International
Des officiels centrafricains traqués par l’administration française?
Multiplicité de tracasseries et autres déboires administratifs pour les officiels Centrafricains de France. Plus récemment, ce sont la ministre des affaires étrangères, Sylvie BAïPO-TEMON, et le vice-président de l’Assemblée nationale, Evariste NGAMANA, qui ont tous deux, maille à partir avec l’administration française. Entre la franco-centrafricaine, Sylvie BAÏPO-TEMON qui fait l’objet d’un avis d’expulsion du HLM (habitat à loyer modéré) dont elle est locataire en France et son compatriote, dont la famille a été sommée de quitter le territoire français, le climat entre les deux Etats risque bien d’être tendu encore longtemps.
En effet, au motif que depuis son départ en RCA, la cheffe de la diplomatie centrafricaine sous-louerait son logement, elle a été sommée de le quitter. Outre cette accusation de pratique illégale, elle est également poursuivie par les services fiscaux qui lui réclament le paiement d’une dette estimée à «un peu de moins de 20 000 €», précise “Africa intelligence”. Toute chose qui suscite des vives tensions entre Paris et Bangui. Froissé par cette attitude peu Amen de l’administration française à l’égard de ministre des Affaires étrangères, le pouvoir centrafricain tape du poing sur la table et exige explications et réparation pour le préjudice subi.
Contactée par le magazine “Africa Intelligence”, Sylvie BAÏPO-TEMON soutient «n’avoir reçu aucune notification», ni pour concernant son logement ni de la part du fisc. Ne se reconnaissant nullement dans les accusations de bénéfice de HLM, et sous-location de son logement actuel, la cheffe de la diplomatie centrafricaine ironise. «Je vois qu’être ministre en République centrafricaine dérange, mais je ne me reconnais pas dans ces histoires (…) L’administration française veut faire le buzz
dans les médias, c’est son choix. Si elle veut me contacter, elle a mon adresse».
De son côté, le vice-président de l’Assemblée nationale Evariste NGAMANA, a vu son épouse et ses enfants faire l’objet d’une fouille lors d’une escale à l’aéroport
de Roissy (Paris). Accusés de vivre en « situation irrégulière » en France depuis 2014, en Indre-et-Loire, ils ont reçu le 6 août 2021 une «obligation de quitter le territoire français». Vaine tentative du vice-président de l’assemblée d’obtenir des titres de séjour pour sa famille, car ses demandes ont été définitivement rejetées le 21 avril dernier. Sa famille est depuis assignée à résidence, en attendant son départ volontaire pour Bangui, prévu à la fin du mois de mai.
Les déboires administratifs en France de Sylvie BAïPO-TEMON et de bien d’autres officiels Centrafricains provoquent un taulé général sur la toile. Les autorités Centrafricaines entendent désormais réagir à la proportionnelle du préjudice subi par les siens sur le territoire français. Mais d’ores et déjà, les relations sont plus que jamais
tendues entre Paris et Bangui. Le pouvoir centrafricain soupçonne Paris d’avoir susurrer à l’oreille du Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale
pour que les appuis budgétaires ne soient pas admis à la Centrafrique.
Dans le pays, des appels au départ de l’armée française se multiplient. Proche d’Evariste NGAMANA, Didacien KOSSIMATCHI, le leader de la plateforme “Galaxie
nationale”, a dernièrement lancé un nouvel appel au retrait des troupes françaises stationnées à l’aéroport de Bangui-M’Poko. En cas de refus, a-t-il prévenu, les Centrafricains passeront à des «actions de grandes envergures». La France n’a décidément pas bonne presse en Afrique ces temps-ci. Prochain épisode ?
MEZ