Politique
CDM du 13/09/2021 /Élections présidentielles: tout candidat devrait avoir “résidé sur le territoire 6 mois chaque année”
Au nombre des décisions entérinées à l’issue du conseil des ministres du 13 septembre 2021, figure le projet d’ordonnance portant loi organique relative au Président de la République, qui modifie les conditions d’éligibilité à l’élection présidentielle au Gabon. Sa nouveauté, «la territorialité» des candidats vient restreindre la possibilité pour les gabonais de l’étranger de prétendre à la magistrature suprême.
En effet, conformément aux articles 10, 52 et 78 de la Constitution, le texte prévoit que sont éligibles à la Présidence de la République, tous les gabonais des deux sexes, jouissant de leur droits civils et politiques et ayant résidé sans discontinuité sur le territoire national au moins six mois chaque année, au cours des deux dernières années précédant l’élection. Par ailleurs, ceux bénéficiant d’une autre nationalité ayant exercé des responsabilités politiques ou administratives dans un autre Etat ne peuvent se porter candidat.
Ce qui peut apparaître comme un moyen de discriminer la concurrence extérieure, «n’est pas une spécificité gabonaise. Elle existe dans d’autres pays», a rappelé le porte-parole de la présidence de la République, Jessye ELLA EKOGHA. Avant d’ajouter «qu’il est difficile de vouloir diriger un pays dans lequel on ne vit pas, dont on ne connaît pas les réalités». Car, justifie-t-il, c’est un besoin pour les gabonais d’avoir des dirigeants qui sont au fait des difficultés qu’ils rencontrent dans leur quotidien et qu’ils puissent répondre à leurs aspirations.
Cette disposition ne devrait donc être sujet à polémique, d’autant qu’à travers le monde les conditions d’éligibilité aux élections sont éparses. Aux États-Unis, tout candidat à la Présidence, doit avoir résidé au moins 14 ans sur le territoire. Au Brésil, ils doivent être nés citoyens brésiliens et y résider, alors que dans de nombreux pays africains la pratique de la langue vernaculaire est une obligation pour se porter candidat à la magistrature suprême.