Afrique
Avant le maréchal-président DEBY, il y a eu les maréchaux-présidents MOBUTU, BOKASSA et IDI AMIN DADA
L’élévation du déjà Général Idriss DÉBY, Chef Suprême des Armées, au rang de Maréchal, le jour de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance de la République du Tchad, a rappelé à plusieurs observateurs, des heures sombres de l’Afrique où à l’époque, des chefs d’Etat se couronnaient eux-mêmes dirigeants à vie.
Pour la jeune génération, la scène pourrait paraître surréaliste, inhabituelle et même cocasse, à la limite de l’ubuesque. Mais pour ceux qui ont vécu l’Afrique aux premières heures de l’indépendance, la cérémonie d’élévation au rang de maréchal du président tchadien, Idriss DÉBY, rappelle une époque où le continent était tristement célèbre pour ses dirigeants qui se faisaient maréchaux et dirigeants à vie.
La “BBC” s’est intéressée à certains dirigeants africains qui ont atteint ce grade militaire ou un rang quasi équivalent soit en se déclarant le titre eux-mêmes, soit en se faisant accorder leur statut par le parlement de leur pays.
Parmi eux, l’on se remémore Idi AMIN DADA : le Field Marshal de l’Ouganda, né en 1925 dans la ville de Koboko, dans le nord-est du pays. Il fait ses études en Ouganda et a servi dans l’armée britannique en 1945, connue sous le nom de King’s African Rifles (KAR). Après avoir renversé le gouvernement du premier président élu du pays, Milton Obote, il devient président de l’Ouganda en 1971 et dirige le pays pendant huit ans. Il s’est donné le titre de Field Marshal, grade à cinq étoiles le plus élevé dans l’armée ougandaise et de président à vie en 1975. En 1979, Amin Dada est forcé de fuir la capitale ougandaise sous la pression de l’armée de libération nationale de l’Ouganda. Il va trouver refuge en Arabie Saoudite, où il meurt en 2003.
Autre figure célèbre, Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za Banga (« Mobutu le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l’arrêter », ndlr), anciennement connu sous le nom de Joseph Désiré MOBUTU, né le 14 octobre 1930 à Lisala au Congo Belge. C’est lui qui va rebaptiser le Congo Belge devenu Congo-Kinshasa en Zaïre au même titre que la monnaie du pays et son principal fleuve. A la suite d’un coup d’Etat, il arrive au pouvoir le 24 novembre 1965 et s’impose par la force des armes et l’instauration d’un parti unique en 1982.
La même année, il devient maréchal-président du Mouvement populaire de la Révolution, seul parti politique autorisé dans le pays.
Jean-Bédel BOKASSA, non moins célèbre, est né le 22 février 1921 dans le comté de Bobangui, à M’Baka, plus précisément dans le village de Lobaye. Il va à l’école à Brazzaville, veut devenir pasteur mais ses parents le persuadent plus tard de rejoindre l’armée coloniale française. Après la fin de ses études en 1939, il s’est engagé dans l’armée et est devenu soldat en 1941. Il a combattu sous la bannière de l’armée française dans la guerre contre les nazis. En janvier 1962, Bokassa quitte le contingent français et rejoint l’armée de la République centrafricaine (RCA) successivement en tant que colonel, conseiller militaire, puis chef d’état-major en 1964. Fort de cette posture à la tête de l’armée, il renverse son cousin et premier président de la République centrafricaine David Dacko et dirige le pays entre 1966 et 1976. Il s’est déclaré président à vie en 1972, maréchal en 1974 et empereur de la République centrafricaine de 1976 à 1979 faisant changer le nom du pays en « Empire centrafricain ».
Mohamed TANTAWI, est né dans la région de Nubie, entre l’Égypte et le Soudan, en 1935. Il a obtenu son diplôme pour rejoindre l’armée en 1956 en Égypte. Il est devenu président de l’Égypte après le renversement du président Moubarak. Le 11 février 2011, il est devenu président, et s’est retiré du pouvoir le 30 juin 2012. Pendant plus de 50 ans, il a participé aux grandes guerres égyptiennes, dont celles face à Israël, et c’est là qu’il a obtenu le grade de maréchal. En 1991, à la suite de l’occupation du Koweït par l’Irak, il a fait partie des forces de la coalition lors de la première guerre du Golfe. Il a reçu des diplômes honorifiques d’Égypte, du Koweït et d’Arabie Saoudite. La même année, il a été nommé ministre de la défense de l’Égypte et commandant en chef des forces armées égyptiennes de 1991 à 2012.
Afrique
50 ans d’indépendance de Guinée Bissau: OLIGUI NGUEMA prend part aux festivités
Invité par son homologue Bissau-Guinéen, le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a pris part ce jour à l’Avenue Amilcar Cabral à la célébration du 50ème anniversaire de l’accession à la magistrature suprême de la République de Guinée Bissau.
Cette commémoration a vu la participation de plusieurs Chefs d’État, de leaders politiques, du corps diplomatique, des organismes internationaux et d’anciens leaders et dirigeants qui ont marqué l’histoire de ce pays ami.
Après les parades militaire, populaire et la revue des troupes marquant l’événement, le Général Umaro SISSOCO EMBALÓ a livré une adresse au peuple bissau-guinéen à travers laquelle il a rendu hommage aux héros de l’indépendance de la Guinée Bissau.
Au terme de cette cérémonie, le Président de la Transition a adressé ses félicitations à son Homologue pour l’organisation des festivités et s’est dit honoré par l’accueil qui lui a été réservé en terre bissau-guinéenne. Le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a par ailleurs saisi ces moments pour réitérer la volonté du Gabon de développer un partenariat actif avec la Guinée Bissau.
Afrique
RCA: après 16 mois de détention un prisonnier français, libéré grâce à Ali BONGO
Juan Rémy QUIGNOLOT a enfin pu regagner sa France natale dimanche 21 mai 2023. Après 16 mois de détention préventive à Bangui (RCA) où il avait été arrêté en mai 2021. L’interpellation de cet ancien militaire de 57 ans, était consécutive à la découvert, à son domicile, d’un important stock d’armes. Sous contrôle judiciaire depuis le 22 septembre 2022, avec interdiction de quitter le territoire centrafricain, Juan Rémy QUIGNOLOT a finalement pu s’en aller grâce à la diplomatie d’Ali BONGO ONDIMBA qui aura pesé de tout son poids dans ce dossier. Le Chef de l’État gabonais est d’ailleurs à l’origine de la remise en liberté du français 8 mois plus tôt. Parti de Bangui le mardi 18 mai dernier, Juan Rémy QUIGNOLOT a marqué une halte de deux jours à Libreville. Si rien n’a filtré de cette escale en terres Gabonaises, l’on imagine bien que l’ancien militaire français, que l’on dit «très éprouvé physiquement» en a profité pour remercier Ali BONGO ONDIMBA. Et pour cause. Approchée par nos confrères de l’AFP, Caroline QUIGNOLOT, la sœur de l’ancien militaire, a confirmé que le Président gabonais «a joué un rôle important dans sa libération», faisant office de «médiateur» entre Bangui et Paris.
MEZ
Afrique
Accusé de racisme, Kaïs SAIED se dit à la hâte “africain et fier de l’être”
Deux semaines après son discours dénonçant l’arrivée de «hordes de migrants» subsahariens clandestins en Tunisie, le président Kaïs Saïed a reçu Umaro Sissoco EMBALO, le chef d’État bissau-guinéen et président de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Selon le Chef de l’État tunisien qui dément tout propos raciste, son message avait pour seul objectif de faire appliquer la loi concernant les étrangers en situation irrégulière dans le pays. «Je suis contre la traite des êtres humains, des africains particulièrement, soit en Tunisie, soit ailleurs. Mais cette situation ne peut pas être interprétée par les langues malveillantes de racisme. De quoi ils parlent ? Ils divaguent !», a-t-il déclaré. Pour le président en exercice de la Cédéao qui a justifié sa venue à Tunis par la présence des ressortissants des pays de l’Afrique au sud du Sahara, les propos de son homologue ont été mal interprétés. «Je pense que même les Tunisiens vont comprendre que ses propos qui ont été détournés, ce n’est pas l’esprit, ce n’est pas la logique. Je ne pourrai pas croire que vous, président tunisien, pays de Bourguiba, peut être xénophobe ou raciste. Vous-même, vous êtes Africain… ». Rebondissant aux propos de son homologue, Kaïs Saïed a enchaîné : «Je suis Africain et je suis fière de l’être». Le président bissau-guinéen a assuré s’expliquer sur la situation, qui, selon lui, relèverait plus «d’incompréhensions». «En tant que président de la CEDEAO, je rendis visite au Président Kaïs SAÏED pour m’enquérir de la situation des africains subsahariens en Tunisie. Evoquant la déformation de ses propos, il assura de croire aux valeurs africaines d’union, d’accueil et de respect et les préserver». Pour rappel, le président tunisien avait affirmé, le 21 février, que la présence en Tunisie de «hordes» d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était source de «violence et de crimes» et relevait d’une «entreprise criminelle» visant à «changer la composition démographique» du pays. Des propos qui susciterent un tollé dans le pays, où les ressortissants d’Afrique subsaharienne font état, depuis lors, d’une recrudescence des agressions les visant, au point de les faire se précipiter dans les ambassades pour être rapatriées.
MEZ