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Libreville: un réseau d’escrocs impliquant des magistrats, en passe d’être démantelé au tribunal

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Voilà quelques semaines maintenant que les agents de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) ont débusqué un important réseau de trafiquants de documents administratifs, pour permettre la remise de certains détenus contre rémunération. Magistrats, greffiers du Parquet de Libreville seraient impliqués dans cette combine. 

À la tête de ce réseau qui pourrait bientôt faire parler de lui dans les prochains scandales de corruption, Alphonsine NDEMBI TCHETCHENIGBO, prétendument «conseillère spéciale du Président de la république en poste auprès du coordonnateur général des affaires présidentielles», alors qu’il n’en est réellement rien. Cette dernière, dont le domicile de Libreville et le magasin dont elle est propriétaire, «grouillant de preuves matérielles», ont été perquisitionnés, selon des sources proches de la DGDI. 

Parmi les éléments de preuves retrouvés chez celle que l’on appelle «Maman Alphonsine», qui serait par ailleurs une «grande nganga» du vaudou, figurent de nombreux documents relatifs à des affaires pendantes en justice auxquels les avocats des parties concernées ne peuvent avoir accès car ceux-ci ne sont susceptibles d’être consultés que chez le juge d’instruction chargé desdites affaires. 

De «précieuses trouvailles», dont certains retrouvés au domicile de dame NDEMBI TCHETCHENIGBO parmi lesquels figurent un agenda dans lequel ont été consignés dates, heures et lieux de rencontre avec certains magistrats et greffiers du Parquet de Libreville, ainsi que les sommes d’argent qui leur ont été remises contre la liberté provisoire de détenus potentiellement dangereux, à la Prison centrale de Libreville, précise “La Libreville”. 

Ainsi, après un travail minutieux de repérage de personnes ayant des démêlés avec la justice et disposant de moyens financiers conséquents, elle leur proposait d’obtenir contre une somme d’argent, des informations pouvant conduire à leur libération ou à celle de leurs proches. Pour y parvenir, elle leur recommandait de se débarrasser de leurs conseils, pour ceux avec lesquels elle était en affaires, puis elle se rapprochait des magistrats et greffiers chargés des dossiers de ses «clients», leur promettant en contrepartie de leur complaisance de l’argent, mais également des «promotions rapides» dans leur carrière grâce à ses fonctions de conseiller à la présidence de la République, mais aussi à ses prétendus «pouvoirs mystiques».

Cette histoire rocambolesque, imposé de faire un bond en arrière où quelques mois plus tôt, Francis NKEA NDZIGUE alors ministre de la Bonne gouvernance, en charge de la lutte contre la corruption, avait montré du doigt des magistrats et greffiers, qui s’étaient rendus coupables de faits de corruption. Aujourd’hui c’est au tour de Erlyne NDEMBET DAMAS de donner le ton dans cette affaire, pour laquelle les preuves racontent à elles-mêmes le récit des malversations financières et administratives qui souillent le département dont elle a la charge. 

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