Afrique
LE DRIAN convoqué par la justice malienne : de la “provocation” selon un diplomate français
Attendus le 20 juin 2022, au palais de justice du tribunal de grande instance de la Commune III de Bamako, Jean-Yves LE DRIAN et son fils Thomas refusent de déférer à la convocation de la justice malienne qui souhaite les entendre dans l’affaire d’attribution d’un marché public, pour la fabrication de passeports. Marché obtenu par la société du fils LE DRIAN grâce aux moyens de concussion utilisés par son père. Le refus de comparution du ministre français des Affaires étrangères et son fils démontrent, s’il en était encore besoin, la mauvaise foi et l’hypocrisie françaises. De fait, sur les antennes de Radio France Internationale (Rfi), un diplomate français s’est permis de qualifier la convocation émise par le parquet de Bamako de «énième provocation destinée à remettre une pièce dans la machine».
Selon ce diplomate, la convocation d’un ministre français par la justice d’un pays africain est une « provocation ». Pourtant, les faits aujourd’hui reprochés au ministre français des Affaires étrangères et son rejeton ont depuis faits les choux gras de la presse internationale. Notamment, le magazine Jeune Afrique qui a publié en juin 2021 une enquête de 10 pages dans laquelle il est clairement démontré que Jean-Yves LE DRIAN a très régulièrement usé de sa position de ministre pour booster affaires de son fils et de sa région natale. Comme en témoigne le marché de fabrication des passeports biométriques attribué en 2015 à Oberthur Technologies, la société du fils LE DRIAN, sous Ibrahim BOUBACAR KEITA alors président du Mali sans appel d’offres. L’enquête de Jeune Afrique étale comment Jean-Yves LE DRIAN a fait pression sur les autorités maliennes pour qu’elles favorisent son rejeton.
Il ne s’agit donc nullement de « provocation, » comme l’a prétendu ce diplomate français, mais bien de faits mettant à nue les pratiques immorales des politiques français en Afrique. Voilà donc cette France dont la justice s’octroie le droit de convoquer des personnalités africaines fussent-elles ministres, diplomates ou chefs d’États, mais qui refusent elle-même de se soumettre au même rituel. Une France, qui, se prenant pour le gendarme du monde, se plaît à infantiliser des chefs d’États de nations souveraines. Quid des fameux biens mal acquis souvent brandis à souhait pour écorner l’image des présidents qualifiés de despotes. Que dire donc des hommes d’affaires français pillent les richesses du sous-sol africain sans redistribuer les dividendes aux populations locales ?
Voilà donc cette France dont les médias publient et diffusent à charge des dossiers et enquêtes commandées contre des personnalités africaines au mépris de la présomption d’innocence, et qui crie au loup quand les un ministre ou un ancien président français Nicolas est éclaboussé par un scandale. En réalité, les prétendues « révélations » de médias français et autres documentaires dit à charge sur des dirigeants africains, ne sont rien d’autre que des actes de chantage pour l’obtention de contrat d’exploitation, ou plutôt de pillage, des richesses du sous-sol du continent. La refus de comparution de Jean-Yves LE DRIAN et son fils Thomas appellent désormais à l’application de la réciprocité dans les relations et actes posés par la France contre les États africains et leurs dirigeants. Au refus de comparution du ministre français des Affaires étrangères et son fils, doivent être conséquemment brandis des refus équivalents.
MEZ