Tribune
Anges Kevin NZIGOU est obsédé par MOUKAGNI-IWANGOU et son parti

Avant tout, je souhaite partager un constat. À l’habitude, MOUKAGNI-IWANGOU et le parti qu’il dirige ne parlent jamais de ce monsieur, encore moins de son écurie, dont on peut toujours se poser la question de l’existence juridique.
À l’inverse, monsieur NZIGOU et compagnie ne ratent jamais l’occasion de s’illustrer, sur les réseaux sociaux ou encore dans des médias bien connus, par la distillerie de contrevérités, d’affirmations approximatives, de commentaires fades, de jugements politiques erronés, de critiques stériles et d’absence de vision, le tout, traduit par une langue serpentine très chèrement rétribuée par les anciens rejetons du palais devenus leurs trésoriers payeurs.
Toutefois, rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous, puisque les lacunes légendaires de ce monsieur sur les plans juridique et politique sont bien connues des gabonais. En effet, le grand théoricien du droit a été capable d’attaquer, sous couvert d’une dame, le Président de Union et Solidarité devant le juge des référés afin de statuer sur une affaire qui relevait de la juridiction interne établie par la clause compromissoire prévue aux articles 29-31 du règlement intérieur de ce parti. Débouté pour vice de procédure, et pour faire « mauvaise fortune, bon cœur », il n’a pas osé reconnaître qu’il s’était trompé, il a préféré prendre la poudre d’escampette en prétextant exercer son droit à la démission qui apparaît, en toute fin de compte, comme la bouée de sauvetage d’un indiscipliné sur lequel la radiation pendait déjà comme une épée de Damoclès.
Comme si cela ne suffisait pas, plus récemment, le grand avocat a décidé, par une malice mal dissimulée, de contester devant la juridiction judiciaire, la capacité du Président de la République de continuer à exercer ses fonctions. Là encore, le grand manitou s’est fait débouter. En substance, la Cour de Cassation a rappelé que la juridiction judiciaire n’est pas compétente pour commettre une expertise médicale en vue d’évaluer l’aptitude physique ou mentale du Chef de l’Etat de continuer à exercer son magistère. En conséquence, la décision de la Cour d’Appel, qui avait accepté d’examiner la requête au fond, a été annulée.
Diantre ! Que s’est-il passé dans l’esprit de ce grand visionnaire qui n’aura pas pu anticiper cette décision au regard d’un principe que même un étudiant de première année de droit aurait pu saisir ?
De quoi s’agit-il ? Du principe du parallélisme des formes ou des procédures, qui permettait tout simplement de comprendre que c’est la Cour constitutionnelle qui est la juridiction compétente pour commettre un avis médical à l’effet de vérifier l’aptitude du chef de l’Etat à assumer le reste de son mandat. Cela est aisé à interpréter dans la mesure où, c’est la Haute juridiction qui, à l’occasion du processus électoral, vérifie à travers le certificat médical introduit dans le dossier du candidat, que celui-ci est apte à exercer la fonction présidentielle. Etant investie par la Constitution de la mission de veiller au bon fonctionnement des institutions, outre les prérogatives attribuées au Président de la République, la juridiction constitutionnelle, saisie par les personnes qualifiées, est naturellement l’autorité habilitée à juger, en cours de mandat, que le locataire du palais du bord de Mer est encore apte à la fonction.
On pourrait rétorquer que les institutions sont inféodées. Soit, mais était-ce une raison de se fourvoyer dans une procédure qui n’était pas la bonne ? Et si les institutions sont à la solde du pouvoir, en quoi la juridiction judiciaire aurait-elle fait exception ?
Non, ce qui interpelle et conduit à la réaction, c’est le niveau d’alerte déclenchée par le fantasme permanent que monsieur NZIGOU nourrit non seulement sur la personne de Jean de Dieu MOUKAGNI-IWANGOU, mais également sur son parti, traduisant une obsession devenue inquiétante.
Le constat accablant est tiré de l’aveu de l’intéressé lui-même qui, dans une interview accordée à un média de la place et dont des extraits ont été publiés dans un article paru le samedi 1er août 2020, affirme que le leader de US aura eu le mérite de faire naître le PLC.
Comment ne pas lui donner raison ?
Tout le monde se souvient que c’est le Bantu qui l’a élevé politiquement, en faisant de lui le Président du Mouvement des Jeunes Upégistes (MJU), le Premier Secrétaire Politique Adjoint de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) tendance loyaliste et le 3e Vice-Président de Union et Solidarité (US).
Avec une telle élévation politique, le bonhomme a pensé qu’il pouvait mettre en application la théorie du parricide appelée « complexe d’Œdipe », imaginée par le philosophe et psychanalyste autrichien Freud, selon laquelle le fils, « pour s’émanciper, s’affirmer et s’accomplir, doit tuer » le père. Ayant échoué à « tuer le père » une première fois, lorsqu’il a essayé de le déchoir de la tête du parti qu’il dirigeait, au motif qu’il contestait avec virulence son entrée au Gouvernement, le voilà une deuxième fois à l’assaut, en pensant asséner le coût de grâce à un père qui, dans son esprit, serait affaibli par sa non-reconduction au Gouvernement.
Sauf que malheur lui a pris de tomber dans un piège, celui dans lequel sombrent tous les obsédés, à savoir la dépendance. Effectivement, habitué à exister en tapant sur le père, le fils a du mal à exister. Cela apparaît incompréhensible d’autant plus que sa démission de Union et Solidarité visait, selon lui, à offrir au Gabon « la chance de se renouveler », reprenant au passage une expression du père qui en est l’inspirateur.
On peut se poser la question de savoir comment en est-on encore là ?
En mal d’existence, la solution que ces derniers ont trouvée, c’est le Bantu !
Comme pour faire bonne figure, on remet en cause l’intégrité des autres en brandissant la sienne. Mais qui peut le croire ? Nous ne sommes pas dans « un bal masqué » où les rôles des uns et des autres ne sont pas connus. Tenez, comment comprendre qu’on écume les plateaux de télé pour scander qu’Ali Bongo est un « criminel » et défendre celui qui en a été le Directeur de Cabinet ? Lorsqu’Ali Bongo commettait ses crimes, où était monsieur Laccruche Alihanga ? N’était-il pas aux côtés de monsieur Ali Bongo ? Comment vouloir faire condamner Ali Bongo pour des crimes qu’il aurait commis et s’empresser de défendre celui qui peut être légitimement considéré comme son complice ?
Avec ce monsieur, on cherche à faire inculper l’auteur du crime, mais on cherche, à tout prix, à faire disculper le complice. Comprendra cette logique qui pourra.
Sur un tout autre plan, l’activiste politique s’est employé à remettre en cause le bilan, qu’il ne connaît pas, du Président de Union et Solidarité à la tête du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et du Transfert des Technologies. Fidèle à l’esprit du Christ, un homme qui a de bonnes œuvres ne s’en vante pas. Ils laissent les autres, notamment les bénéficiaires, en porter témoignage. Peut-être indiquer aux détracteurs de se rapprocher des acteurs des secteurs supra énumérés pour comprendre à quel point le remplacement de MOUKAGNI-IWANGOU a fait en sorte qu’il soit un homme regretté, au regard des réformes entreprises et destinées à améliorer considérablement les conditions d’études des apprenants ainsi que les conditions de vie et de travail des enseignants.
Pas de chance !
Dans le secteur de l’Enseignement Supérieur, le Bantu a amorcé le renforcement des capacités d’accueil dans les Universités et Grandes Ecoles du pays, d’une part, par la signature d’une convention portant sur la construction de cinq amphithéâtres dont 3 à l’UOB, 1 à l’USS et 1 à l’USTM et, d’autre part, par la mise en place d’un plan d’urgence de réhabilitation des établissements d’enseignement supérieur. De même, il a engagé une réforme des offres de formation pour répondre aux exigences de l’adéquation « formation-emploi ». Bien plus, animé par sa fibre sociale, il a revu le régime de bourse actuel, en concevant un projet de décret qui ramène les conditions d’attribution à un âge fixé à 22 ans au plus, ainsi qu’à l’obtention d’une moyenne de classe annuelle et d’une moyenne au Bac d’au moins 10/20.
Dans le secteur de la Recherche Scientifique, il a fait la promotion auprès des plus Hautes autorités de l’Etat, des travaux de recherche portant sur le développement d’un médicament contre la pandémie de coronavirus.
Dans le secteur du Transfert des Technologies, la préparation d’un projet de décret portant création d’une Direction Générale du Transfert des Technologies au sein du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et du Transfert des Technologies, et le déclenchement de la procédure de digitalisation des enseignements, à travers l’introduction du E-learning, ont achevé de convaincre que le Bantu, plus que jamais, a tout mis en œuvre pour moderniser l’Université gabonaise.
À la faveur de son expérience, on peut affirmer que Jean de Dieu MOUKAGNI-IWANGOU est resté fidèle aux valeurs que sont l’Egalité humaine et universelle, la justice sociale, la transparence électorale, le droit à des élections honnêtes, l’intégrité de la Constitution. Il a adhéré à toutes ces valeurs auprès du Géant et Maître Pierre MAMBOUNDOU.
Il a continué de les défendre à la tête de l’Union du Peuple Gabonais en 2014, du Front Uni de l’Opposition pour l’Alternance (FUOA) en 2015, en appelant, depuis Paris, à l’Union Sacrée pour la Patrie (USP) en janvier 2016. Dans le même sens, il a proposé la résolution de la crise post-électorale de 2016 par un « Agenda de sortie de crise » en mars 2017. Durant l’année 2018, il a mené deux batailles, à savoir la lutte contre la révision de la Constitution et celle contre la nouvelle répartition inique des sièges au Parlement.
Son entrée dans le Gouvernement lui a permis de mettre en œuvre les idées qu’il a toujours défendues au service de la République, de même qu’elle lui a permis de donner au débat politique le niveau qu’il lui faut, c’est-à-dire celui des hommes d’Etat.
Malheureusement, comme à l’accoutumée, les petits esprits, qui ne parlent que des gens, quand les grands esprits parlent des idées, l’ont contesté sans proposer des alternatives, confirmant ainsi la parabole du « sage et de l’idiot ». En effet, il est dit : « Lorsque le sage pointe du doigt la lune, l’idiot au lieu de regarder la lune, regarde plutôt le doigt ».
Fort de ce qui précède, il apparaît que le Bantu est hors de portée, car son chemin est tout tracé. Maintenant qu’il a atteint un niveau politique considérable, et depuis que plusieurs médias l’annoncent à la Vice-Présidence de la République, certaines personnalités et leurs écuries politiques commencent à paniquer. Plus le Bantu prend en grandeur, plus il montre leur petitesse.
Il n’est donc pas étonnant que certains détracteurs en panne d’idées, et en mal de reconnaissance, veuillent se raccrocher au Bantu pour qu’il les emporte avec lui dans le ciel. Mais comme l’a rappelé quelqu’un : « Le Ciel s’est pour les Anges ». Ne Vous y trompez pas, ce n’est pas une affaire de nom mais de qualité, à défaut d’être une affaire de nature !
Pour fermer le rideau, on dira que MOUKAGNI-IWANGOU n’est pas obsédé par les autres, aux autres de ne pas être obsédés par le Bantu !
Le Bantu et son parti respectent la liberté d’expression, mais lorsqu’elle permet d’exprimer une obsession, la politique n’est plus le domaine approprié. Il est encore temps d’en changer.
Fait à Libreville, le 1er août 2020
Fred Aurèle ZEHOU MOUSSOCK
Premier Secrétaire Politique à la Communication Porte-parole de Union et Solidarité
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Opération déguerpissements: appel à la solidarité et à la responsabilité !

[M]esdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes.
Le logement fait partie des huit (8) besoins physiologiques fondamentaux de l’être humain au même titre que le besoin d’oxygène, de liquide, de nourriture, de maintien de la température corporelle …
Quant au droit au logement, il fait partie des droits fondamentaux de l’être humain.
Il est reconnu par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et par le Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels.
Il est considéré comme un droit essentiel à la dignité humaine et à un niveau de vie suffisant.
Les différents Textes et Conventions internationales obligent les États à prendre les mesures pour assurer l’accès au logement à tous et protéger les personnes contre les expulsions forcées et le logement indigne.
Depuis quelques jours, des milliers de nos compatriotes résidants dans la commune de Libreville sont privés de ce besoin et de ce droit essentiel suite aux opérations de déguerpissements menées par le Gouvernement.
Aussi, au-delà de toute polémique et de toute la rhétorique sur la recherche des responsabilités ou des irresponsabilités, une seule réalité saute à mes yeux : nous faisons face à l’une des plus grandes crises sociales et humanitaires de l’histoire de notre pays. Nous ne pouvons pas rester insensibles, il faut agir vite et maintenant !
Nul n’ignore la précarité dans laquelle vivent la plus part des familles gabonaises !
Nul n’ignore les difficultés que les gabonais éprouvent à joindre les deux bouts !
Nul n’ignore la situation du déficit criard des logements dignes dans la commune de Libreville. Nul n’ignore les conditions difficiles d’accès au logement à Libreville (frais d’agence, cautions, mois d’avance) !
Face à ses différentes situations et au regard de la crise qui enfle, j’appelle les Gabonais et les Gabonaises à la solidarité.
Que chaque Gabonais et chaque Gabonaise manifestent son soutien à nos frères et sœurs en difficulté par une contribution financière ou par un don en nature.
Aux confessions religieuses et aux organisations de la société civile, j’appelle à l’organisation des chaînes de solidarité pour venir en aide à nos compatriotes en détresse.
Nous l’avons fait pour l’Haïti, pour la Somalie, pour la Guinée Équatoriale et pour bien d’autres communautés, l’heure est venue pour que nous nous mobilisions pour nos compatriotes !
J’appelle le gouvernement à la flexibilité, à la responsabilité et au dialogue. Sans ignorer la cupidité ou la duplicité de certains compatriotes, l’absence de logements décents, le déficit en logements sociaux, les constructions anarchiques, la faiblesse de l’urbanisation de la ville incombe au premier chef aux différents gouvernements.
Que le gouvernement ouvre les discussions avec les organisations des personnes déguerpies afin de trouver ensemble les moyens et les procédures pour un meilleur accompagnement des victimes.
Que les forces de défense et de sécurité soient mobilisées pour installer les camps d’accueil afin d’abriter les familles dans l’incapacité de se reloger rapidement.
Il s’agit de nos compatriotes. La violence, l’invective, la fuite en avant ou la confrontation ne pourront malheureusement pas nous aider à sortir du gué. Restons solidaires et unis.
Je vous remercie !
Dieudonné MINLAMA MINTOGO
Président d’Ensemble Pour la République
Ancien candidat aux élections présidentielles de 2016
Tribune
Les Panthères du Gabon: l’urgence d’un renforcement du staff technique !

Jamais dans l’histoire du football, notre équipe nationale n’a été aussi proche d’une qualification historique à une coupe du Monde.
En même temps, jamais cette équipe nationale n’a été dirigée de façon aussi approximative et hasardeuse.
De la gestion des cadres ( les cas Aubamayang, Lemina, Ndong Ibrahim, Boupendza , Poko ….) au management technique ( convocation des joueurs sans vécus , ni bagage technique avéré ….) , rien ne cadre avec les méthodes et les exigences du haut niveau nécessaires pour diriger une sélection , qui , il n’y a pas longtemps tutoyait les plus grandes nations africaines de football à l’instar du Maroc, du Cameroun , du Ghana , de la RDC , de l’Egypte ….
L’équipe nationale est financée par des fonds publics. Sa vie et son fonctionnement concernent tous les Gabonais.
Ne devront y figurer que des joueurs capables de répondre aux exigences du haut niveau.
Elle ne peut être un terrain d’expérimentation ou tout est permis aussi bien dans le recrutement des encadreurs que dans la sélection des joueurs.
Les sélections inférieures A’, U23 et autres constituent, à mes yeux, des lieux indiqués pour tester certains nouveaux joueurs qui, sur la base des résultats pourraient intégrer la sélection A.
Les humiliations subies contre le Maroc (une dizaine de buts encaissés en deux matchs), le Sénégal et aujourd’hui la Niger, ne doivent pas laisser la Fegafoot et le Ministère des Sports insensibles. Ce sont des messages forts qui méritent une suite immédiate et appropriée.
Je soutiens la promotion des cadres nationaux. Je défends la gabonisation.
D’ailleurs, n’avons-nous pas nous écrit les plus belles pages de l’histoire de notre football avec Alain Dacosta Soares à la tête d’Azingo National (vainqueur de la coupe de l’EDEAC au Cameroun en 1988, un quart de final honorable à la CAN 96 en Afrique du Sud) ?
Toutefois, nous nous devons de privilégier la compétence, l’expérience et le vécu par rapport à la seule appartenance nationale dans les domaines où nous ne disposons pas ressources appropriées.
Les Fangs disent : « entre l’enfant du village et le connaisseur donnons la responsabilité au connaisseur »! Le Brésil, la plus grande Nation de football du monde, l’a compris en recrutant un entraîneur Italien expérimenté à la tête leur sélection nationale.
Que la sagesse et l’intérêt général priment afin de donner aux Panthères une chance de se qualifier à la prochaine coupe du monde et de participer positivement à la prochaine CAN.
Le recrutement d’un entraîneur et d’un staff technique de classe mondiale s’imposent.
À l’état actuel toute autre option ressemblerait à un suicide et à un gaspillage volontaire de nos ressources financières !
Dieudonné MINLAMA MINTOGO
Président d’Ensemble Pour la République
Ancien Candidat à l’Election Présidentielle de 2016.
Tribune
Réflexion citoyenne/Équipement, modernisation, développement : sortir de la confusion pour entrer dans l’efficacité

Dans l’après-transition, le Gabon s’est engagé dans une dynamique de transformation de son appareil d’État. De nouveaux chantiers voient le jour, des annonces fusent, les projets s’accélèrent. Mais à mesure que les mots « modernisation », « équipement » et « développement » se multiplient dans le discours public, une confusion préoccupante s’installe : on les utilise comme s’ils désignaient une seule et même réalité. Or, les confondre, c’est compromettre la clarté de l’action publique et l’efficacité des réformes.
I. Équiper n’est pas transformer
L’équipement est souvent la première étape visible du changement. Il répond à un besoin matériel : construction de bâtiments, achat de véhicules, déploiement d’ordinateurs, pose de câbles à fibre optique, etc. Il est nécessaire, mais pas suffisant.
Dans l’administration gabonaise, des directions centrales peuvent être bien dotées mais toujours dysfonctionnelles, simplement parce que les processus humains et organisationnels restent obsolètes. Un hôpital flambant neuf ne sauve pas plus de vies s’il n’a ni médecins formés, ni système de gestion fiable.
II. Moderniser, ce n’est pas développer
La modernisation va plus loin. Elle vise à améliorer le fonctionnement de l’existant : digitalisation des services, simplification des procédures, dématérialisation des démarches, réorganisation interne. C’est un progrès. Mais elle reste un moyen, non une finalité.
Moderniser une administration ne garantit pas que le citoyen sera mieux servi, ni que le service public gagnera en légitimité. La modernisation peut parfois même aggraver les inégalités d’accès si elle n’est pas accompagnée d’une inclusion numérique.
III. Le développement, une affaire de résultats durables
Le développement est la finalité politique et sociale. C’est lui qui donne son sens à l’équipement et à la modernisation. Il se mesure non pas par la quantité de projets lancés, mais par l’impact sur la qualité de vie des populations.
Un pays se développe lorsque ses enfants apprennent dans de bonnes conditions, que ses routes réduisent la précarité, que ses services publics restaurent la confiance. C’est une dynamique globale, progressive et citoyenne. Et surtout : le développement ne se décrète pas, il se construit.
IV. L’exemple du Japon, ou la leçon du Kaizen
Le Japon d’après-guerre a compris cela en misant sur la méthode Kaizen : l’amélioration continue. Dans ce modèle, le changement se fait par petits pas, mais avec rigueur, patience et participation de tous.
“Faire un peu mieux chaque jour, ensemble, sans relâche.”
C’est une approche que le Gabon gagnerait à adopter. Car le développement ne viendra pas d’un sprint, mais d’une marche résolue. Et dans un pays qui dispose de sept années de mandat pour refonder son modèle, il n’y a pas de raison de courir — mais toutes les raisons de bien faire.
Recommandations pour une politique publique lucide
1. Clarifier les objectifs dans chaque projet gouvernemental : s’agit-il d’un équipement, d’une modernisation ou d’une politique de développement ?
2. Insister sur la chaîne de valeur : un bon projet commence par un bon diagnostic, et se termine par un bénéfice mesurable pour les citoyens.
3. Évaluer systématiquement l’impact de toute action publique : non pas ce qui a été fait, mais ce qui a changé dans la vie des usagers.
4. Sensibiliser les responsables publics à la méthode Kaizen, en favorisant la rigueur, la redevabilité et la formation continue.
Le Gabon nouveau ne pourra réussir sa transformation qu’à la condition de ne plus confondre visibilité et efficacité.
L’équipement est un outil.
La modernisation est une méthode.
Le développement est un horizon.
C’est en articulant les trois, avec lucidité et exigence, que nous parviendrons à bâtir un État vraiment au service du peuple.
Par Prime BOUNGOU OBOUMADZOGO,
Doctorant en administration des affaires,
Exécutive MBA, chercheur
Auteur du livre « 10 principes qui ont fait de Joseph le Prince d’Égypte »