Justice
Opération Scorpion: le Gabon s’engage à en finir avec les crimes financiers
Le 20 juillet 2022, l’ancien directeur général de Gabon Oil Company (GOC), Christian Patrichi TANASA, poursuivi pour détournement, complicité de détournement de fonds publics et blanchiment de capitaux, a été condamné à douze (12) ans de prison et à une amende de soixante – seize (76) millions de francs CFA. Dernier cas en date des condamnation pour detournements d’envergure effectués au sein de l’administration gabonaise, il vient témoigner de la volonté de la justice gabonaise de mettre un terme aux crimes financiers qui amenuisent les fonds publics. Une volonté qu’elle ne saura taire avec le procès de l’ancien porte parole de la Présidence de la République Ike NGOUONI OYOUOMI qui s’ouvre ce 25 juillet.
Selon ses propres dires, Christian Patrichi TANASA recevait des ordres de décaissement émanant de la Présidence de la République. Des ordres auxquels ils n’aurait pu émettre d’objection, au risque d’echanger son intégrité contre une complicité de détournement qui lui vaut aujourd’hui un séjour en prison. Ne dit-on pas que «qui ne dit mot consent»? Si l’on en tient à cette maxime, le silence des exécutants ne serait que la preuve d’un accord tacite avec le donneur d’ordre, désigné en la personne de Brice LACCRUCHE ALIHANGA. Si certains décaissements ont été effectués sous la contrainte. Est-ce sous la même contrainte que les cadres de la GOC ont accepté des primes mensuelles de 250 millions de Fcfa ?
Mais le cas TANASA et Cie, n’en est qu’un parmi tant d’autres. Car avant lui, l’on évoquait les cas d’ismael ONDIAS SOUNA, Justin NDOUNDANGOYE, Brice LACCRUCHE ALIHANGA, Renaud ALLOGHO AKOUE ou encore aujourd’hui devant les juges, île NGOUONI. Les montants détournés allant de 600 millions de Fcfa jusqu’à atteindre les 85 milliards de Fcfa, ne servent pas l’intérêt publics et au grand regret du gabonais lambda, qui n’en réclame que la moitié pour régler les problèmes que rencontre son quartier, ses pairs au quotidien.
«Non coupable», se disent-ils toujours, sollicitant trop ouvrent l’ «acquittement». Pourtant, entre decaissements injustifiés et detournements à grande échelle, il est difficile pour les accusés de se défaire de leurs accusations. Car, si le crime financier integre le simple vol aux opérations d’envergure orchestrées par des personnes malintentionnées, il est alors établi conformément aux verdicts de la Cour, que ces derniers sont des criminels financiers. Et leur sort, un exemple à tous ceux qui suivent ou voudraient suivre le même chemin et s’essayer au détournement des deniers publics, qui auraient pu servir à améliorer le quotidien des millions de gabonais d’une manière ou d’une autre.