Société/Environnement
Gabon /coupures intempestives: vers une marche de protestation contre la SEEG?
Homme politique reconnu depuis un bon nombre d’années, Séraphin AKURE -DAVAIN a bénéficié du portefeuille du ministère de l’Énergie suite au remaniement du 15 Janvier 2025. À la tête de ce département, il a entre autres la lourde responsabilité de relever les défis liés à la fourniture d’électricité et d’eau. Par ailleurs, sans expérience gouvernementale, l’homme originaire de Lambaréné pourrait bientôt faire face à un mouvement d’envergure populaire, visant à protester contre les coupures intempestives d’électricité qui frustrent les gabonais.
Tandis qu’une minorité marche pour l’élection présidentielle d’Avril 2025, d’autres s’organisent pour manifester, le 08 avril prochain, contre ce qu’on pourrait aujourd’hui considérer comme une forme de maltraitance énergétique de la part de la Société d’énergie et d’Eau du Gabon(SEEG). Depuis plusieurs mois, tout comme une prise d’antibiotiques, savamment prescrite, Dr SEEG administre au moins 3 délestages par jour à ces cobayes. Pendant le petit déjeuner à 8h, à midi, le soir avec une dose de générosité qui peut s’étendre jusqu’au crépuscule uniquement pour nous empêcher de dormir comme des loires. Claire de lune, Bougie, lampe tempête, et ampoules led rechargeables, le gabonais lambda doit apprendre à jongler entre ces différentes options, pour ne pas se retrouver brusquement projeté à l’ère des cavernes.
Cette situation n’est pas sans conséquences tant sur le plan économique que social. Plusieurs opérateurs économiques subissent des pertes de marchandises causées par ces coupures, tandis que sur le plus social,ces délestages entraînent la perte d’appareils électroménagers. Pour ajouter à cela, les délestages dans la nuit font que les populations dorment dans le noir, la chaleur et les moustiques, ce qui peut entraîner la contraction du paludisme qui est une maladie très dangereuses, qui selon les statistiques de 2023 de l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) a fait 597000 mort dans le monde.
Pendant ce temps, les factures pleuvent avec une régularité fascinante. Les populations payent plus, pour de l’électricité qu’ils consomment de moins en moins ces derniers temps. Quand vient le moment de demander des comptes, la SEEG nous abreuve de communiqués qui, à chaque fois, rivalisent d’excuses fallacieuses.
Dans les quartiers comme sur les réseaux sociaux, la colère gronde et la résistance s’organise. Un compatriote dont nous tairons le nom a indiqué « Il faut vraiment une grande marche pour aller à la SEEG, nous sommes en 2025 et non en 1935».
Dans le même ordre d’idée, un autre a demandé à tous de se lever pour mettre fin à ce calvaire : « cher tous, comme hier, sans dire mot, c’est depuis 8h que la SEEG à coupé le courant dans plusieurs quartiers de Libreville. C’est reparti pour une journée sans électricité. À cet effet, je nous appelle à une marche citoyenne de protestation contre ces coupures intempestives d’eau et d’électricité dans le grand Libreville».
Lasse de souffrir, le gabonais pourrait donc remettre le couvert. Cette initiative populaire nous rappelle une grogne survenue à la suite de la nomination d’un Sénégalais d’origine à la tête de la SEEG en Mai 2023 ou encore lorsqu’il à fallu demandé le départ de l’entreprise française Veolia en 2018. Séraphin AKURE-DAVAIN qui pour sa première au Gouvernement hérite d’un département épineux, n’est pour l’instant en rien à blâmer. Il serait donc impératif pour le comité de la Transition et de la Restauration des Institutions (C.T.R.I) d’également restaurer la dignité énergétique du gabonais,car entre les piqûres de moustiques, aller au travail avec des vêtements froissés et la détérioration du carton de poulet au réfrigérateur, il paraît tout aussi illusoire d’entrevoir sereinement un essor vers la félicité.