Société/Environnement
La farine de manioc, une alternative à Kinshasa, quid du Gabon ?
Depuis mai 2022, le pain à base de la farine de manioc est devenu une réalité à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC). Il s’agit d’une initiative du chef de l’Etat de ce pays frère, Félix TSHISEKEDI TCHILOMBO, rendue possible par la mise en œuvre des actions à court terme de l’Agenda de la transformation agricole du Congo – Kinshasa (ATA – RDC), qui bénéficie de l’appui de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) en tant que partenaire technique. Une idée qui pourrait inspirer les pouvoirs publics gabonais, au moment où la capitale gabonaise et ses environs traversent une pénurie de pain.
Dans de précédentes colonnes, il avait été, en effet, mentionné que ce produit de 1ère nécessité est très souvent manquant, ces derniers temps, dans certaines boulangeries et épiceries de Libreville. Une situation qui, selon le président du Syndicat des boulangers du Gabon (SYBOULAG), est imputable aux difficultés que rencontrent le groupe FOBERD et la Société meunière et avicole du Gabon (SMAG), producteurs de la farine de blé.
«Le groupe FOBERD, qui partageait à 35%, la farine sur le marché, soit 1/3 de la consommation habituelle, est en rupture de stock aujourd’hui. Et la SMAG, qui produit, généralement, 200 tonnes /jour, est asphyxiée car elle n’a pas été prévenue, à temps, qu’il devait ravitailler tout le marché», déclarait, alors, Jabert NGUEMBET YASSER, au micro de nos confrères de “NOUR RADIO TV”.
Le pain fabriqué à base de farine de manioc devient donc une piste qui devrait être largement explorée d’autant plus que l’on se souvient que le 9 mai 2022, le ministre du Commerce, Yves Fernand MANFOUMBI, au regard de la situation en Ukraine, a fait une visite dans une boulangerie de Libreville pour se rendre compte de la faisabilité du projet. Présent sur les lieux ce jour – là, Jabert NGUEMBET YASSER avait souligné que «ces tests sont à 120% impeccables».
Un accent particulier mis sur ce projet pourrait permettre de réduire la dépendance à l’importation de la farine de blé, de lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, de promouvoir une agriculture commerciale génératrice de revenus et créatrice d’emplois, qui impliquerait une augmentation de la production locale de manioc.
Pour finir, l’adaptation à ce nouveau pain ne rencontrerait pas une grande difficulté : selon certaines données, le manioc est consommé par plus de 80% de la population gabonaise. Le Pr Jacques François MAVOUNGOU, directeur national du programme de recherche Wave (West and Central African Virus Epidemiology), soutient que, chaque année, le Gabon importe plus de 90.000 tonnes de manioc pour satisfaire la demande locale.