Éducation
Gabon: l’application Xgest, le chemin de croix des parents d’élèves
Alors que le ministère de l’Education Nationale, gestionnaire de ladite plateforme, avait annoncé la dématérialisation pure et simple du processus de délivrance des bulletins de notes pour le compte de cette année académique, il semble qu’il aurait surestimé l’accessibilité de celle-ci par les parents d’élèves, qui déplorent entre autres l’indisponibilité du numéro Whatsapp mis à leur disposition pour y accéder.

L’Education Nationale fait face à l’un de ses plus gros défis à l’heure de l’épidémie de Covid-19 et le ministère de tutelle ne semble pas avoir encore pris la mesure du casse-tête imposé par la décision de troquer la remise des bulletins de notes sur support papier et en présentiel par la mise en place d’un site internet et une application mobile dédiés à la consultation de ceux-ci.
Problème, il apparaît évident que cette disposition ne garantit pas un accès pour tous les parents d’élèves aux bulletins scolaires. « Nous les enseignants n’avons aucune difficulté avec cette application ici au lycée Rigobert-Landji. Le problème se pose au niveau des parents qui n’ont pas toujours facilement accès à Internet et ne disposant pas de smartphone. » a expliqué une enseignante à nos confrères de “l’Union”.
C’est dire toute la difficulté que constitue l’opération de dématérialisation de la remise des résultats académiques, « décision à laquelle […] parents et élèves n’ont pas été préparés. Au regard de cette difficulté rencontrée par les parents, nous avons opté pour une restitution dans le respect des gestes barrières. Ce que conteste la tutelle » a indiqué un autre enseignant.
Autre difficulté, la mise en service d’un numéro Whatsapp pour orienter les parents dans le processus avait été annoncée. Seulement, beaucoup d’entre eux se plaignent de ne pas pouvoir y accéder en temps et en heure. « Ils ont dit que le service était instantané. Je me disais que sur Whatsapp, j’obtiendrais immédiatement ce que j’attends. J’ai écrit à Xgest à 13 heures. Il est 17 heures passées, je continue d’attendre, ce n’est pas sérieux. J’ai l’impression que ce numéro Whatsapp n’existe pas du tout. » s’est plainte une parente.
La mise sur pied de l’application Xgest présente donc une problématique dans son utilisation pratique, qui rend encore plus complexe le problème qu’elle était censée régler. Le ministère de l’Education Nationale doit y remédier rapidement afin que les parents puissent avoir enfin accès aux résultats scolaires de leurs enfants.
Éducation
Gabon : Lycée technique national Omar Bongo/ le prix de l’uniforme imposé à 21 000 FCFA déclenche une grève totale des élèves
Suivant des informations sur les réseaux sociaux, les élèves du Lycée technique national Omar BONGO (LTNOB) d’Owendo ont déclenché depuis quelques jours, un mouvement d’humeur, lié à la contestation du prix de l’uniforme imposé par l’administration. Cette mesure imposée sans concertation et jugée coûteuse, ne cesse de soulever plusieurs interrogations de l’opinion, sur les méthodes de gouvernance éducative, de transparence des décisions et de charge financière supportée par les parents d’élèves.
En effet, selon les témoignages en ligne, cette mesure va être appliquée au deuxième trimestre de l’année scolaire en cours. Toutefois sans concertation avec l’associations de parents d’élèves dudit établissement. L’administration imposerait aux élèves l’achat d’une tenue complète chemise, pantalon ou jupe assortie d’un matricule obligatoirement brodé ou imprimé. Cette décision a soulevée des tensions dans un établissement qui compterait environ 3 500 élèves, dont certains seraient orphelins ou issus des familles vivant dans la précarité. Entre accusations de violences en milieu scolaire, exclusions d’élèves contestataires et intervention policière, cette affaire révèle les problématiques récurrentes de gouvernance scolaire et de prise en compte des réalités sociales du panier de la ménagère.
De plus, l’accès aux salles de classe par ces derniers serait conditionnée au port de cette nouvelle tenue commercialisée au prix de 21 000 FCFA. En retenant l’hypothèse d’environ 3500 élèves concernés, l’opération représenterait 73.500.000 FCFA de dépenses cumulées pour les familles. À cela s’ajouterait le matricule estimé à 3 000 FCFA, soit 10.500.0000 FCFA supplémentaires si la totalité des élèves y étaient soumis. Ces derniers déclarent que cette décision n’a pas pris en compte les réalités des différents apprenants, notamment la situation des orphelins, les cas sociaux et des jeunes vivant loin de leurs parents, parfois avec une seule tenue scolaire pour toute l’année.
Au-delà du coût, le matricule ne serait valable que pour une seule année scolaire : en cas de passage en classe supérieure ou de redoublement, une nouvelle tenue serait exigée. Ces éléments, quand bien même non vérifiés de manière officielle, soulèvent plusieurs questions sur les réseaux sociaux: qui serait le fournisseur désigné ? Quelle serait la destination réelle des fonds générés ? En s’appuyant sur ce cas d’autres lycées Techniques de l’intérieur du pays ne pourrait-ils pas suivre cette exemple ? De même, pourquoi imposer une telle dépense en cours d’année, sans effectuer d’analyse au préalable sur l’impact social des familles défavorisées, déjà fragilisées par le coût de la vie chère ?
D’après les mêmes sources, la situation aurait dégénéré lorsque plusieurs élèves auraient été exclus temporairement ou définitivement pour avoir contesté la mesure. Environ 17 élèves d’une classe de terminale auraient même été interpellés, ce qui a déclenché alimentant la colère des élèves, conduisant des attroupements dans la cour, et de barricades érigées quotidiennement aux alentours de l’établissement. L’intervention de forces de sécurité à l’intérieur de l’établissement interrogerait également sur la gestion administrative du LTNOB d’Owendo dans un cadre éducatif censé rester apaisé. Si les faits rapportés demeurent avérés, les familles défavorisées, déjà confrontées à l’inflation, dans différents secteurs ne pourraient logiquement supporter ces nouvelles décisions sans justification, ni de transparence, ainsi qu’un accompagnement juridique lié au droit à l’éducation qui est une loi fondamentale.
Éducation
Gabon /Octroi des bourses d’études à l’étranger: l’ANBG va prioriser les filières stratégiques & les destinations à moindre coût
[À] compter de l’année académique 2025-2026, l’Agence Nationale des Bourses du Gabon (ANBG) va accorder exclusivement les bourses d’études à l’étranger qu’aux étudiants dont les filières seront jugées prioritaires pour le développement du Gabon. C’est à la faveur d’un communiqué de presse produit ce 21 Juillet 2025, sur les antennes de Gabon 1ère, que Paule Élisabeth Désirée MBOUMBA LASSY, Directrice générale de ladite agence, a lancé un appel à la communauté estudiantine à privilégier des pays comme le Maroc ou le Sénégal, moins onéreux pour l’État. Et ceci selon les hautes instructions du Président de la République, Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema annoncé lors de son récent passage aux États-Unis.
Paule Élisabeth Désirée MBOUMBA LASSY, Directrice générale de l’ANBG, a annoncé une réorientation majeure de la politique d’octroi des bourses d’études à l’étranger. A partir de la rentrée académique 2025-2026, seuls les candidats admis dans des filières à forte valeur ajoutée pour le développement de notre pays, pourront en bénéficier d’un financement.
Cette décision émane de l’application stricte du décret n°065/PR/MESRSIT du 12 février 2024, fixant les règles de gestion des bourses. À ce titre, l’article 20 de ce texte réserve désormais les financements publics aux formations à l’étranger dans les domaines de la transformation des matières premières, l’agronomie, la sécurité alimentaire, le numérique, l’aéronautique, les énergies renouvelables sans oublier certaines spécialités médicales.
Pour les autorités, « Il s’agit de réaligner les profils de formation sur les priorités stratégiques de la République », a déclaré Paule MBOUMBA LASSY, tout en précisant que cette mesure répond à une volonté présidentielle de mieux préparer la jeunesse gabonaise aux défis du développement national et durable.
En même temps, l’ANBG entend réduire les coûts des dépenses publiques, tout en garantissant l’égalité des chances pour tous. Ici, l’objectif serait d’orienter les étudiants vers des destinations jugées plus soutenables financièrement, notamment le Maroc et le Sénégal qui figurent désormais en tête des pays recommandés. En guise de comparaison, le coût moyen annuel par étudiant est estimé à 5,5 millions de FCFA au Maroc, 3,1 millions au Sénégal, contre 8,5 millions en France, 13,9 millions au Canada et 24,4 millions aux États-Unis, ce qui explique l’application de ce décret.
Toutefois, la directrice générale de l’ANBG a tenu à rassurer les étudiants actuellement en formation à l’étranger, « Tous ceux qui remplissent les critères de maintien dans le cycle ou d’accès à un nouveau cycle ne sont pas concernés par ces restrictions », précision importante qui vise à préserver la continuité pédagogique des boursiers en cours de formation.
Éducation
Setrag: les élèves de l’école conventionnée Octra en immersion à la Gare ferroviaire
Une quarantaine d’élèves de 4ème année de l’École Conventionnée Octra ont récemment participé à une visite pédagogique à la gare ferroviaire d’Owendo Virié. Cette immersion dans l’univers du rail, organisée par la direction des relations publiques de la Setrag, a permis aux jeunes apprenants de découvrir les coulisses du Transgabonais et de s’initier aux métiers du chemin de fer.
Accompagnés de leurs enseignants, les élèves ont débuté leur parcours par une séance d’induction à la sécurité, étape essentielle avant toute incursion dans l’environnement ferroviaire. Cette introduction leur a permis de comprendre les règles fondamentales à respecter aux abords des voies et des installations.
La visite s’est poursuivie par une présentation détaillée du réseau ferroviaire gabonais. Les jeunes visiteurs ont ainsi appris que la ligne reliant Libreville à Franceville s’étend sur 642 kilomètres et compte 24 gares pour le train Omnibus, dont 8 sont desservies par le train Express. Parmi ces arrêts, deux gares se distinguent par leur caractère écologique : celles de la Lopé et de l’Ivindo, situées dans des zones de haute valeur environnementale.
Le parcours guidé a ensuite conduit les élèves au poste de sécurité, où ils ont pu découvrir les dispositifs mis en place pour assurer la sécurité des trains et la surveillance de la voie ferrée. Cette étape a permis de sensibiliser les jeunes aux enjeux de la sécurité ferroviaire et aux technologies déployées pour prévenir les incidents.
La visite s’est conclue par la découverte des services aux voyageurs : la billetterie, la messagerie – essentielles au service Mobirail – ainsi que le point « I », dédié aux informations et renseignements. Ces différentes escales ont offert aux élèves une vision complète de la chaîne de services qui permet le fonctionnement quotidien du transport ferroviaire.
Interrogée sur les motivations pédagogiques de cette sortie, une enseignante a expliqué vouloir « montrer aux jeunes apprenants, à travers cette visite guidée, la réalité de la vie active et du monde réel qui les attend« . Cette approche concrète de l’enseignement vise à établir des ponts entre les connaissances théoriques acquises en classe et leur application dans un contexte professionnel.
L’initiative s’inscrit également dans une démarche d’ouverture culturelle et d’éveil aux réalités économiques du pays, le Transgabonais représentant une infrastructure stratégique pour le développement du Gabon.
Les réactions des élèves témoignent de l’impact positif de cette expérience. Une jeune participante a souligné que « cette visite leur a permis de s’imprégner des réalités du Transgabonais, des notions d’écologie et d’environnement« , révélant ainsi la dimension pluridisciplinaire de l’apprentissage réalisé.
Un autre élève a ajouté que « l’exercice leur a permis d’avoir une idée sur les activités de certains agents du chemin de fer« , soulignant l’aspect d’orientation professionnelle que peut revêtir ce type de visite.
Plus significatif encore, l’un des jeunes visiteurs a confié qu’il rêve désormais de « devenir cheminot après son parcours scolaire« , illustrant parfaitement comment ces expériences peuvent susciter des vocations et ouvrir des horizons professionnels jusqu’alors insoupçonnés.
Cette visite s’inscrit dans le cadre des actions de la Setrag visant à renforcer ses liens avec la communauté éducative et à promouvoir les métiers du rail auprès des jeunes générations








