Société/Environnement
Gabon: Les prêtres “seront ils prêts à assumer les morts” en cas de réouverture des lieux de culte ce 25 octobre 2020 ?
Ces derniers jours, un véritable bras de fer médiatique s’est installé entre une partie des autorités religieuses gabonaises, et le Gouvernement. Depuis, les plateformes web deviennent des lieux de confrontation de « punchlines« , notamment entre l’archevêque de Libreville, Mgr Jean Patrick IBA-B et Lambert Noël MATHA, le Ministre de l’Intérieur. Le premier cité, tient mordicus à la réouverture des églises le 25 octobre prochain, cela au mépris des normes gouvernementales qui préconisent la date du 30 octobre 2020. D’où la question de savoir pourquoi une telle agitation alors que les autorités ont déjà acté une date rapprochée pour la réouverture des lieux de culte. En cas de défiance des autorités, les leaders religieux sont-ils prêts à assumer les conséquences ?
A l’international, plusieurs responsables des églises ont strictement insisté auprès de leurs fidèles sur l’obligation de respecter les mesures de sécurité préconisées par les gouvernements. Pour ces derniers, il en est de l’intérêt collectif.
Plongé dans un contexte sanitaire urgent, malgré un contrôle provisoire de la Covid-19 sur l’étendue du territoire, le Chef de l’Eglise catholique gabonaise appelle plusieurs milliers personnes à « défier » les autorités, et ainsi exposer la population à une contamination massive, car oui le nouveau coronavirus n’a pas disparu au Gabon. Une incitation qui apparaît dangereuse car, les pouvoirs publics entendent réagir en conséquence en cas de violation des normes sanitaires édictées le 16 octobre dernier.
Aussi via des multiples déclarations, il convient de se demander si l’archevêché de Libreville se soucie du bien-être, de la santé et de la sécurité de ses fidèles. Ainsi, suivre aveuglément l’appel du Mgr IBA-B c’est risqué de récréer non seulement une véritable pagaille sanitaire, mais aussi une confrontation mortelle avec les forces de sécurité qui pourraient être engagées dans le maintien de l’ordre.
Pourquoi maintenir l’imposition de la réouverture des églises le 25 octobre, alors que cette dernière est autorisée par les pouvoirs publics seulement 5 jours après. Alors que dans plusieurs pays les autorités religieuses ont incité les croyants à respecter les mesures sanitaires dans l’intérêt global.
Rappelons qu’à la fin du mois de février l’Église évangélique alsacienne de Mulhouse avait été identifiée, comme le premier grand foyer de contamination du coronavirus en France, avec 2000 personnes testés positives.
En définitive, la date du 25 octobre prochain s’annonce particulièrement tendue pour les personnes qui oseraient défier les forces de sécurité et les normes en vigueur établies pour lutter contre la Covid-19 au Gabon. Nous interpellons donc les populations à respecter mesures restrictives, il en notre bien-être à tous.