Politique
Gabon 2023: Ali BONGO candidat ou pas ?
C’est la question qui reste en suspens après l’interview exclusive du Chef de l’Exécutif accordée au magazine panafricain “Jeune Afrique”, le 16 mars 2021. Sans se prononcer sur une éventuelle candidature pour un troisième mandat en 2023, Ali BONGO ONDIMBA (ABO) s’est dit plutôt préoccupé par la finition des chantiers qu’il a entamés que par les échéances électorales. Aucune mention sur son successeur, mais son état de santé en nette amélioration, comme il le dit, et sa volonté de terminer coute que coute son œuvre pourraient faire de l’actuel N1 gabonais un prétendant sérieux pour 2023.
L’on ne sait toujours pas si le locataire du Palais du Bord de Mer souhaite se présenter aux élections présidentielles prévues en 2023. Pourtant, la question lui a été clairement posée par Marwane Ben YAHMED de “Jeune Afrique”, au cours d’une interview donnée à Libreville.
Ali BONGO y a répondu avec fermeté : «Je suis le chef de l’État, j’ai assez à penser et à faire. J’ai la lourde charge de diriger le pays et d’achever certains chantiers. Il reste encore plus de deux ans avant l’élection présidentielle».
Comme quoi, il semble que l’heure soit plutôt au travail pour le numéro un gabonais, qui s’est d’ailleurs dit «concentré sur l’action, sur les réformes à mener» avant d’ajouter «j’ai peu de temps à consacrer à autre chose, a fortiori en cette période de crise sanitaire».
Pourtant, comme l’a souligné le directeur de publication du magazine panafricain lors de l’interview, «2023 avance à grands pas». Si Ali BONGO joue la carte du mystère, ses adversaires politiques, quant à eux, n’ont pas mis longtemps à marquer leurs ambitions, bien que parfois dans la confusion et le désordre.
La première personnalité de l’opposition à dévoiler son désir d’affronter éventuellement Ali BONGO n’est autre qu’Alexandre BARRO CHAMBRIER (ABC), qui a d’ores et déjà galvanisé ses troupes notamment lors d’une tournée aux allures de pré-campagne dans la province du Woleu-Ntem. Pour l’heure, il est le seul dont les ambitions sont claires et dont la candidature pour 2023 ne fait l’ombre d’aucun doute.
Or, dans les rangs de l’opposition, les tractations vont bon train mais rien ne se précise. Dans l’Union Nationale de Zachary MYBOTO, l’on tergiverse sur la succession de ce dernier à la tête de cette formation politique de l’opposition radicale. Conséquence, beaucoup de noms mais aucun positionnement clair pour Paul-Marie GONDJOUT, Minault ZIMA EBEYARD ou encore Jean-Gaspard NTOUTOUME AYI, qui peuvent tous prétendre à la lumière du soleil. Jean PING, 78 ans, est, quant à lui, plus isolé que jamais.
Guy NZOUBA-NDAMA, du parti Les Démocrates (LD), chef de fil du parti d’opposition le plus représenté au Parlement (12 députés et 4 sénateurs, ndlr) mais aussi l’un des plus complaisants avec le régime en place, ne s’est toujours pas prononcé non plus. D’autant, que son nom est cité comme potentiel Vice-président de la République.
En l’état, Ali BONGO, s’il se présente en 2023, n’a pas une forte volonté de l’opposition pour s’opposer à lui. Mais est-ce seulement son souhait de rempiler pour un troisième mandat ? L’on peut également se demander si l’achèvement des chantiers d’ici à 2023 et l’amélioration de son état de santé pourraient permettre à ce dernier de prétendre solliciter à nouveau les suffrages des Gabonais. À quand donc une annonce officielle sur ces échéances électorales à venir pour Ali BONGO ? Pour l’instant, lui seul le sait.
Politique
Référendum 2024: score soviétique pour le Oui 91,80% des suffrages
C est à la faveur d’une déclaration d’une déclaration rendue public ce dimanche 17 novembre 2024 que le ministre de l’Intérieur Hermann IMMONGAULT a annoncé les résultats provisoires de l’élection référendaire qui s’est tenu le 16 novembre dernier. Ainsi, au terme d’un scrutin le oui l’a emporté avec 91,80% des suffrages exprimés.
Politique
Référendum 2024: le PDG responsable du taux d’abstention désigné comme « vainqueur », par Anges Kevin NZIGOU
Maitre Anges Kevin NZIGOU, Secrétaire exécutif du parti Pour Le Changement (PLC), par ailleurs soutient assumé du « Oui » pour la nouvelle Constitution s’est prononcé, ce 16 novembre 2024, date du scrutin référendaire, bien avant la proclamation des résultats. Pour l’avocat, si le « Oui » semble l’emporter face au « Non », le véritable vainqueur reste néanmoins «l’abstention». La faute à qui ? A la résilience du parti déchu, le Parti démocratique gabonais (PDG) dont de nombreux membres sont présents au cours de cette transition. Ci-dessous son propos tiré de sa page Facebook.
« ✍️ Il FAUT ABSOLUMENT CHASSER LE PDG
Les tendances des élections référendaires semblent donner une large victoire au “Oui”, une nouvelle qui peut réjouir ses partisans. Pourtant, en y regardant de plus près, le véritable vainqueur de cette élection est sans conteste l’abstention, dont le niveau record est profondément symbolique du malaise qui habite le peuple gabonais.
Rappelons-nous : le 30 août 2023, le peuple avait applaudi le coup d’État, espérant un rejet clair et définitif du PDG et de ses pratiques. Mais un an plus tard, l’omniprésence persistante de ce parti laisse un goût amer. Les Gabonais se sentent trompés, trahis dans leurs attentes de changement.
Cette forte abstention, dans un contexte où le coup d’État avait suscité tant d’espoirs, est l’expression d’un désenchantement profond. Elle traduit la frustration de voir que le PDG, au lieu de disparaître, continue de peser sur le destin de la nation.
Le message est clair : le peuple gabonais attend toujours le vrai changement qu’il a si ardemment appelé de ses vœux ».
Politique
Nostradamus ONDO OSSA prédit à OLIGUI NGUEMA une fin similaire à celle d’Ali BONGO
Prophète des temps modernes, visionnaire, sage ou oiseau de mauvaise augure, Albert ONDO OSSA (A20), candidat à l’élection de 2023 sait marquer les esprits par ses déclarations et ses prédictions. C’est à la faveur d’une conférence de presse qu’il a animé le 14 novembre 2024, que le professeur agrégé d’économie s’est prononcé sur l’élection référendaire prévue pour le 16 novembre de l’année en cours. Liant de fait le parti politique déchu, le Parti démocratique gabonais (PDG) et le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI), dirigé par le président de la Transition, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, que le natif de Minvoul a appellé à un vote massif en faveur du « Non ». Tout en formulant une prémonition à l’endroit du tombeur d’Ali BONGO ONDIMBA (ABO).
Si le projet de Constitution soumis aux gabonais passait, seulement par son article 43, qui stipule que «pour être éligible à la Présidence de le République : il faut être âgé(e) de 35 ans au moins et de 70 ans au plus», le professeur, 71 ans l’année prochaine serait purement et simplement disqualifié. Celui qui revendique toujours «son fauteuil de Président élu », a-t-il choisi la force pour s’installer au palais Rénovation ? Coutumier du fait, en 2023, à quelques jours de l’élection présidentielle, il a anticipé l’arrivée d’un coup d’Etat avant de le qualifier de « Révolution de Palais ».
« J’ai effectué une campagne en 7 jours pour évincer Ali BONGO. En cela, Ali BONGO après 14 ans de pouvoir était plus puissant qu’OLIGUI NGUEMA. Si je n’ai pas crains Ali BONGO, je ne peux pas craindre OLIGUI NGUEMA », a-t-il indiqué.
Avant d’ajouter, «si le « Oui » passe c’est qu’OLIGUI NGUEMA a triché. Moi je ne ferai rien. J’ai dit aux gabonais ce qu’ils avaient à faire exactement ce que je leur ai dit à propos d’Ali BONGO. Si Ali BONGO se déclare vainqueur, vous restez tranquillement assis. Il s’est passé 15 minutes entre le moment où il s’est déclaré vainqueur et le moment où il a été déchu. Ca sera la même chose pour OLIGUI NGUEMA ».
Des propos qui pourraient glacer le sang quand on est épris de paix sociale et de stabilité. Adoubé et aimé par les gabonais, OLIGUI NGUEMA pourrait-il être rapidement déchu par ce peuple qui le porte en triomphe depuis plus d’un an ? Toutefois, loin d’un simple fantasme, «un homme averti en vaux deux». En effet, ONDO OSSA n’est plus le seul à s’approprier cette vision complotiste et extrémiste. A la télévision gabonaise, durant les débats télévisés et sur plusieurs forums de discussion, au nom du sacro saint principe de la démocratie qu’est la liberté de s’exprimer, plusieurs gabonais font état du même constat bien loin d’une simple querelle liée à l’adoption d’une nouvelle Constitution. Vindicatifs ou clairvoyants il n’en demeure pas moins que l’écoute de l’autre et le dialogue sont les seules voies pour garantir la paix et la stabilité de notre pays pour un développement durable.
Sur ce point, on ne peut reprocher au Général OLIGUI NGUEMA de ne pas être à l’écoute de ses compatriotes. L’histoire retiendra au moins que quelques jours après ledit putsch, le président de la transition, en septembre 2023, s’est rendu au domicile du candidat de la plate-forme Alternance 2023, qui était nul autre qu’Albert ONDO OSSA. 3 mois plus tard, au cours d’un séjour dans le Woleu-Ntem, dans un stade rempli de monde, en tribune officielle, A2O a été aperçu en présence du PRT. On pourrait donc légitiment se poser la question de savoir quelles sont les sous-entendus derrière les prétendus «ouvertures au dialogue» du professeur réitérés durant sa conférence de presse ? Qu’est-ce qui justifie cette posture jusqu’au-boutiste sachant que de nombreux gabonais, face à Ali BONGO, le considère comme un choix par défaut ?
Contrairement aux pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), un « Dialogue national inclusif » qui a recueilli plus de 38000 propositions des gabonais a eu lieu. Dans la même veine, à quelques encablures du référendum constitutionnel, plusieurs leaders politiques appelant à voter « non » contre le projet de nouvelle Constitution ont été reçus au palais présidentiel par le Gle Président. Cette rencontre qui s’inscrit dans une démarche d’écoute et de dialogue prônée par les autorités de transition afin de garantir un climat apaisé pour le scrutin reste tout de même à saluée et démontre qu’on ne peut faire mieux. Au risque de se confondre au personnage de jeux vidéo, Dhalsim.