International
Conseil de sécurité des Nations unies /Passage en force de la RDC : il en va de la “crédibilité” de l’UA
En février 2021, la commission de l’Union africaine (UA) a validé les candidatures du Ghana pour le compte de l’Afrique de l’ouest et du Gabon pour le compte de l’Afrique centrale, au poste de membre non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Mais désormais l’institution continentale semble nager en eaux troubles, depuis la volonté exprimée du chef d’État congolais, par ailleurs président en exercice de l’UA, Félix TSHISEKEDI de soumettre la candidature de son pays, la République democratique du Congo, alors que les prétentions au siège sont closes depuis le 31 décembre 2020. Toute chose qui peut remettre en cause la crédibilité de l’institution africaine sur la scène internationale.
Imposer la RDC en lieu et place du Gabon, pour un commissaire de l’UA, «nos textes sont très clairs. Les candidatures sont closes depuis le 31 décembre dernier», refoulant l’hypothèse de la considération d’une candidature hors délai. D’autant que la candidature gabonaise a été notifiée à la Commission de l’UA le 14 décembre 2020, conformément aux délais fixés par les textes.
«Dans ces conditions, imposer la candidature d’un autre pays, c’est violer les textes qui régissent notre organisation. Et c’est d’autant plus surprenant que ça provient de celui-là même qui est censé être le garant du respect de ces textes», s’inquiète le commissaire de l’UA. Qui partage l’assentiment d’un chef d’état d’Afrique de l’est, qui regrette, que «Félix TSHISEKEDI profite de sa position de président en exercice de l’UA pour faire prévaloir les intérêts de la RDC au détriment de ceux d’un continent tout entier».
Du côté des Etats-Unis, un représentant du Département d’Etat, le ministère des Affaires étrangères a appelé le président de commission de l’UA, Moussa FAKI MAHAMAT a sortir de son mutisme et faire respecter les textes. Car pense-t-il, «Il revient à l’UA de balayer devant sa porte. Il en va de la crédibilité de cette institution (…) M. Moussa FAKI MAHAMAT, en sa qualité de président de la Commission de l’UA, doit sortir de son silence et prendre ses responsabilités en appelant à la raison M. Félix TSHISEKEDI». Dans le cas contraire conclut-il, «les Etats-Unis n’hésiteront pas à en tirer toutes les conséquences».