Politique
« La stigmatisation populaire » : la stratégie révolutionnaire de Francis NKEA pour en finir avec la corruption
Le secrétaire général adjoint du gouvernement, Yves D. Sylvain MOUSSAVOU a procédé hier, jeudi 20 juin 2019, à la passation de charges entre Me. Francis NKEA NDZIGUE, ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, de la Lutte contre la corruption et le ministre sortant, Alexis BOUTAMBA MBINA. Le nouveau ministre a livré le détail de sa stratégie pour lutter contre la corruption dont il fait un « challenge personnel ».
117è en 2017, le Gabon est classé 124è mondial en 2018 dans l’Indice de perception de corruption de l’ »ONG Transparency International ». Autant dire un grand bond en arrière pour le pays, dont le paysage politique a été récemment secouée par un scandale de corruption (Kevagate) à grande échelle mettant en cause jusqu’aux plus hautes autorités de la République. Ce qui a conduit à un grand chambardement au sommet de l’Etat, ponctué par un remaniement ministériel qui a vu la taille du Gouvernement réduite. Me Francis NKEA NDZIGUE est l’un des membres de cette nouvelle équipe rétrécie où il occupe désormais les fonctions de ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, de la Lutte contre la corruption et de l’Évaluation des politiques publiques. Un homme qu’il faut à la place qu’il faut, serait-on tenté de penser, en vertu de son statut d’homme de loi, qui suppose une certaine probité. En tout cas, lors de son installation, hier, l’homme s’est montré déterminé à faire la guerre aux corrompus.
« Je préfère déjà donner un avertissement aux corrompus », a t-il lancé devant l’audience composée de journalistes et de membres du personnel du Ministère, avant de poursuivre « je prendrai moi-même les dossiers avec les preuves à l’appui et je viendrai les lire à la télévision ». Un tir de sommation donc à l’endroit des personnes qui se rendraient coupables de faits de corruption. Détaillant davantage sa stratégie, Francis NKEA a martelé : « Il ne s’agira pas uniquement de la stigmatisation judiciaire […] il va s’agir également de la stigmatisation populaire, c’est-à-dire que ces personnes, lorsqu’ils sont dénoncés à la télévision, tous les Gabonais les verront ! »
Ainsi, la stratégie du nouveau ministre est claire. Il promet donc de se saisir personnellement des différents dossiers qui lui seront soumis et d’exercer une sorte, dans le jargon anglais, “name and shame”, pour mettre au pilori toutes les personnes impliquées dans des faits de corruption et ainsi les vouer au mépris public. Il faut reconnaître que c’est une stratégie qui n’a jamais été explorée auparavant, dans un pays où les personnalités impliquées dans des affaires scandaleuses n’ont pas la dignité de démissionner, ou encore de répondre à leurs actes, alors que cela est déjà de coutume chez certains de nos voisins. Bref, la nouvelle stratégie de Francis NKEA NDZIGUE va t-elle fonctionner et véritablement impulser un changement dans la manière de traiter la corruption dans ce pays ?
Pour d’aucuns, tout effort pour lutter contre la corruption est voué à l’échec. En tout cas, en l’état actuel des choses. En effet, il suffit pour s’en convaincre de regarder à la Commission Nationale de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite (CNLCEI) qui peine à faire son travail. C’est dire que ce n’est donc pas tout un département ministériel presque dédié à traquer corrompus et corrupteurs qui viendra faire bouger les choses.
Pour d’autres, l’on peut s’interroger sur la véritable volonté du Gouvernement à s’attaquer à ce fléau qui gangrène l’appareil étatique. Cette nouvelle prise de conscience des plus hautes autorités de l’Etat du problème que constitue la corruption en son sein même paraît douteuse, car elle intervient après l’éclatement du scandale qui a éclaboussé l’institution de l’Etat toute entière. Ce renouveau de l’effort de lutte contre la corruption, est-il sincère quand on sait que des dossiers avaient été remis au parquet de la République par la CNLCEI, mais depuis lors, aucune instruction n’a été engagée, aucun responsable n’a été inquiété. Me Francis NKEA, à l’époque ministre de la Justice avait lui-même déjà pointé du doigt l’incurie dont faisait preuve la justice en matière de lutte contre la corruption. La volonté et l’indépendance de la justice sont donc des préalables pour faire avancer les choses.
Enfin, certains se posent vraiment la question de savoir si l’Etat fait preuve de sérieux. Sinon, de cohérence dans sa volonté de lutter contre la corruption. Car, comment comprendre que la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite soit dévolue à tout un département ministériel alors que la CNLCEI existe encore ? Quel sera donc le rôle de cette dernière ? Mieux, la création de cette division ministérielle est-elle un aveu d’échec concernant le fonctionnement de cette commission ? Dans tous les cas, la CNLCEI portait déjà en elle les germes de sa propre inertie eu égard au mode de désignation de ses membres qui est en parfaite non-conformité avec les directives de la Convention des Nations-Unies Contre la Corruption (CNUCC).
En tout état de cause, beaucoup d’interrogations subsistent dans la conscience éclairée de l’opinion nationale. Beaucoup trop de zones d’ombres persistent encore et menacent de mettre à mal tous les efforts en matière de lutte contre la corruption. La volonté d’un homme seul, peut-elle véritablement faire la différence quand on sait que des hommes volontaires, il y en a toujours eu au Gabon ? Francis NKEA NDZIGUE a conscience des difficultés qui l’attendent, mais espérons que sa détermination sera à toute épreuve.
S’il échoue, il donnera raison à nos confrères de “Gabon d’abord” qui affirment que « Ce n’est pas pour bientot que le Gabon, du moins, les autorités gabonaises, feront de la lutte contre l’enrichissement illicite et la corruption, deux plaies béantes des finances et des deniers publics du pays, un véritable crédo ». Le défi est lancé !
Politique
Reconstitution de la Cité de la Démocratie: OLIGUI NGUEMA satisfait des avancées
Le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a procédé ce 14 décembre 2024 à la visite du chantier la Cité de la Démocratie.
Exécuté par la société turque Summa, ce projet d’envergure qui s’étend sur une période de 16 mois prévoit la construction d’un grand centre de conférence comprenant des salles de conférence, des bureaux administratifs, une salle de banquet, une salle de congrès, un carré VIP, une salle présidentielle.
Ce chantier prévoit également des travaux connexes tels que la construction de 55 villas dédiées aux Chefs d’État, un palais présidentiel, une clinique médicale, un zoo et un plateau sportif entre autres. Entamés depuis 4 mois, ces travaux sont exécutés par une main d’œuvre mixte composée de plus de 1350 personnes dont 900 nationaux.
Présente depuis une quinzaine d’années dans 14 pays dont 8 africains, l’entreprise Summa opère dans les secteurs du BTP, de l’énergie, des mines, de l’hôtellerie et de la santé. Exprimant son satisfecit sur l’avancement considérable des travaux, le Chef de l’État a instruit l’entreprise de respecter les délais de livraison dudit chantier.
Politique
Transition, Référendum & nouveau code électoral: OLIGUI NGUEMA en parle avec Denis SASSOU NGUESSO
Selon un communiqué de presse de la Présidence de la République, le chef de l’État gabonais, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, en marge de la cérémonie marquant la réouverture officielle de la Cathédrale Notre Dame de Paris, le 08 décembre 2024, à Paris, a échangé avec son homologue congolais, Denis SASSOU NGUESSO. La teneur de cette rencontre a porté notamment sur, le processus de transition, le référendum 2024, qui a vu une large approbation de la nouvelle Constitution et le nouveau code électoral, dont la composition de la Commission nationale chargée de son l’élaboration a été rendu publique par le porte-parole du CTRI.
Politique
Référendum 2024: score soviétique pour le Oui 91,80% des suffrages
C est à la faveur d’une déclaration d’une déclaration rendue public ce dimanche 17 novembre 2024 que le ministre de l’Intérieur Hermann IMMONGAULT a annoncé les résultats provisoires de l’élection référendaire qui s’est tenu le 16 novembre dernier. Ainsi, au terme d’un scrutin le oui l’a emporté avec 91,80% des suffrages exprimés.