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Gabon /Réouverture des lieux de culte le 25 octobre 2020: la bravade de Mgr IBA BA envers les pouvoirs publics

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Pourtant actée officieusement sous pression des confessions religieuses, notamment l’Eglise Catholique et les églises dites de réveil, la réouverture des lieux de culte devra se faire à partir du 30 octobre prochain. Ce qui n’a pas empêché le responsable de l’église catholique au Gabon, Monseigneur IBA BA, de persister et signer : les offices reprendront le 25 octobre prochain comme décidé unilatéralement. Comme un air de défi lancé par le clergé au pouvoir en place.

En dépit de la décision des pouvoirs publics de lever incessamment l’interdiction de l’ouverture des lieux de culte, en dépit des consignes du Saint-Siège dont il relève, de respecter les décisions des autorités politiques gabonaises, l’Archevêque de Libreville a maintenu mordicus, le mot d’ordre de réouverture des églises catholiques sur l’ensemble du territoire national, dès le 25 octobre 2020.

Une telle décision, pour le moins témoigne de la volonté de l’homme d’église à aller à l’encontre des décisions souveraines prises par l’Etat dans le cadre de la lutte contre la propagation de l’épidémie de la Covid-19, mais aussi de la violation des prescriptions de l’autorité ecclésiastique suprême, c’est-à-dire le Pape François. La bravade est de taille !

Monseigneur Partrick IBA BA a décidé d’engager le bras de fer et souffle sur les braises que l’Etat a pourtant essayé d’éteindre en concédant la réouverture des lieux de cultes. Bien qu’accompagnée du respect d’une kyrielle de mesures strictes. « Il s’agit désormais d’une affaire interne au sein de l’Eglise catholique. Manifestement, Mgr Jean Patrick Iba-Bâ ne respecte pas les règles de son institution », a indiqué une source à nos confrères de “La Libreville”.

Toujours selon nos confrères, au Vatican, l’affaire aurait été jugée suffisamment grave pour avoir provoqué la saisine du Nonce apostolique, l’agent diplomatique du Saint-Siège, si bien que ces dernières heures, plusieurs échanges ont eu lieu entre le Vatican et les autorités gabonaises. «Le dossier est considéré avec une certaine gravité. L’attitude de l’Archevêque de Libreville contrevient en effet à de multiples règles au sein de l’Eglise», a encore expliqué une autre source.

C’est dire qu’au Saint-Siège, l’on peine à s’expliquer l’empressement de l’homme de Dieu, alors que la réouverture officielle des églises n’est qu’une question de temps. «Une décision vient d’être prise par les autorités politiques de l’Etat gabonais. Les Églises, comme les autres lieux de culte, doivent rouvrir dans quelques jours seulement. Pourquoi ne pas patienter ? », a déploré l’un des adjoints du Nonce apostolique.

Au regard de l’onde de choc que provoque l’entêtement de Monseigneur IBA BA, l’on est en droit de se poser la question : ira-t-il jusqu’au bout de sa décision ? Prendra t-il le risque de s’exposer, lui ainsi que ses éventuels fidèles, au foudres de la loi. Car, le ministre d’Etat à l’Intérieur, par ailleurs ministre du Culte, a réaffirmé : «Force restera à la loi». Un message clair qui signifie que tout contrevenant aux mesures édictées par le Gouvernement engage sa responsabilité individuelle, pénale et éventuellement pécuniaire.

Monseigneur IBA BA est-il si déterminé à risquer la paix sociale et l’apaisement à cause de son refus de respecter les autorités du pays ? D’autant que la santé des citoyens est, elle aussi à risque sans l’observer des directives sanitaires. Rappelons qu’en France par exemple, le premier cluster de cas positifs est né d’un rassemblement évangélique près de Mulhouse, dans l’est du pays, en février dernier. Un devoir de mémoire devrait ramener le berger à la raison pour préserver la santé physique de ses brebis, sans laquelle d’ailleurs, celles-ci ne pourront le suivre. À bon entendeur…

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