Santé
Gabon / santé: quand le serment d’hypocrate devient hypocrite
Une vidéo reprise par plusieurs internautes, rapidement devenue virale, d’une mère en larmes après la perte de son enfant au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) vient une fois de plus, peut-être celle de trop, mettre à nu les insuffisances notoires du système de santé de notre pays. Ce comportement criminel, à la limite assimilable à une volonté d’extermination de masse, soutenu par des hommes et familles, qui ont passé tant d’années à acquérir une compétence honorable, mais si vide de sens dans nos hôpitaux, où le serment d’hypocrate cède à la corruption au prix d’une vie.
Sur les images, une mère en pleurs, la colère, l’incompréhension et la douleurs se mêlent à ses larmes. Elle, qui était arrivée dans cet hôpital accompagnée de sa fille en insuffisance respiratoire, doit repartir sans elle, ou du moins avec son cadavre. Et pour cause, le mépris, l’incompétence, l’inhumanité et par dessus tout l’absence d’honneur de ces supposés professionnels envers leurs engagements, ont eu raison de la santé de sa fille.
«Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent», soumet ledit serment. Pourtant, sous leurs regards, son organisme de moins en moins oxygéné, la conduisait doucement vers la mort, malgré les supplications et les alertes de sa mère, laquelle ne demandait qu’un sursis, de paiement. Le temps, «que son père, fonctionnaire de l’État gabonais, vienne signer la décharge», dit-elle inconsolable.
«Admis dans l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma langue taira les secrets qui me sont confiés, et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime», poursuit le serment. Pourtant, cette perte est un crime, comme on en a connu tant d’autres par le passé, et qu’on en connaîtra encore beaucoup d’autres si la conscience professionnelle demeure aussi bas dans les mœurs des médecins gabonais.
«Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque [à mes promesses] !» conclut le serment d’hypocrate. Une opprobre jetée, quelques jours auparavant, par le premier ministre Julien NKOGHE BEKALE, à l’occasion de la « Task force sur la santé« , sonnant par là même «la fin de la récréation». L’opprobre jetée par Marc ONA ESSANGUI sur les «hommes d’affaires de la santé, qui nous imposent les drames que nous vivons aujourd’hui». Par dessus tout l’opprobre et le mépris du peuple gabonais qui conçoit les hôpitaux nationaux comme des tombeaux ouverts. Dans lesquels la plus petite infection peut être la raison d’un voyage vers l’au-delà.
In fine, ces 45 000 Fcfa, pour lesquels dépendait la vie de la victime auront-ils meilleures saveurs, après sa mort? Ces professionnels dormiront-ils encore longtemps du sommeil du juste? Vraisemblablement oui! La réponse de ces hommes en blouses blanche, désormais couleur sang, au Premier ministre ne s’est pas fait attendre. Elle a été cinglante et pleine de leçons qu’ils se garderaient bien d’administrer.
Santé
Gabon: une dotation de 4000 équipements biomédicaux destinés à 4 provinces
Le Président de la Transition, Chef de l’État, le Général de brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a procédé, le 22 Janvier 2025 au palais de rénovation à la remise officielle d’équipements biomédicaux destinés aux structures sanitaires de l’arrière pays. Financée grâce à un prêt de l’Agence Française de développement (AFD), cette acquisition qui s’inscrit dans le cadre du Projet National d’Appui au secteur Santé (PASS 2) vise à renouveler et à renforcer les performances des plateaux techniques afin d’améliorer la prise en charge des patients dans différentes structures sanitaires provinciales.
Composée de 4000 références d’équipements répartis dans les services allant des urgences à l’hospitalisation, en passant par le laboratoire, l’imagerie, les blocs opératoires et les services d’hémodialyse, cette dotation
est destinée aux structures sanitaires de quatre provinces cibles à savoir le
Haut – Ogooué, la Ngounié, l’Ogooué Ivindo et le Woleu-Ntem.
Il s’agit notamment de blocs opératoires et d’accouchement complets, des blocs d’hémodialyse complets, du matériel de réanimation et d’anesthésie, du matériel de petite chirurgie, de gynécologie obstétrique, de maternité, de néonatologie, des urgences, de médecine interne, d’ophtalmologie, d’ORL, de laboratoire, de radiologie conventionnelle, de pharmacie. A ce lot s’ajoutent également plus de 600 meubles et mobiliers de bureau divers ainsi que 49200 carnets de santé destinés aux services mère et enfant.
Cette action de plus dans le secteur santé est la matérialisation de la vision du Chef de l’État pour un Gabon moderne où chaque citoyen doit pouvoir bénéficier d’un accès à des soins de santé de qualité où qu’il soit sur l’étendue du territoire national.
Santé
Nadia Christelle KOYE désignée DG de la CNAMGS, sa vice-présidence au CGE, son handicap majeur ?
Ce 4 janvier 2025, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), a vu l’arrivée de sa nouvelle Directrice générale, Nadia Christelle KOYE. Installée dans ses nouvelles fonctions par la ministre des Affaires sociales, Nadine Nathalie AWANANG, le nouveau DG hérite d’une structure en crise mais aussi d’un passé, pas si lointain que ça, qui, aux yeux de nombreux gabonais occulterait d’ores et déjà sa présomption de compétences.
Désignée Directrice générale, pour un mandat de 5 ans, à l’issue d’une sélection rigoureuse mêlant un peu plus de 272 dossiers de candidatures, celle qui fut, pour le compte de l’opposition, vice-présidente du défunt Centre gabonais des élections (CGE) sait pertinemment qu’elle n’aura pas d’état de grâce. C’est-à-dire, malgré une démarche qui tranche radicalement avec ce qui se faisait par le passé, à savoir les nominations en Conseil des ministres, le nouveau maçon part condamné avant son jugement au pied du mur. Les gabonais refusent de faire le St Thomas. Ce qui pose d’ailleurs des questions sur la notion du “pardon” dans un pays où 80% de la population clame ouvertement sa chrétienté.
«Je suis consciente du rôle stratégique qu’occupe la Cnamgs dans la mise en œuvre de la politique du chef de l’État. Je suis consciente des enjeux sociaux liés à une gouvernance vertueuse de la Cnamgs et je ne lésinerais sur aucun effort, avec la contribution du ministère en charge des Affaires sociales et du Conseil d’administration, pour porter haut la politique sociale qui est mise pour que les Gabonais disposent d’outils de manière à réduire la pauvreté», a déclaré , Nadia Christelle KOYE au micro de confrère de “Gabon review”.
Un discours qui ne trouve malheureusement pas l’assentiment des populations et d’une partie de la presse locale qui voient d’un mauvais œil l’arrivée de cette juriste de formation à la tête de la Caisse. Quand certains estiment que la Cnamgs est désormais entre les mains de la Fédération gabonaise des entreprises (FEG), d’autres comme, “Mazleck info”, média longtemps ancré dans l’opposition, crie aux loups. Dans ses colonnes on peut lire, «la Cnamgs, désormais aux mains de Nadia Christelle KOYE, complice du sulfureux Michel Stéphane BONDA, pour sa part, comparse d’Ali BONGO et auteur des tristement célèbres résultats controversés de la présidentielle de 2023, qui donnaient contre toute vraisemblance, Ali BONGO, vainqueur».
Avant d’ajouter, «cette ancienne vice-présidente du dernier bureau de Centre Gabonais des Élections, C.G.E, et qui mérite, par probité politique et morale, d’être blacklistée du processus de restauration des institutions, se retrouve comme par magie, bombardée Directrice Générale de la Cnamgs, au grand dam, des honnêtes citoyens». Sur la toile, le ton est le même. Associant, ire, sarcasme, scepticisme et déception. Certains de lui donnant pas «6 mois».
Il est évident qu’en temps de paix, il s’agirait d’une promotion qui passerait inaperçue. Mais avec l’actualité brûlante que suscite la Cnamgs, rien ne sera épargné à Dame KOYE et son adjoint, Pierre MOUSSAVOU. Pour rappel, la Cnamgs est en conflit avec le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga) sur la question de ses dettes, estimées à plusieurs milliards, en souffrance depuis de longs mois. Poussant ainsi les officines à suspendre la dispensation des médicaments aux assurés de la CNAMGS.
Lors de la cérémonie de passation des charges ce samedi, le président du conseil d’administration (PCA), Alain-Claude KOUAKOUA, a tenu à signifier que Mme Koye n’a pas été nommée à l’image de l’équipe sortante dirigée par , Christine Audrey CHAMBRIER VOUA, qui a fait l’objet d’une mesure suspensive en novembre dernier. L’équipe KOYE devra donc se mettre à pied œuvre dans le processus engagé de restauration et de renouveau de la boîte.
Santé
Gabon: les assurés Cnamgs refoulés dans les pharmacies
Parceque la santé est le premier vœux que l’on se partage mutuellement en début d’année, ce 1er janvier 2025, le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Synpharga), a décidé d’un arrêt de délivrance des médicaments aux assurés de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Cette décision radicale, qui prive 40% de la population d’accès aux soins gratuits,marque un tournant majeur dans les relations entre les officines et la Caisse. Ceci en raison d’une dette trop élevée et une gestion que les pharmaciens qualifient de «chaotique».