurie d’eau, ce collectif s’est levé afin que la justice puisse trancher sur cette souffrance récurrente, infligée par cette société nationale de production et de distribution d’électricité et d’eau potable.

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Société/Environnement

Déraillement de Ndjolé: la Setrag met en place un plan d’urgence conforme aux exigences

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Un incident ferroviaire survenu le 14 mai entre les gares d’Abanga et Ndjolé a provoqué l’interruption temporaire du trafic, affectant notamment l’omnibus n°230 en provenance de Franceville. La Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) a immédiatement mis en œuvre son dispositif d’urgence, démontrant une nouvelle fois son professionnalisme face aux aléas du transport sur voie unique.

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Dès l’annonce de l’incident, la Setrag a activé un plan d’assistance complet pour les 600 voyageurs concernés. Une cellule logistique a été déployée sur place pour distribuer nourriture et eau pendant l’attente, tandis qu’une équipe médicale assurait les premiers soins. « J’avais oublié mes médicaments à la maison. Grâce à l’assistance médicale, j’ai pu prendre mon traitement », témoigne un passager reconnaissant.

Le dispositif de secours a mobilisé des moyens considérables :

– 20 bus affrétés spécialement depuis Libreville

– Des camions pour le transport des bagages

– Une équipe médicale complète avec ambulances

– Une cellule logistique dédiée



Les premiers véhicules, partis de Libreville vers 10h, ont atteint Ndjolé après neuf heures de route en raison des difficultés d’accès. Les convois ont pu repartir vers la capitale à 20h et 22h, permettant aux voyageurs de poursuivre leur trajet après quinze heures d’attente. « L’attente a été longue, mais nous saluons les efforts de la Setrag », reconnaît un passager.



Concernant le train n°431 au départ d’Owendo, annulé en raison de l’incident, la Setrag a procédé au remboursement intégral des billets et à la reprogrammation des voyages. La société a également pris en charge les frais de conservation des dépouilles mortuaires devant être transportées vers l’intérieur du pays, en attendant la reprise normale du trafic.



Cet incident, bien que regrettable, a permis de tester l’efficacité des procédures d’urgence de la Setrag. La société ferroviaire réaffirme ainsi son engagement en matière de sécurité et de prise en charge des usagers, même dans les situations les plus délicates. Une enquête technique est en cours pour déterminer les causes exactes du déraillement et prévenir tout risque de récidive.

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