Justice
Gabon: les aveux de corruption de Magloire NGAMBIA qui redorent le blason de la justice
L’ancien ministre est désormais fixé sur son sort, bénéficiant d’une remise en liberté immédiate assortie tout de même d’une amende de 100 millions de francs CFA. Son passage aux aveux et la lucidité du procureur général ont été déterminants pour le dénouement de ce procès.
Lorsqu’il avait été placé en détention préventive à la prison centrale en 2017, dans la foulée de la cataclysmique opération anti-corruption “Mamba”, les langues s’étaient aussitôt déliées pour crier à l’injustice et au règlement de comptes, contre celui que l’on nommait ironiquement “ ministre du ciel et de la terre”.
En effet, Magloire NGAMBIA bénéficiait de la totale confiance d’Ali BONGO ONDIMBA jusqu’à ce que pèsent sur lui des soupçons de détournements de deniers publics et corruption passive. L’enquête qui a suivie et le procès qui s’achève aujourd’hui sont venus confirmer ces soupçons puisque l’intéressé s’est avoué coupable de tous ses chefs d’inculpation.
Du temps de son passage au ministère de la promotion des investissements, des transports, des travaux publics, de l’habitat, du tourisme et de l’aménagement du territoire, il a reconnu avoir notamment facilité et oeuvré afin que des marchés publics échoient à des entreprises en particulier. En échange, il a reçu des rétrocommissions et autres avantages financiers.
Finalement, ces aveux de l’ancien tout-puissant ministre de la République viennent ajouter du crédit à la démarche de la justice, qui n’a guère tremblé ni hésité pour mettre aux arrêts ce haut commis de l’Etat. Mieux, avec l’arrestation précoce de l’un de ses plus fidèles, c’est le sommet de l’Etat, en l’occurrence le Chef de l’Exécutif, Ali BONGO ONDIMBA, qui a sonné la fin de l’impunité pour ses intimes aux affaires.
Car dans toute cette histoire, l’on retiendra effectivement que la vertu était depuis du côté de la justice. Et elle l’a démontré encore aujourd’hui en estimant à travers le ministère public, que Magloire NGAMBIA avait suffisamment servi sa peine, qui a déjà duré trois ans. Pour faire amende honorable, il devra toutefois payer symboliquement 100 millions de francs CFA.
Aux uns et aux autres, c’est peut-être le moment de faire confiance à la justice, qui est désormais sans pitié et qui traque les corrompus de l’État sans relâche. Les citoyens, eux, peuvent maintenant avoir la certitude qu’Ali BONGO ne laissera plus un seul de ses collaborateurs, qui se serait rendu coupable d’agissements malveillants, de s’en tirer en toute impunité. Une nouvelle ère de la justice s’est ouverte depuis “Mamba” et s’est poursuivie avec l’opération “Scorpion”. Chacun devra donc rendre des comptes. La justice, elle fait et fera toujours son travail et c’est bien ce que l’on souhaite tous…