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Gabon /Costa Rica: les présidents estiment qu’ “il est temps de traiter les crimes contre la faune sauvage comme les crimes graves”
Dans une déclaration commune ce 17 mai 2021, le président gabonais Ali BONGO ONDIMBA (ABO) et son homologue du Costa Rica, Carlos Alvarado QUESADA ont plaidé en faveur de la signature d’un nouvel accord international, pour combattre la criminalité liée aux espèces sauvages. Rappelant leur importance au sein de l’écosystème, les chefs d’États sollicitent l’intégration de ce crime dans le cadre du droit pénal international, sous la forme d’un 4e protocole à la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée (UNTOC).
Reconnus pour être les leaders mondiaux engagés à la promotion de la préservation de la nature, les deux pays, séparés par une étendue d’eau de 10 000 km, reconnaissent l’impact des crimes contre les espèces de la faune sauvage dans leur mission de protection de la biodiversité, de même que pour leur engagement contre le changement climatique.
«Les crimes contre les espèces sauvages constituent une menace pour la santé humaine et animale, entraînent l’extinction de nombreuses espèces, dégradent des écosystèmes entiers et leur capacité à séquestrer le carbone, privent les gouvernements de revenus, exacerbent la corruption, l’insécurité et la pauvreté. Si l’on considère l’impact de ces crimes sur les écosystèmes, la Banque mondiale estime leur valeur à 1 à 2 billions de dollars par an», s’est insurgé Ali BONGO ONDIMBA.
Un assentiment partagé par le costaricain qui a rappelé que «le monde subit encore de plein fouet les conséquences d’une pandémie, qui provient très probablement de la faune sauvage. On nous signale qu’il existe des centaines de milliers de nouveaux virus qui pourraient passer de la faune sauvage à l’homme. Nous luttons contre le changement climatique et sommes alertés de la menace d’extinction d’un million d’espèces. Le trafic illicite d’espèces sauvages exacerbe toutes ces crises mondiales interdépendantes».
Décidés à ne «pas rester les bras croisés» et à mener jusqu’au bout leur requête auprès des Nations unies, ils réclament un accord sur la criminalité liée aux espèces sauvages, prenant la forme d’un quatrième protocole à la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée (UNTOC) contre le trafic illicite de la faune et de la flore sauvages. Les trois protocoles existants portent sur la traite des personnes, le trafic illicite de migrants et la fabrication et le trafic illicites d’armes à feu. Car face à la menace de la disparition des espèces sauvages, il est temps disent-ils d’apporter «une réponse collective» et de traiter les crimes contre la faune sauvage comme les crimes graves et hautement destructeurs qu’ils constituent».
