Éducation
Gabon: les parents accusés d’être la cause de la non-pratique de la langue maternelle chez les enfants
Le Complexe scolaire d’Alibadeng, situé dans le 1er arrondissement de Libreville, a accueilli, ce 21 février 2025, “la Journée internationale de la langue maternelle”. Célébrée cette année sous le thème, “Les langues comptent : célébration du jubilé d’argent», les participants ont abordé le sujet sous différents angles. À cet effet, Camélia NTOUTOUME-LECLERCQ, ministre d’État, en charge de l’Éducation nationale, a souligné l’urgence d’accélérer les progrès en matière de diversité linguistique, dans l’optique de construire un monde plus inclusif et durable d’ici 2030.
La célébration de cette journée importante s’est basée sur un atelier de réflexion, portant sur la stratégie d’intégration des langues nationales dans le système éducatif gabonais.
En effet, compte tenu des réalités observées, lors de nos investigations faite sur le terrain, dans le grand Libreville, plusieurs adultes et enfants seraient incapable de dire quelques mots ou de faire une phrase en langue maternelle. Les raison qu’ils donnent pour s’excuser de leur manque de culture, sont : de donner tort aux parents, sous prétexte que depuis leur enfance, ces derniers n’ont pas eu cette pratique régulière de s’adresser à eux en langues. Pour ajouter à cela, d’autres mentionnent qu’ils n’ont jamais mis pieds dans leurs villages. Ne serait-ce pas une façon de renier de manière indirecte notre identité culturelle ? C’est en ce sens que tout au long de la journée, différentes communautés gabonaises ont été appelées à s’exprimer en langue maternelle pour servir d’exemple à ces derniers.
Lors de la célébration de cette journée, qui s’est tenue sur le site, l’objectif du gouvernement serait l’intégration de nos langues maternelles dans le programme scolaire, dans nos établissements, afin d’introduire l’apprentissage de celles-ci dès l’école primaire. D’aménager des programmes au secondaire et à l’université où l’on pourra avoir des départements dédiés à ces outils de communications locales.
Pour cette édition, cinq disciplines ont été mises à l’honneur : les contes, les proverbes, les devinettes, les chants et l’arbre généalogique. De même, six langues ont été valorisées, parmi lesquelles : le kota, l’ipunu, le fang, le myène, le benga et le mekaga.
« Cette journée est une occasion de réfléchir aux réalisations, de renouveler les engagements et de souligner le rôle essentiel de la préservation des langues maternelles dans la sauvegarde du patrimoine culturel », a déclaré Camélia NTOUTOUME-LECLERCQ au micro de nos confrères de “Gabon Mail Infos.
Elle a ajouté que, tout cela s’est fait « dans l’amélioration des résultats scolaires et dans la pérennisation de sociétés pacifiques, solidaires et plus durables».
Pour préserver notre patrimoine culturel, le gouvernement devrait finaliser ce projet de l’enseignement des langues maternelles dans nos établissements, car il constitue un lien direct avec notre civilisation Bantou, qui nous reflète d’où l’on vient, surtout en cette période de mondialisation où les nouvelles technologies s’imposent plus que jamais, il est crucial de ne pas perdre cette richesse linguistique et identitaire. Et de commettre l’erreur de s’approprier une culture occidentale.