Société
Gabon: banalisation du meurtre et sentiment d’impuissance

Braquages, viols, agression à l’arme blanche, assassinats, pas une semaine ne passe au Gabon, sans que l’actualité ne soit alimentée de faits divers. Des crimes crapuleux, souvent commis par des personnes bien connues du système judiciaire et pour qui la prison ne serait plus qu’un lieu de pause. Et ôter la vie semble n’être plus qu’un acte vain, notamment pour cette nouvelle génération. Le cas Leona Cyrielle MOUSSAVOU qui avait fait assassiner son petit ami de 54 coups de couteau en 2019 est encore dans les mémoires. Pour les populations qui ne cachent plus leur effroi, il faut agir ! Mais comment ralentir cet élan de criminalité ? Quelles solutions proposent les autorités de la transition?
Vindicte populaire ou l’application de la loi du talion? Pour une opinion éprouvée par des décennies de barbarie, une chose semble certaine il faut définitivement faire des exemples, pour que les autres sachent à quoi s’en tenir. À Franceville, où la douleur des proches de la famille éliminée est encore vive, ces derniers ont réclamé au commissariat central de la ville, la justice.
«Qu’on nous le donne, on doit le mettre au poteau (…) Il a coupé le sexe et la tête d’après lui, pour manger. Il va manger ça devant tout le monde et on va le tuer». Interpellant les plus hautes autorités de la transition, les parents des victimes estiment que «il ne doit pas aller en prison. Parce qu’en prison, il aura la maison cadeau, l’eau cadeau, il va manger». Criant à la justice, ils pensent, «qu’on doit aussi le tuer, comme ça, ça servira de leçon aux autres criminels».
Plus récemment encore, au lieu-dit, derrière l’école normale, à Libreville, une jeune homme aurait succombé au coup de poignard de sa petite amie. Alors que dans plusieurs villes à l’intérieur du pays, des cas de disparition sont signalés. Les crimes rituels semblent «avoir signer leur retour», disent certains internautes, inquiets du danger qui les guettent, ainsi que leurs proches.
Face à cette montée d’insécurité, les Gabonais réclament des mesures fortes, pour réfréner les ardeurs de ceux-là, qui sèment à travers le territoire, terreur, désolation, douleurs et amertume. S’en remettre aux autorités, ils aimeraient bien. Mais les bavures enregistrées par une frange des éléments des forces de sécurité, avec les cas de Karl Stecy à Libreville et Lionel à Port-Gentil, tués pour non respect des heures du couvre-feu, rappellent que celles-ci n’ont pas souvent eté exemplaires. Des derapages contre lesquels le Général de brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA avait annoncé des sanctions à l’endroit de ses troupes.
Quoiqu’il en soit, le gouvernement NDONG SIMA est attendu quant aux solutions à apporter à cette gangrène évolutive. Des actes forts sont attendus du Président de la Transition, alors qu’un sentiment d’impuissance gagne l’opinion générale. D’autant qu’à la découverte d’un cas de crime, plusieurs font l’objet d’enquêtes mais peu d’entre elles sont résolues.
Société
Crise à l’AGASA : le droit de réponse du Synata aux déclarations du Dr BIYOGUE Jean Delors

Faisant suite à la sortie du Directeur Général de l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa), Dr Jean Delors BIYOGUE, le Syndicat national des travailleurs de la dite agence (Synata) ont tenu à apporter des éclaircissements à l’opinion publique, sur les dessous des tensions qui prévalent au sein de l’institution. Un droit de réponse dans lequel il invite la hiérarchie à un bilan et une réflexion objective de la contribution du Synata à une meilleure gestion de l’Agence.
«Droit de réponse concernant le post du Directeur général de l’AGASA, Jean Delors BIYOGUE BI NTOUGOU « DE LA PRETENDUE GRÈVE DES AGENTS DE L’AGASA»
Monsieur le Directeur Général, FACEBOOK n’est malheureusement pas l’endroit
approprié pour un dialogue social.
Aussi, le conseil des ministres du 8 septembre 2025 déplorait le comportement
inapproprié de certains agents publics sur les réseaux sociaux à cause de la violation
répété des règles déontologiques par les cadres supérieurs de l’administration. Peut-être que cela ne s’applique pas à vous.
A cet effet, nous allons quand-même nous prêter à ce jeu, vu que de votre côté, il ne s’agit que d’une guerre d’opinion sur la place publique.
Comme vous le savez, avant d’arriver à ce mouvement de grève, nous vous avons adressé plusieurs courriers (preuves à l’appui), restés sans suite.
Toutefois, il est important pour nous tous, que les faits soient présentés sans êtres
déformés afin d’édifier, en toute lucidité et responsabilité, l’opinion sur votre
management et votre gestion de l’AGASA afin que nul n’ignore.
Après la signature du protocole d’accord de négociation le 29 juillet 2025, nous sommes allés sur la table des négociations sous la supervision de monsieur le Secrétaire Général du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement Rural (Dialogue social).
Malgré vos multiples violations de ce protocole par des recrutements, des décisions illégales et notes de service y relatives, nous sommes quand même restés sur la table des négociations.
En effet, notre organisation syndicale a toujours prôné le dialogue comme principal outil de gestion de conflit afin de trouver une issue favorable pour l’AGASA. Pour nous, en plus de la mission noble que nous devons remplir au quotidien, il s’agit ici de notre bout de pain, de nos carrières et de nos retraites.
Vous parlez, je cite : « de tentatives de pression et de chantage d’un syndicat composé d’un groupuscule qui, des années durant, a pillé l’Agence ». À ce stade, et à ce niveau de responsabilité, il n’est plus question de fausses accusations pour vous. Vous avez diligenté un audit financier de l’AGASA en 2024. Les résultats sont connus et rien ne vous empêche de mettre les indélicats, s’il y’en a, face à leurs responsabilités plutôt que de vouloir les associer au SYNATA. C’est trop facile et trop bas pour une personne de votre
rang.
De même, au cours de ces négociations devant monsieur le SG du MAEDR, nous avons parlé de la gestion financière et des dérives de certains agents. La position du SYNATA a été claire : « 0 impunité, 0 tolérance… ».
Pour rappel « le groupuscule qui a pillé l’agence depuis des années » selon votre
déclaration est celui qui a entre autres :
– Exigé et obtenu lors du précédent conflit social, l’installation d’un bureau du trésor
public dans nos locaux à batterie IV ;
– Créé et installé de toute pièce une application digitale (avec les félicitations de l’ANINF) qui permet aujourd’hui de tracer et sécuriser en temps réelle toutes nos recettes issues de la délivrance des certificats phytosanitaires ;
– De digitaliser la majeure partie de nos certificats manuels (avec les félicitations de
l’ANINF) avant même la mesure gouvernementale en cours visant à digitaliser l’administration ;
– Vous a suggéré de mettre en place un suivi journalier des recettes de l’agence par un de vos conseiller, ce qui a permis d’ailleurs d’avoir les données financières
réelles du premier semestre 2025.
Vous dites que le SYNATA « s’oppose aux réformes qui recentrent l’AGASA dans ses missions et lui redonnent progressivement ses lettres de noblesse. » Faut-il vous le rappeler, la mission de l’AGASA : « est de prévenir évaluer et gérer les risques sanitaires et nutritionnels présents dans les aliments, et les risques phytosanitaires. »
Aussi, vous devez connaitre les maux qui minent nos domaines d’intervention puisque nous vous les avons présentés à votre bureau lorsque vous étiez PCA en novembre 2023, en présence des membres de votre cabinet à l’époque.
A cet effet, depuis que vous êtes DG, est-ce que ces maux ont régressé ? Est-ce que l’AGASA travaille mieux ? avez-vous poser des actes concrets qui permettent que l’AGASA puisse répondre avec des chiffres/des données scientifiques vérifiables ? avez-vous permis que l’AGASA améliore ou renforce son action sur le terrain et aux frontières ? Nous vous laissons avec votre bilan et votre conscience pour apporter des réponses
concrètes aux consommateurs, ainsi qu’au Président de la République qui vous a fait
confiance.
Aussi, vos voyages multiples dont les frais de mission ont explosé les prévisions
budgétaires y relatives, illustrent vos priorités, vous qui prétendez recentré l’AGASA dans
ses missions et lui redonner ses lettres de noblesses.
Par ailleurs, sachez que toute réforme dans une entreprise/administration publique
répond à un cadre légal, réglementaire et normatif bien établi. Il ne s’agit pas de faire ce qu’on veut, comme on veut, quand on veut, sous-prétexte qu’on est Directeur
Général, car il y’a toujours la forme et le fond, même si dans votre cas il n’y a ni forme ni fond.
La hiérarchie des normes et l’égalité devant la loi font parties des caractéristiques de l’Etat de droit que nous prônons tous à l’orée de cette Ve République. Vous qui êtes «Politologue» vous devez le connaître et le comprendre mieux que d’autres.
Vous dites : « Je m’opposerai jusqu’au bout à toute tentative de prise en otage de
l’administration publique qui est un service commun pour le bien commun, par une petite minorité qui ne pense qu’à ses intérêts personnels et viole en permanence les principes du dialogue social en entreprise. »
Qu’appelez-vous « tentative de prise en otage » ? Au sens de l’article 379 du code du Travail en République Gabonaise, la grève est l’arrêt concerté du travail par un groupe de travailleurs en vue de soutenir des revendications professionnelles déjà déterminées auxquelles l’employeur n’a pas donné satisfaction. Elle est une modalité de défense des droits et des intérêts professionnels, économiques et sociaux.
Il ne dépendait que de vous et l’application des recommandations pertinentes issues du Procès-verbal final du comité paritaire mis en place par les Plus Hautes Autorités pour éviter cette situation. Libre à vous de les mettre en œuvre immédiatement pour ramener le calme et l’apaisement. Peut-être est-ce une question d’Ego ?
Aussi, contrairement à ce que vous avancez, sachez que les principes clés du dialogue social en entreprise incluent l’équité, garantissant un traitement juste pour toutes les parties ; la transparence, impliquant une communication ouverte et honnête ; le respect mutuel, valorisant les perspectives diverses ; la coopération, visant des solutions bénéfiques pour tous ; et l’adaptabilité, pour répondre aux besoins évolutifs de l’entreprise.
Tous ces principes ont été mis en avant par le SYNATA au cours de ce dialogue social. La preuve certaines recommandations, nécessitant plus de temps pour leurs applications (rééchelonnement de la dette sociale et de la dette du personnel) ont été acceptés par le syndicat. En revanche, vos multiples violations du protocole d’accord pendant ce dialogue, illustrent-elles mieux ces principes ? Chacun pourra se faire une juste opinion.
En somme, la situation actuelle de l’AGASA est la résultante de votre posture de défiance institutionnelle et votre gestion peu orthodoxe du bien public. Un Haut responsable de l’administration ne peut gérer en violant délibérément les textes qui organisent la structure avec un impact réel sur le fonctionnement administratif et technique comme c’est le cas aujourd’hui. Puis, prétendre soutenir l’action gouvernementale voir le Chef du Gouvernement.
Vos mauvais choix enfoncent l’AGASA dans une crise sans précédent.
Comment peut-on recruter autant de personnes sachant qu’il y a déjà une dette pour les cotisations sociales du personnel existant ?
Pourquoi avoir vendu les véhicules de l’agence alors qu’on manque de moyens logistiques pour être opérationnels pour ensuite demander aux agents de mettre à contribution leurs véhicules personnels ?
Pourquoi avoir créé une direction RSE budgétivore avec pour responsable votre fille nouvellement recruté par vos soins, après avoir prétendu (via vos représentants) que la trésorerie était au rouge au cours du dialogue social?
Pourquoi les agents qui sont sur le terrain manquent du strict minimum en matière d’EPI ce qui les exposent à tous les risques comme le cas d’AVC d’un agent il y’a 2 mois ? Ce dernier a dû gérer seul avec sa famille. A ce jour cet accident a-t-il été déclaré au niveau de la CNSS ? il y’a tant à dire et à redire de votre gestion, malheureusement.
Vos actes de gestions sont là, et depuis votre arrivée en tant que DG vous pouvez
objectivement vous auto-évaluer et arriver à la même conclusion que nous. Vous êtes
un mauvais manager.
Et une fois encore l’administration est écrite, a des règles et des procédures pour le traitement des conflits en entreprise, et vos multiples publications sur les réseaux
sociaux n’en font pas parties.
« EN ATTENDANT LA GREVE SE POURSUIT »
Fait à Libreville, le 02 octobre 2025
LE SYNDICAT NATIONAL DES TRAVAILLEURS DE L’AGASA en abrégé SYNATA»
Société
Crise à l’AGASA / Jean Delors BIYOGUE vs Synata: La transparence et la responsabilité en question

Une crise majeure secoue actuellement l’Agence Gabonaise de Sécurité Alimentaire (AGASA). Les agents ont décidé de déclencher une grève générale, entamée depuis le 1er octobre 2025, pour protester contre la gestion du directeur général, le Dr Jean Delors BIYOGUE. Cette décision fait suite à une série de désaccords, de négligence et d’une certaine attitude méprisante de la direction de l’agence envers le Syndicat national des travailleurs de l’AGASA (Synata).

Les raisons de la grève
Selon le syndicat, le Directeur général aurait rompu unilatéralement les engagements consignés dans un protocole d’accord signé avec les partenaires sociaux. Une attitude de défiance institutionnelle et un mépris de la parole donnée, de la part de leur hiérarchie, que les agents dénoncent avec fermeté. « Le Dr Jean Delors BIYOGUE décide d’ignorer le cadre légal et se complaît dans une posture de défiance institutionnelle», a déclaré la centrale syndicale de l’AGASA.
Les conséquences de la grève
Le mouvement d’humeur pourrait bien paralyser la structure jugée vitale pour l’économie nationale. En effet, l’AGASA joue un rôle central dans la délivrance des certificats sanitaires aux opérateurs économiques, condition indispensable à l’exportation et à l’importation de denrées alimentaires et phytosanitaires. L’agence est également responsable des inspections menées dans les établissements alimentaires afin de lutter contre la commercialisation des produits impropres à la consommation.
Les enjeux
Une grève prolongée pourrait avoir des répercussions économiques immédiates et remettre en cause le discours officiel sur la rigueur et la réforme institutionnelle. Les agents de l’AGASA exigent une gestion plus transparente et plus responsable de l’institution. S’indignent-ils, «comment un gestionnaire d’une propriété de l’État peut-il s’inscrire dans une telle posture dans cette 5ᵉ République ?», s’interroge un agent.
L’avenir incertain
Trois jours après le début de la grève, le service minimum se poursuit, l’incertitude plane, les agents grévistes menacés de ne pas percevoir leur salaire demeurent déterminés et mobilisés. Ils persistent et signent: si aucun terrain d’entente n’est trouvé rapidement, le pays pourrait assister à une paralysie d’un secteur sensible. La question demeure centrale : à quand la ligne droite en ce qui concerne les engagements de la 5e République au sein de l’institution AGASA ?
Société
ARISE IIP réalise une levée de fonds record en Afrique

ARISE Integrated Industrial Platforms (ARISE IIP), un acteur panafricain de premier plan dans le développement et l’exploitation de zones industrielles intégrées, a annoncé la conclusion d’une levée de capitaux de 700 millions de dollars US. Cette opération est l’une des plus importantes dans le domaine des infrastructures privées en Afrique à ce jour.
L’entrée de Vision Invest en tant que nouvel actionnaire renforce la capacité d’ARISE IIP à poursuivre son expansion à travers le continent. Les actionnaires institutionnels d’ARISE IIP sont désormais Fund for Export Development in Africa (FEDA), Africa Finance Corporation (AFC), Equitane et Vision Invest.
Cette levée de fonds permettra à ARISE IIP de développer des écosystèmes industriels inclusifs et durables, créant ainsi de la valeur locale via la transformation des matières premières et la substitution aux importations. «ARISE a toujours cru au potentiel de l’Afrique et au talent qui la porte. Le partenariat avec Vision Invest, ainsi que le soutien continu de nos actionnaires institutionnels, nous aidera à bâtir des écosystèmes industriels résilients et autonomes, générant une valeur durable», a déclaré Gagan GUPTA, Fondateur et CEO d’ARISE IIP.
Depuis sa création en 2010, ARISE IIP a investi près de 2 milliards de dollars US dans les infrastructures et créé plus de 50 000 emplois. «ARISE IIP a démontré ce qui est possible quand le capital mondial s’aligne avec les ambitions africaines. Nous sommes fiers de renforcer notre partenariat pour accélérer la transformation industrielle du continent», a ajouté Samaila ZUBAIRU, Président & CEO d’Africa Finance Corporation.
Vision Invest, le nouvel actionnaire, a également salué cette initiative : « Vision Invest concrétise ici son tout premier investissement direct en Afrique, en cohérence avec ses valeurs et sa philosophie d’investissement à impact, centrée sur le développement socio-économique des communautés d’accueil», selon Mohammad A. ABUNAYYAN, Chairman de Vision Invest.
ARISE IIP est un développeur et opérateur panafricain de zones industrielles intégrées de classe mondiale, présent dans plus de 14 pays. Il soutient la transformation locale, la diversification économique et l’industrialisation durable.