Éducation
Gabon : Lycée technique national Omar Bongo/ le prix de l’uniforme imposé à 21 000 FCFA déclenche une grève totale des élèves
Suivant des informations sur les réseaux sociaux, les élèves du Lycée technique national Omar BONGO (LTNOB) d’Owendo ont déclenché depuis quelques jours, un mouvement d’humeur, lié à la contestation du prix de l’uniforme imposé par l’administration. Cette mesure imposée sans concertation et jugée coûteuse, ne cesse de soulever plusieurs interrogations de l’opinion, sur les méthodes de gouvernance éducative, de transparence des décisions et de charge financière supportée par les parents d’élèves.
En effet, selon les témoignages en ligne, cette mesure va être appliquée au deuxième trimestre de l’année scolaire en cours. Toutefois sans concertation avec l’associations de parents d’élèves dudit établissement. L’administration imposerait aux élèves l’achat d’une tenue complète chemise, pantalon ou jupe assortie d’un matricule obligatoirement brodé ou imprimé. Cette décision a soulevée des tensions dans un établissement qui compterait environ 3 500 élèves, dont certains seraient orphelins ou issus des familles vivant dans la précarité. Entre accusations de violences en milieu scolaire, exclusions d’élèves contestataires et intervention policière, cette affaire révèle les problématiques récurrentes de gouvernance scolaire et de prise en compte des réalités sociales du panier de la ménagère.
De plus, l’accès aux salles de classe par ces derniers serait conditionnée au port de cette nouvelle tenue commercialisée au prix de 21 000 FCFA. En retenant l’hypothèse d’environ 3500 élèves concernés, l’opération représenterait 73.500.000 FCFA de dépenses cumulées pour les familles. À cela s’ajouterait le matricule estimé à 3 000 FCFA, soit 10.500.0000 FCFA supplémentaires si la totalité des élèves y étaient soumis. Ces derniers déclarent que cette décision n’a pas pris en compte les réalités des différents apprenants, notamment la situation des orphelins, les cas sociaux et des jeunes vivant loin de leurs parents, parfois avec une seule tenue scolaire pour toute l’année.
Au-delà du coût, le matricule ne serait valable que pour une seule année scolaire : en cas de passage en classe supérieure ou de redoublement, une nouvelle tenue serait exigée. Ces éléments, quand bien même non vérifiés de manière officielle, soulèvent plusieurs questions sur les réseaux sociaux: qui serait le fournisseur désigné ? Quelle serait la destination réelle des fonds générés ? En s’appuyant sur ce cas d’autres lycées Techniques de l’intérieur du pays ne pourrait-ils pas suivre cette exemple ? De même, pourquoi imposer une telle dépense en cours d’année, sans effectuer d’analyse au préalable sur l’impact social des familles défavorisées, déjà fragilisées par le coût de la vie chère ?
D’après les mêmes sources, la situation aurait dégénéré lorsque plusieurs élèves auraient été exclus temporairement ou définitivement pour avoir contesté la mesure. Environ 17 élèves d’une classe de terminale auraient même été interpellés, ce qui a déclenché alimentant la colère des élèves, conduisant des attroupements dans la cour, et de barricades érigées quotidiennement aux alentours de l’établissement. L’intervention de forces de sécurité à l’intérieur de l’établissement interrogerait également sur la gestion administrative du LTNOB d’Owendo dans un cadre éducatif censé rester apaisé. Si les faits rapportés demeurent avérés, les familles défavorisées, déjà confrontées à l’inflation, dans différents secteurs ne pourraient logiquement supporter ces nouvelles décisions sans justification, ni de transparence, ainsi qu’un accompagnement juridique lié au droit à l’éducation qui est une loi fondamentale.
