Société/Environnement
Bitam /Abus d’autorité et tentative d’expropriation: les villageois d’Essong en appellent à MATHA
Le 3 janvier 2022, les populations du village Essong, situé dans le canton Kess-Bitam, dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur, Lambert Noël MATHA, ont exigé la cessation immédiate des manœuvres du préfet du département du Ntem-Bitam, Jean-Claude MOUDZIEGOU MALOULAH. Celui-ci tenterait d’installer une ferme dans leur forêt ancestrale sans explication ni sensibilisation, au préalable aux villageois.
La tension semble être montée d’un cran, puisque les habitants ont maintenant l’impression que le représentant de l’administration publique agit, un peu, comme un bandit de grand chemin. C’est le sens à donner à la lettre, envoyée à Lambert Noël MATHA, dans laquelle les habitants du village en appellent à son intervention.
«Nous, natifs du village ESSONG, venons solliciter votre haute autorité, afin d’apporter un ressaisi à monsieur le préfet du département du Ntem, à Bitam, Jean – Claude MOUDZIEGOU MALOULAH, qui, malgré la lettre d’une sommation d’arrêter l’exploitation et de libérer les lieux (…) ne cesse d’entrevoir des travaux sur notre site ancestral», indiquent les représentants du village dans ledit courrier, dont nos confrères de “La Cigale enchantée” ont pu avoir copie.
Toujours selon ce journal, qui a recueilli les propos d’un notable du village Essong, le préfet «s’est engagé, de connivence avec les services du Cadastre de Bitam, à procéder au bornage de notre site, le tout en violation de toutes les procédures et lois en l’espèce». Le vieil homme poursuit en soutenant qu’ «il agit de la sorte malgré la lettre d’opposition de bornage en date du 20 mai 2021 n°75 que nous avons envoyée(…). Cette contestation montre suffisamment que le bornage de notre patrimoine familial n’a pas été fait dans les normes et suivi le processus normal ».
Plus grave, dans une lettre d’opposition, datant du 15 mai 2021, adressée au chef de service du Cadastre de Bitam, les populations d’ESSONG demandaient à ce dernier de cesser toute entreprise administrative ayant pour objectif d’utiliser, à des fins personnelles, leur forêt ancestrale. C’est une affaire dans laquelle se mêlent, de toute évidence, abus d’autorité, trafic d’influence et tentative d’expropriation, pouvant causer un sérieux préjudice à toute une communauté. Le ministre de l’Intérieur, qui n’aurait pas encore répondu, devrait se saisir de ce dossier très vite, avant que la situation ne dégénère. Et que des actes regrettables soient posés.