Justice
Gabon: la Cour de Cassation annule l’assignation à comparaître d’Ali BONGO et clôt le dossier du “Collectif Appel à agir”
Mardi 7 juillet 2020, la plus haute juridiction de l’ordre civil a cassé et annulé la décision de la Cour d’appel de Libreville qui, en août 2019, souhaitait faire comparaître Ali BONGO devant elle, suite à une action introduite par le collectif “Appel à agir”, qui réclamait une expertise médicale pour déterminer la capacité de ce dernier à diriger le Gabon. Avec cette décision, prend fin un long feuilleton à la fois judiciaire, politique et médiatique, qui a tenu en haleine l’opinion depuis plus d’un an.
La volonté des citoyens réunis au sein du groupe “Appel à agir” de voir la justice gabonaise déclarer Ali BONGO, inapte à l’exercice du pouvoir vient d’être définitivement douchée. En effet, la Cour de Cassation a rendu un arrêt particulièrement attendu, qui clôt l’affaire engagée contre le locataire du Palais du Bord de Mer, en cassant et annulant une décision antérieure de la Cour d’Appel, assignant ce dernier à comparaître devant elle, suite à la demande introduite par le collectif citoyen, d’une expertise prouvant la capacité physique et mentale à diriger le pays, après son accident vasculaire cérébral survenu en 2018 à Ryad, en Arabie Saoudite.
Maître MINKO MI NDONG, l’un des avocats d’Ali BONGO a salué cette décision de justice, « D’autant plus qu’elle signifie que la Cour d’appel ne peut pas assigner le chef de l’Etat devant la justice dans la mesure où ce dernier n’a jamais été partie d’un quelconque procès », rapporte “L’Union”. Du côté d“’Appel à agir”, l’on juge « curieuse », la décision de la haute juridiction, « D’autant plus que la Cour de cassation a cassé et annulé les dispositions d’une ordonnance qui autorise une assignation », a déploré Maître Irénée MEZUI MBA.
Après plusieurs mois de rebondissements, le Collectif “Appel à agir”, labellisé comme un groupement d’opposants au régime en place, n’obtiendra visiblement pas que soit déclarée la vacance de pouvoir présidentiel, puisque l’incapacité d’Ali BONGO à présider aux destinées de la nation ne sera finalement pas établie, en dépit de la lueur d’espoir suscitée par l’ordonnance rendue le 12 août 2019 par la Cour d’appel, assignant le chef de l’Etat à comparaître.
Pour mémoire, cette affaire a été marquée par plusieurs épisodes aussi anecdotiques les uns que les autres, dont notamment la démission de hauts magistrats. Le dossier a débuté avec le rejet, le 2 mai, de la requête du Collectif par le Tribunal de Libreville ayant motivé sa décision par « le fait que le président n’était pas un justiciable comme les autres citoyens ordinaires ». Non content d’être débouté, le Collectif avait saisi la Cour d’appel de Libreville. Le 12 août, celle-ci avait créé la sensation en fixant la date du 26 août pour la comparution du chef de l’Etat.
Face à cette décision, les conseils d’Ali Bongo s’étaient pourvus en cassation. Quelques jours après, Paulette AKOLLY, la Présidente de la Cour d’appel ayant rendu l’ordonnance du 12 août avait été suspendue de ses fonctions par le ministre de la Justice d’alors, Anicet MBOUMBOU MIYAKOU. Le Garde des Sceaux avait justifié sa décision par le manque de respect « par Paulette AKOLLY aux convenances de son état de magistrat à l’honneur, à la délicatesse ou à la dignité ».
Par la suite, l’audience du 26 août fixée par la Cour d’appel avait été reportée au 2 septembre par la Cour de cassation disant avoir pris acte du pourvoi en cassation des conseils d’Ali BONGO. Conformément à la procédure judiciaire, la Cour d’appel n’a pas eu d’autre choix que de « renvoyer le dossier jusqu’à droit connu de la décision prise de cassation ». Décision connue à ce jour qui sonne évidemment l’épilogue de cette saga juridico-politique.
D’ailleurs, pour les professionnels du droit, cette issue était somme toute attendue, relève “Lalibrevile”, car « Partout dans le monde, et le Gabon ne fait pas exception, le président de la République ne peut être justiciable devant les juridictions ordinaires », leur a confié un haut magistrat, Une cause vouée à l’échec qui, aux yeux de plusieurs observateurs, faisait de cette affaire en réalité une bataille moins judiciaire que politique et médiatique.
Justice
1 509 milliards Fcfa: le prix minimal de la libération de Sylvia et Noureddin BONGO?
Hors des frontières du Gabon, la libération de l’ex-première dame gabonaise, Sylvia BONGO VALENTIN et son fils Noureddin BONGO VALENTIN revient souvent. En effet, à l’occasion de ses déplacements en pays africains, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, aurait été plusieurs fois interrogé sur le du clan BONGO, par ses homologues.
En réponse, le Président de la Transition au Gabon aurait laissé entendre que leur libération aurait un prix. Et au regard des actifs de l’ex-famille présidentielle, qui avoisinerait, suivant des estimations, la somme de 5 milliards de dollars (3 018 milliard de Fcfa), le leader de la Transition gabonaise aurait consenti à laisser la porte ouverte à la libération.
À la seule condition que l’État gabonais récupère au moins la moitié desdits actifs, soit 2,5 milliards de dollars (1 509 milliards de Fcfa), selon le magazine “Afrique intelligence”.
Justice
Exfiltration présumée de Sylvia & Noureddine BONGO de “Sans-famille”: la présidence va-t-elle démentir ou poursuivre Jeune Afrique ?
Dans son article intitulé «Sylvia et Noureddine BONGO transférés de la prison centrale de Libreville vers un «lieu tenu secret», paru le 10 janvier 2024, le média panafricain “Jeune Afrique” a livré une information qui a réveillé les inquiétudes des gabonais.
Reprise sur les réseaux sociaux, et diffusée telle une traînée de poudre, l’information qui aurait été un casse-tête pour le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) aurait été démentie par une source autorisée du palais présidentiel, qui s’est confiée à nos confrères de Gabon média Time (GMT). «C’est faux»! Aurait-elle dit sans plus d’explications. Une affirmation peu suffisante au regard de la gravité de l’information.
La présidence par la voix de son porte-parole ou le CTRI tiendra t-il un communiqué 0040, pour apporter un démenti formel à cette publication ? Ou engagera-t-elle des poursuites contre le magazine, pour avoir diffusé une information visiblement pas vérifiée et qui aurait pu entamer la confiance des gabonais en leur nouvelles autorités ? Peut-on attendre une réaction du gouvernement, par le canal de son porte-parole, Laurence NDONG et pourquoi pas une déclaration du procureur de la République ?
Alors que sur la toile, on évoque une libération datant de 2 semaines, il est désormais plus qu’une nécessité pour les autorités d’apporter la preuve à ce démenti. Laquelle ne saurait être moins qu’une vidéo dévoilant les détenus à la prison centrale. D’autant que le Président de la transition, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA avait promis aux gabonais une justice pour tous. L’on redoute désormais que la mère et le fils se soient faits la malle à l’instar de l’ex-ministre Lee WHITE, annoncée également par Jeune Afrique, le 13 octobre 2023.
Justice
Gabon: Raymond OBAME SIMA, élu bâtonnier, haut la main
Contesté lors de l’élection de janvier 2023, Maître Raymond OBAME SIMA a été confirmé comme bâtonnier, au terme de l’élection qui s’est tenue ce 27 décembre 2023. Opposé à Jules OBIANG et maître MEVIANE qui s’est désisté à la dernière minute, l’élu, a cumulé en sa faveur 92 voix sur les 104 participants à l’élection, contre 8 pour son challenger.
La confirmation du résultat de ce vote vient confirmer l’ambition des hommes et femmes de ce secteur, d’enrayer les malentendus qui minent leurs activités et de prendre part à son essor. À ce titre a exprimé sa satisfaction, «je suis satisfait du vote, bien plus, de l’engouement entourant ce scrutin. C’est le métier qui en ressort grandi, confirmant surtout l’élection de janvier dernier».
Par ailleurs, a-t-il d’ores et déjà annoncé, des réformes sont en gestation, parmi lesquelles, la mise en place de concours d’accès au métier d’avocat au même titre que les magistrats. Voilà qui devrait mettre terme à la crise qui mettaient les hommes en toges, en désaccord.