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Journée de la femme gabonaise: le Gabon ne doit pas laisser la Covid-19 annuler des décennies de progrès pour les droits des femmes

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La crise sanitaire a touché et touche encore ce pan majeur de la vie des femmes qu’est leur place économique dans notre société. Alors même que les petits et grands préjugés restent nombreux tout au long de leur vie, la pandémie a multiplié les freins au quotidien contre leurs droits les plus essentiels, voire les plus évidents. En quelques mois, les conséquences directes et indirectes ont parfois anéanti des années de mobilisation en faveur de la réduction des inégalités de genre. 

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Dans la stupeur de la pandémie, la crainte et l’isolement ont pris le pas sur les droits, passés au second plan. Dans le même temps, les femmes, elles, se retrouvaient en première ligne : infirmières, soignantes, commerçantes, volontaires et bénévoles… Au front pour lutter contre la maladie, au front pour remplir les services essentiels, au front aussi au sein des foyers pour assurer la continuité de l’éducation, l’attention et le soin aux aînés. Dans nos villes comme dans notre Gabon profond, les Gabonaises n’ont cessé de le démontrer: elles sont prêtes à apporter leur pleine contribution au développement de notre pays. Mais, pour quelles reconnaissances ? Pour quelles contreparties ? 

En ce 17 avril 2021, journée de célébration de la femme gabonaise, nous avons souhaité accompagner ce questionnement collectif : comment réagir et comment s’investir dans la lutte pour l’égalité économique ? Comment renforcer les droits en soutenant un des fondamentaux les plus essentiels: l’émancipation économique ? Comment expliquer et faire comprendre à quel point la dynamique transformationnelle de notre pays ne pourra se faire si l’on ne reconnaît ni n’intègre le rôle primordial que les femmes jouent et ont à jouer dans la croissance économique du Gabon ? 

Les travaux d’études menés par plusieurs organisations internationales, notamment l’Organisation Internationale du Travail, la Banque Mondiale, ou encore l’OCDE, soulignent combien l’indépendance économique des femmes assure non seulement une croissance collective plus forte mais également une équitable répartition de ses fruits au niveau individuel. Par ailleurs, les chiffres nous rappellent régulièrement le formidable vivier de croissance qu’elles constituent et les multiples bénéfices attendus d’une réduction de l’écart d’activité entre les hommes et les femmes. Le McKinsey Global Institute estime ainsi qu’en cas d’égalité parfaite des hommes et des femmes face à l’emploi, le PIB mondial bondirait de 26 % d’ici 2025, soit 28 000 milliards de dollars supplémentaires injectés dans l’économie mondiale. Notre continent en particulier pourrait ajouter 316 milliards de dollars à son PIB, soit une augmentation de 10 % si chaque État parvenait à égaler les progrès réalisés par les meilleurs pays de la région. 

Pourtant, les femmes, sont encore victimes de multiples discriminations en matière d’accès au financement et à l’emploi, malgré de nombreux progrès, notamment législatifs, enregistrés dans notre pays. 

Face à ces défis, la Fondation Sylvia Bongo Ondimba a fait le choix aux premières heures de sa création d’une part de consacrer la place que les Gabonaises jouent au sein de nos familles et de nos communautés, d’autre part d’accompagner le rôle de premier plan qu’elles occupent au sein de nos sociétés. Nous agissons ainsi en appui des associations et des institutions engagées dans le renforcement de leurs droits. Droits économiques, notamment avec l’initiative de microcrédit Akassi pour accompagner les femmes dans la création d’activités génératrices de revenus. Droits civils, avec la reconnaissance de la Journée internationale des veuves. Droits à la santé, avec par exemple les programmes «Toutes les mamans comptent», «Femmes contre le Sida», ou encore «Agir contre le cancer», et par le soutien solidaire aux personnes vivant avec un handicap moteur ou auditif. 

En témoignent, enfin, plus récemment, le concours «Coup 2 Cœur» pour dénoncer les violences faites aux femmes, le lancement des Cafés de l’égalité pour échanger avec le grand public sur les questions du genre, et cette initiative qui nous tient particulièrement à cœur, la création du Prix Agathe Okumba d’Okwatsegue, dédié à primer les associations qui poursuivent le noble combat de cette pionnière de la défense des droits des femmes dans notre pays. 

Dans notre monde en perte de repères, les associations que nous avons découvertes à travers l’appel à candidatures émergent comme des sources intarissables d’espoir et de dynamisme et illustrent la vivacité de la société civile gabonaise et sa détermination à faire bouger les lignes. 

Cet espoir, c’est également le travail conduit aux côtés du gouvernement gabonais, avec la société civile gabonaise et les experts nationaux et internationaux dans ce domaine, pour encourager des dispositions légales et institutionnelles ambitieuses en faveur de l’égalité. Dans la continuité de la stratégie que nous avons portée en 2020, nous mesurons jour après jour les petites et grandes avancées que ce travail aura encouragées et révélées : projets de loi inédits portant réforme des code civil, code pénal mais également code du travail, qui consacrent des innovations fortes en faveur de la protection, de l’intégration et de l’émancipation des femmes. 

Le Gabon, historiquement engagé en faveur des droits de ses citoyennes, ne doit pas laisser la Covid-19 annuler des décennies de progrès pour les droits des femmes. Bien au contraire, la crise que nous traversons doit constituer pour nous le sursaut tant attendu pour renforcer la protection et le rôle de celles qui peuvent contribuer à réinventer nos vies et favoriser l’émergence d’un Gabon plus fort, plus solidaire, plus respectueuse des droits individuels et collectifs.

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Opération déguerpissements: appel à la solidarité et à la responsabilité !

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[M]esdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes.

Le logement fait partie des huit (8) besoins physiologiques fondamentaux de l’être humain au même titre que le besoin d’oxygène, de liquide, de nourriture, de maintien de la température corporelle …
Quant au droit au logement, il  fait partie des droits fondamentaux de l’être humain.
Il est reconnu par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et par le Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels.
Il est considéré comme un droit essentiel à la dignité humaine et à un niveau de vie suffisant.

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Les différents Textes et Conventions internationales obligent les États à prendre les mesures pour assurer l’accès au logement à tous et protéger les personnes contre les expulsions forcées et le logement indigne.
Depuis quelques jours, des milliers de nos compatriotes résidants  dans la commune de Libreville sont privés de ce besoin et de ce droit essentiel suite aux opérations de déguerpissements menées par le Gouvernement.


Aussi, au-delà de toute polémique et de toute la rhétorique sur  la recherche  des responsabilités  ou des irresponsabilités, une seule réalité saute à mes yeux : nous faisons face à l’une des plus grandes crises sociales et humanitaires de l’histoire de notre pays. Nous ne pouvons pas rester insensibles,  il faut agir  vite et maintenant !


Nul n’ignore la précarité dans laquelle vivent la plus part des familles  gabonaises !
Nul  n’ignore les difficultés que les gabonais éprouvent à joindre les deux bouts !
Nul n’ignore la situation du déficit criard des logements dignes dans la commune de Libreville. Nul n’ignore les conditions difficiles d’accès au logement à Libreville (frais d’agence, cautions, mois d’avance) !


Face à ses différentes situations et au regard de la crise qui enfle, j’appelle les Gabonais et les Gabonaises à la solidarité.


Que chaque Gabonais et chaque Gabonaise manifestent son soutien à   nos frères et sœurs en difficulté par une contribution financière ou par un don en nature.


Aux confessions religieuses et aux  organisations de la société  civile, j’appelle à l’organisation des chaînes de solidarité pour venir en aide à nos compatriotes en détresse.
Nous l’avons fait pour l’Haïti, pour la Somalie, pour la Guinée Équatoriale et pour bien d’autres communautés, l’heure est venue pour que nous nous mobilisions pour nos compatriotes !


J’appelle le gouvernement à la flexibilité, à la responsabilité et au dialogue. Sans ignorer la cupidité ou la duplicité de certains compatriotes, l’absence de logements décents, le déficit en logements sociaux, les constructions anarchiques, la faiblesse de l’urbanisation de la ville incombe au premier chef aux différents gouvernements.


Que le gouvernement ouvre les  discussions avec les organisations des personnes déguerpies afin de trouver ensemble les moyens et les procédures pour un meilleur accompagnement des victimes.


Que les forces de défense et de sécurité soient  mobilisées  pour installer les camps d’accueil afin d’abriter les familles dans l’incapacité de se reloger rapidement.
Il s’agit de nos compatriotes. La violence, l’invective, la fuite en avant ou la confrontation ne pourront malheureusement pas nous aider à sortir du gué. Restons solidaires et unis.
Je vous remercie !


Dieudonné MINLAMA MINTOGO
Président d’Ensemble Pour la République
Ancien candidat aux élections présidentielles de 2016

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Les Panthères du Gabon: l’urgence d’un renforcement du staff technique !

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Jamais dans l’histoire du football, notre équipe nationale n’a été aussi proche d’une qualification historique à une coupe du Monde. 
En même temps,  jamais cette équipe nationale n’a été dirigée de façon aussi approximative et hasardeuse.
De la gestion des cadres ( les cas Aubamayang, Lemina, Ndong Ibrahim, Boupendza , Poko  ….) au management technique ( convocation des joueurs sans vécus  , ni bagage technique avéré ….) , rien ne cadre avec les méthodes et les exigences du haut niveau nécessaires pour diriger une  sélection , qui , il n’y a pas longtemps tutoyait les plus grandes nations africaines de football à l’instar  du Maroc, du  Cameroun , du Ghana , de la RDC , de l’Egypte ….

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L’équipe nationale est financée par des fonds publics. Sa vie et son fonctionnement concernent tous les Gabonais.
Ne devront y figurer que des joueurs capables  de répondre aux exigences du haut niveau.
Elle ne peut être un terrain d’expérimentation ou tout est permis aussi bien dans le recrutement des encadreurs que dans la sélection des joueurs.


Les sélections inférieures A’, U23  et autres  constituent, à mes yeux,  des lieux indiqués pour tester certains nouveaux joueurs qui, sur la base des résultats pourraient intégrer la sélection A.
Les humiliations subies contre le Maroc (une dizaine de buts encaissés en deux matchs), le Sénégal et aujourd’hui la Niger, ne doivent pas laisser la Fegafoot  et le Ministère des Sports insensibles. Ce sont des messages forts qui méritent une suite immédiate et appropriée.


Je soutiens la promotion des cadres nationaux. Je défends la gabonisation.
D’ailleurs, n’avons-nous pas nous écrit les plus belles pages de l’histoire de notre football   avec Alain Dacosta Soares à la tête d’Azingo National (vainqueur de la coupe de l’EDEAC au Cameroun en 1988, un quart de final honorable à la CAN 96 en Afrique du Sud) ?
Toutefois, nous nous devons  de privilégier la compétence, l’expérience et le vécu par rapport à la seule appartenance nationale dans les domaines où nous ne disposons pas ressources appropriées.


Les  Fangs  disent   : «  entre  l’enfant du village et le connaisseur donnons la responsabilité au connaisseur  »! Le Brésil, la plus grande Nation de football du monde, l’a compris en recrutant un entraîneur Italien expérimenté à la tête leur sélection nationale.
Que la sagesse et l’intérêt général priment afin de donner aux Panthères une chance de se qualifier à la prochaine coupe du monde et de participer positivement à la prochaine CAN.
Le recrutement d’un entraîneur et d’un staff technique de classe mondiale s’imposent.
À l’état actuel  toute autre option ressemblerait  à un suicide et à un gaspillage volontaire de nos ressources financières !

Dieudonné MINLAMA MINTOGO
Président d’Ensemble Pour la République
Ancien Candidat à l’Election Présidentielle de 2016.

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Réflexion citoyenne/Équipement, modernisation, développement : sortir de la confusion pour entrer dans l’efficacité

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Dans l’après-transition, le Gabon s’est engagé dans une dynamique de transformation de son appareil d’État. De nouveaux chantiers voient le jour, des annonces fusent, les projets s’accélèrent. Mais à mesure que les mots « modernisation », « équipement » et « développement » se multiplient dans le discours public, une confusion préoccupante s’installe : on les utilise comme s’ils désignaient une seule et même réalité. Or, les confondre, c’est compromettre la clarté de l’action publique et l’efficacité des réformes.

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I. Équiper n’est pas transformer

L’équipement est souvent la première étape visible du changement. Il répond à un besoin matériel : construction de bâtiments, achat de véhicules, déploiement d’ordinateurs, pose de câbles à fibre optique, etc. Il est nécessaire, mais pas suffisant.

Dans l’administration gabonaise, des directions centrales peuvent être bien dotées mais toujours dysfonctionnelles, simplement parce que les processus humains et organisationnels restent obsolètes. Un hôpital flambant neuf ne sauve pas plus de vies s’il n’a ni médecins formés, ni système de gestion fiable.

II. Moderniser, ce n’est pas développer

La modernisation va plus loin. Elle vise à améliorer le fonctionnement de l’existant : digitalisation des services, simplification des procédures, dématérialisation des démarches, réorganisation interne. C’est un progrès. Mais elle reste un moyen, non une finalité.

Moderniser une administration ne garantit pas que le citoyen sera mieux servi, ni que le service public gagnera en légitimité. La modernisation peut parfois même aggraver les inégalités d’accès si elle n’est pas accompagnée d’une inclusion numérique.

III. Le développement, une affaire de résultats durables

Le développement est la finalité politique et sociale. C’est lui qui donne son sens à l’équipement et à la modernisation. Il se mesure non pas par la quantité de projets lancés, mais par l’impact sur la qualité de vie des populations.

Un pays se développe lorsque ses enfants apprennent dans de bonnes conditions, que ses routes réduisent la précarité, que ses services publics restaurent la confiance. C’est une dynamique globale, progressive et citoyenne. Et surtout : le développement ne se décrète pas, il se construit.

IV. L’exemple du Japon, ou la leçon du Kaizen

Le Japon d’après-guerre a compris cela en misant sur la méthode Kaizen : l’amélioration continue. Dans ce modèle, le changement se fait par petits pas, mais avec rigueur, patience et participation de tous.
“Faire un peu mieux chaque jour, ensemble, sans relâche.”
C’est une approche que le Gabon gagnerait à adopter. Car le développement ne viendra pas d’un sprint, mais d’une marche résolue. Et dans un pays qui dispose de sept années de mandat pour refonder son modèle, il n’y a pas de raison de courir — mais toutes les raisons de bien faire.

Recommandations pour une politique publique lucide

1. Clarifier les objectifs dans chaque projet gouvernemental : s’agit-il d’un équipement, d’une modernisation ou d’une politique de développement ?
2. Insister sur la chaîne de valeur : un bon projet commence par un bon diagnostic, et se termine par un bénéfice mesurable pour les citoyens.
3. Évaluer systématiquement l’impact de toute action publique : non pas ce qui a été fait, mais ce qui a changé dans la vie des usagers.
4. Sensibiliser les responsables publics à la méthode Kaizen, en favorisant la rigueur, la redevabilité et la formation continue.

Le Gabon nouveau ne pourra réussir sa transformation qu’à la condition de ne plus confondre visibilité et efficacité.

L’équipement est un outil.

La modernisation est une méthode.
Le développement est un horizon.
C’est en articulant les trois, avec lucidité et exigence, que nous parviendrons à bâtir un État vraiment au service du peuple.

Par Prime BOUNGOU OBOUMADZOGO,
Doctorant en administration des affaires,
Exécutive MBA, chercheur
Auteur du livre « 10 principes qui ont fait de Joseph le Prince d’Égypte »

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