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France /Pédocriminalité dans les Églises: 330 000 mineurs sexuellement agressés depuis 1950
Le 5 octobre 2021, la commission indépendante sur les abus sexuels commis par des responsables ecclésiastiques (Ciase), sous la direction de Jean-Marc Sauvé, a publié son rapport troublant au bout de 3 années d’enquêtes des agressions commises par des prêtres français depuis les années 1950. Ainsi, 216 000 victimes mineures sont répertoriés depuis la deuxième moitié du 20e siècle. En incluant les personnes agressées par des laïcs travaillant dans des institutions de l’Église enseignants, surveillants, cadres de mouvements de jeunesse, ce nombre monte à 330 000 victimes.
C’est la conclusion des 22 membres de la Ciase formée, le 8 février 2019, à la demande de la Conférence des évêques de France (CEF) et de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), qui a dévoilé au grand jour les exactions commises par de la part des prêtres, des diacres ou des religieux. Une estimation obtenue à partir d’une enquête menée avec l’Inserm sur un échantillon représentatif de 50 000 personnes. Les personnes décédées ne sont pas prises en compte.
Autant d’abus commis par ces Chefs d’église catholique au fil des ans «en mars 2003, la cour d’assises du Calvados condamne le curé de Pont-Saint-Pierre (Eure), Émile Leblond, 84 ans, à huit ans de prison pour viol. En novembre 2001, selon la Conférence des évêques de France, onze prêtres purgent à cette date une peine de prison ferme pour des faits de pédophilie. L’abbé Bissey, qui officie dans une paroisse de la banlieue de Caen, est accusé d’une douzaine de viols et agressions sur mineurs entre 1985 et 1996. Il est condamné le 6 octobre 2000, à 18 ans de prison (….)», précise quelques exemples du rapport. Pis encore, «les garçons représentent 80 % des victimes, avec une très forte concentration entre 10 et 13 ans. Dans le reste de la société, les filles représentent 75 % des victimes de violence sexuelles».
Ainsi, alors que les cas de pédophilie sont souvent traités dans la discrétion dans les lieux ecclésiastique cette fois-ci, des milliers de langues se sont déliées pas seulement en France, mais partout dans le monde notamment Australie, États-Unis, Irlande, Allemagne, Brésil ; parfois des années après les faits. Une effroyable réalité à laquelle le souverain pontife François a exprimé sa désolation. Il «se tourne en premier lieu vers les victimes, avec un immense chagrin pour les blessures et gratitude pour leur courage de dénoncer». Aussi, le Pape pointe son regard «vers l’Église de France, afin que, ayant pris conscience de cette effroyable réalité (…) elle puisse entreprendre la voie de la rédemption».