Société/Environnement
Opération Scorpion: ces milliards volatilisés dont les gabonais ne profiteront jamais
Ca n’en finit pas! 3 , 7, 17, 40, 100 milliards de Fcfa, voilà les montants qui reviennent souvent au cours des procès pour détournement de deniers publics dans lesquels sont impliqués d’anciens cadres, soustraits de l’administration par la prise de l’opération Scorpion en 2019. Des ressources ardemment travaillées par les citoyens gabonais, qui peinent à toucher du doigt le fruit de leur engagement au service du Gabon. Parce que bien souvent contraints de payer leurs factures médicales de plein pot quand l’assurance maladie est rejetée pour défaut de paiement de la CNAMGS, ou de payer plus cher leur transport à cause du mauvais état de la route. Pourtant des milliards de Fcfa se volatisent à souhait des caisses des entreprises.
C’est ce que prouvent les procès en cascade devant la cour criminelle spéciale de Magloire NGAMBIA, Étienne NGOUBOU, OYAYA, Tony ONDO MBA, Brice LACCRUCHE ALIHANGA (BLA) et, plus récemment encore Christian Patrichi TANASA ou encore Ike NGOUONI, entre autres. Lesquels au fils de leurs révélations apportent un début d’explication au fait que, malgré un budget conséquent, comprenant aussi bien, les recettes issues de l’exploitation des richesses de son sol et sous – sol, mais aussi un niveau important d’endettement, le Gabon, éprouve toujours un grand besoin de structures et d’infrastructures qu’elles soient routières, scolaires, universitaires ou medicales.
Car faut-il le rappeler, ces importantes sommes d’argent, soustraites au Trésor Public, n’ont pas été utilisées pour le bien commun. Sinon, elles auraient pu permettre de venir à bout de l’absence des fournitures, médicaments dans les hôpitaux, surpeuplement des établissements scolaires, la réhabilitation des routes ou encore le soutien à une frange de la population des plus défavorisés. Et pourquoi pas éviter aux personnes du 3e âge de descendre dans les rues pour obtenir paiement de leurs pensions.
Car, c’est bien ainsi que l’on se retrouve avec des situations aussi difficilement gérables que la crise vécue à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) : entre passe – droit, salaires juteux et primes mirobolantes, ce sont les caisses qui ont souffert et les pauvres retraités, qui ont travaillé et contribué plusieurs décennies durant, espérant avoir une pension conséquente pour leurs vieux jours, se retrouvent abusés. Il apparaît évident qu’il est temps que l’on apprenne à distinguer deniers publics et fonds propres dans notre pays. Et si les activités de la session criminelle spécialisée peuvent y contribuer, cela n’en sera que plus bénéfique.