Tribune
Drame de Mékambo: L’urgence d’une politique environnementale gagnant/gagnant!

Depuis 2002, le Gabon s’est engagé dans une politique ambitieuse de protection de l’environnement. Cette politique s’est traduite par la création de 13 parcs nationaux, soit 11% du territoire du Gabon, et la mise en réserve de plusieurs zones et espaces stratégiques (les réserves, les zones inondables, les forêts à hautes valeurs ajoutées de conservation, les aires protégées …).
En 2017, ce réseau s’est enrichi par la création de 20 parcs marins et aquatiques soit 26% des eaux territoriales du Gabon.
En somme, de l’avis des experts, la partie du territoire national réservée à la conservation de l’environnement occupe un peu plus de 20% de la superficie globale du pays : c’est un engament politique, économique et stratégique fort.
Cet engagement a sérieusement boosté notre politique de protection de l’environnement. Aussi, le Gabon est considéré dans le monde, comme l’un des pays phares dans la protection de la faune, de la flore et des espaces marins.
L’invitation adressée au Président Ali BONGO ONDIMBA par son homologue américain Joe BIDEN à prendre part au Sommet Mondial sur le Climat, aux côtés d’une quarantaine d’autres leaders, suffit à elle seule à prouver le niveau de leadership mondial de notre pays dans ce domaine.
Cependant, il est clair que les populations, par cette politique, ont vu leur vie quotidienne impactée négativement par la restriction importante dans la jouissance des produits de la faune, de la flore et même de certains produits halieutiques. Le conflit homme-faune s’inscrit dans cette logique.
En effet, les évènements de Mékambo, auraient pu se dérouler à Mouila, à Boumango, à Kango, à Gamba ou dans plusieurs autres localités du pays. Mékambo nous interpelle tous. Au-delà des intrigues, des explications, des guerres de tranchées ou intestines ; au-delà de la douleur, de la colère et des frustrations, nous devons tous considérer MEKAMBO comme un avertissement sérieux, mieux comme un rappel à l’ordre ou encore comme un nouveau départ.
À ce propos, Il est important de souligner que le niveau d’engagement de notre pays dans la conservation de l’environnement, de la biodiversité et par conséquent, la sauvegarde de l’Humanité reste encore très largement supérieure aux retombées économiques et sociales, actuellement, engrangées par l’État et par les populations.
Nos espaces et aires protégées constituent, à mes yeux, «nos mines d’or, nos puits de pétrole…» d’aujourd’hui et de demain. C’est sur cet angle que nos politiques environnementales doivent désormais s’orienter !
C’est dans cette optique que j’appelle la communauté internationale à apporter un SOUTIEN FORT à la Hauteur des engagements et des efforts consentis par le Gabon dans la protection de l’environnement et de la biodiversité au bénéfice de l’Humanité en général et l’humain en particulier.
J’invite le Président de la République à prendre le leadership pour l’établissement d’une «coopération internationale environnementale» gagnant-gagnant entre les pays pollueurs, les pays protecteurs de l’environnement et les bailleurs de fonds internationaux. À mes yeux, seul cet équilibre peut à moyen, court et long terme sauver l’Humanité de la dégradation de la planète. Nos populations et nos Etats ne peuvent pas continuer à payer seuls le lourd tribut de la Conservation et de la Privation de nos ressources.
Pour cela, au niveau national, je demande au Président de la République de mettre en place une task-force, chargée d’évaluer notre politique environnementale et de proposer des améliorations. Ce, en tenant compte de notre leadership mondial, de l’urgence de diversifier notre économie et de préserver l’intérêt des communautés impactées.
En attendant, je réitère ma proposition ; présentée lors de la campagne des élections présidentielles de 2016 ; de créer, en urgence, un « Fonds nature« . Ce fonds sera approvisionné par une taxe sur le bois et d’autres produits forestiers, ainsi que par les bailleurs de fonds internationaux, avec pour missions principales :
- Indemniser les victimes des destructions des cultures et de leurs espaces de vie par les animaux ;
- Financer les activités alternatives moins exposées à la destruction des animaux.
Je vous remercie.
Tribune
Opération déguerpissements: appel à la solidarité et à la responsabilité !

[M]esdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes.
Le logement fait partie des huit (8) besoins physiologiques fondamentaux de l’être humain au même titre que le besoin d’oxygène, de liquide, de nourriture, de maintien de la température corporelle …
Quant au droit au logement, il fait partie des droits fondamentaux de l’être humain.
Il est reconnu par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et par le Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels.
Il est considéré comme un droit essentiel à la dignité humaine et à un niveau de vie suffisant.
Les différents Textes et Conventions internationales obligent les États à prendre les mesures pour assurer l’accès au logement à tous et protéger les personnes contre les expulsions forcées et le logement indigne.
Depuis quelques jours, des milliers de nos compatriotes résidants dans la commune de Libreville sont privés de ce besoin et de ce droit essentiel suite aux opérations de déguerpissements menées par le Gouvernement.
Aussi, au-delà de toute polémique et de toute la rhétorique sur la recherche des responsabilités ou des irresponsabilités, une seule réalité saute à mes yeux : nous faisons face à l’une des plus grandes crises sociales et humanitaires de l’histoire de notre pays. Nous ne pouvons pas rester insensibles, il faut agir vite et maintenant !
Nul n’ignore la précarité dans laquelle vivent la plus part des familles gabonaises !
Nul n’ignore les difficultés que les gabonais éprouvent à joindre les deux bouts !
Nul n’ignore la situation du déficit criard des logements dignes dans la commune de Libreville. Nul n’ignore les conditions difficiles d’accès au logement à Libreville (frais d’agence, cautions, mois d’avance) !
Face à ses différentes situations et au regard de la crise qui enfle, j’appelle les Gabonais et les Gabonaises à la solidarité.
Que chaque Gabonais et chaque Gabonaise manifestent son soutien à nos frères et sœurs en difficulté par une contribution financière ou par un don en nature.
Aux confessions religieuses et aux organisations de la société civile, j’appelle à l’organisation des chaînes de solidarité pour venir en aide à nos compatriotes en détresse.
Nous l’avons fait pour l’Haïti, pour la Somalie, pour la Guinée Équatoriale et pour bien d’autres communautés, l’heure est venue pour que nous nous mobilisions pour nos compatriotes !
J’appelle le gouvernement à la flexibilité, à la responsabilité et au dialogue. Sans ignorer la cupidité ou la duplicité de certains compatriotes, l’absence de logements décents, le déficit en logements sociaux, les constructions anarchiques, la faiblesse de l’urbanisation de la ville incombe au premier chef aux différents gouvernements.
Que le gouvernement ouvre les discussions avec les organisations des personnes déguerpies afin de trouver ensemble les moyens et les procédures pour un meilleur accompagnement des victimes.
Que les forces de défense et de sécurité soient mobilisées pour installer les camps d’accueil afin d’abriter les familles dans l’incapacité de se reloger rapidement.
Il s’agit de nos compatriotes. La violence, l’invective, la fuite en avant ou la confrontation ne pourront malheureusement pas nous aider à sortir du gué. Restons solidaires et unis.
Je vous remercie !
Dieudonné MINLAMA MINTOGO
Président d’Ensemble Pour la République
Ancien candidat aux élections présidentielles de 2016
Tribune
Les Panthères du Gabon: l’urgence d’un renforcement du staff technique !

Jamais dans l’histoire du football, notre équipe nationale n’a été aussi proche d’une qualification historique à une coupe du Monde.
En même temps, jamais cette équipe nationale n’a été dirigée de façon aussi approximative et hasardeuse.
De la gestion des cadres ( les cas Aubamayang, Lemina, Ndong Ibrahim, Boupendza , Poko ….) au management technique ( convocation des joueurs sans vécus , ni bagage technique avéré ….) , rien ne cadre avec les méthodes et les exigences du haut niveau nécessaires pour diriger une sélection , qui , il n’y a pas longtemps tutoyait les plus grandes nations africaines de football à l’instar du Maroc, du Cameroun , du Ghana , de la RDC , de l’Egypte ….
L’équipe nationale est financée par des fonds publics. Sa vie et son fonctionnement concernent tous les Gabonais.
Ne devront y figurer que des joueurs capables de répondre aux exigences du haut niveau.
Elle ne peut être un terrain d’expérimentation ou tout est permis aussi bien dans le recrutement des encadreurs que dans la sélection des joueurs.
Les sélections inférieures A’, U23 et autres constituent, à mes yeux, des lieux indiqués pour tester certains nouveaux joueurs qui, sur la base des résultats pourraient intégrer la sélection A.
Les humiliations subies contre le Maroc (une dizaine de buts encaissés en deux matchs), le Sénégal et aujourd’hui la Niger, ne doivent pas laisser la Fegafoot et le Ministère des Sports insensibles. Ce sont des messages forts qui méritent une suite immédiate et appropriée.
Je soutiens la promotion des cadres nationaux. Je défends la gabonisation.
D’ailleurs, n’avons-nous pas nous écrit les plus belles pages de l’histoire de notre football avec Alain Dacosta Soares à la tête d’Azingo National (vainqueur de la coupe de l’EDEAC au Cameroun en 1988, un quart de final honorable à la CAN 96 en Afrique du Sud) ?
Toutefois, nous nous devons de privilégier la compétence, l’expérience et le vécu par rapport à la seule appartenance nationale dans les domaines où nous ne disposons pas ressources appropriées.
Les Fangs disent : « entre l’enfant du village et le connaisseur donnons la responsabilité au connaisseur »! Le Brésil, la plus grande Nation de football du monde, l’a compris en recrutant un entraîneur Italien expérimenté à la tête leur sélection nationale.
Que la sagesse et l’intérêt général priment afin de donner aux Panthères une chance de se qualifier à la prochaine coupe du monde et de participer positivement à la prochaine CAN.
Le recrutement d’un entraîneur et d’un staff technique de classe mondiale s’imposent.
À l’état actuel toute autre option ressemblerait à un suicide et à un gaspillage volontaire de nos ressources financières !
Dieudonné MINLAMA MINTOGO
Président d’Ensemble Pour la République
Ancien Candidat à l’Election Présidentielle de 2016.
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Réflexion citoyenne/Équipement, modernisation, développement : sortir de la confusion pour entrer dans l’efficacité

Dans l’après-transition, le Gabon s’est engagé dans une dynamique de transformation de son appareil d’État. De nouveaux chantiers voient le jour, des annonces fusent, les projets s’accélèrent. Mais à mesure que les mots « modernisation », « équipement » et « développement » se multiplient dans le discours public, une confusion préoccupante s’installe : on les utilise comme s’ils désignaient une seule et même réalité. Or, les confondre, c’est compromettre la clarté de l’action publique et l’efficacité des réformes.
I. Équiper n’est pas transformer
L’équipement est souvent la première étape visible du changement. Il répond à un besoin matériel : construction de bâtiments, achat de véhicules, déploiement d’ordinateurs, pose de câbles à fibre optique, etc. Il est nécessaire, mais pas suffisant.
Dans l’administration gabonaise, des directions centrales peuvent être bien dotées mais toujours dysfonctionnelles, simplement parce que les processus humains et organisationnels restent obsolètes. Un hôpital flambant neuf ne sauve pas plus de vies s’il n’a ni médecins formés, ni système de gestion fiable.
II. Moderniser, ce n’est pas développer
La modernisation va plus loin. Elle vise à améliorer le fonctionnement de l’existant : digitalisation des services, simplification des procédures, dématérialisation des démarches, réorganisation interne. C’est un progrès. Mais elle reste un moyen, non une finalité.
Moderniser une administration ne garantit pas que le citoyen sera mieux servi, ni que le service public gagnera en légitimité. La modernisation peut parfois même aggraver les inégalités d’accès si elle n’est pas accompagnée d’une inclusion numérique.
III. Le développement, une affaire de résultats durables
Le développement est la finalité politique et sociale. C’est lui qui donne son sens à l’équipement et à la modernisation. Il se mesure non pas par la quantité de projets lancés, mais par l’impact sur la qualité de vie des populations.
Un pays se développe lorsque ses enfants apprennent dans de bonnes conditions, que ses routes réduisent la précarité, que ses services publics restaurent la confiance. C’est une dynamique globale, progressive et citoyenne. Et surtout : le développement ne se décrète pas, il se construit.
IV. L’exemple du Japon, ou la leçon du Kaizen
Le Japon d’après-guerre a compris cela en misant sur la méthode Kaizen : l’amélioration continue. Dans ce modèle, le changement se fait par petits pas, mais avec rigueur, patience et participation de tous.
“Faire un peu mieux chaque jour, ensemble, sans relâche.”
C’est une approche que le Gabon gagnerait à adopter. Car le développement ne viendra pas d’un sprint, mais d’une marche résolue. Et dans un pays qui dispose de sept années de mandat pour refonder son modèle, il n’y a pas de raison de courir — mais toutes les raisons de bien faire.
Recommandations pour une politique publique lucide
1. Clarifier les objectifs dans chaque projet gouvernemental : s’agit-il d’un équipement, d’une modernisation ou d’une politique de développement ?
2. Insister sur la chaîne de valeur : un bon projet commence par un bon diagnostic, et se termine par un bénéfice mesurable pour les citoyens.
3. Évaluer systématiquement l’impact de toute action publique : non pas ce qui a été fait, mais ce qui a changé dans la vie des usagers.
4. Sensibiliser les responsables publics à la méthode Kaizen, en favorisant la rigueur, la redevabilité et la formation continue.
Le Gabon nouveau ne pourra réussir sa transformation qu’à la condition de ne plus confondre visibilité et efficacité.
L’équipement est un outil.
La modernisation est une méthode.
Le développement est un horizon.
C’est en articulant les trois, avec lucidité et exigence, que nous parviendrons à bâtir un État vraiment au service du peuple.
Par Prime BOUNGOU OBOUMADZOGO,
Doctorant en administration des affaires,
Exécutive MBA, chercheur
Auteur du livre « 10 principes qui ont fait de Joseph le Prince d’Égypte »