Economie
ZLECA /Covid-19: L’Afrique est-elle préparée au libre-échange ?
C’est la question que se pose de nombreux économistes actuellement tant le contexte pandémique de la covid-19, et les divergences idéologiques entre États rendent la mise en place d’une Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) compliquée. Annoncée pour le 1er janvier 2021 par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA), la ZLECA pourrait rentrer en vigueur un peu plus tard en raison de la crise sanitaire. Cependant, nonobstant, les effets de la pandémie du nouveau coronavirus, le continent noir est-il prêt à débuter ce processus d’intégration? D’après une analyse de nos confrères du « Financial Afrik » la mise en place de la ZLECA dès le 1er janvier prochain reste incertaine.
En effet, la ZLECA constitue l’un des grands projets phares de l’agenda 2063 de l’Union Africaine (UA). A moins de 48 heures de la mise en place de ce processus, une impatience se retrouve prééminente auprès de divers agents économiques. En rappel, la Zone de libre-échange continentale permettrait d’ augmenter le commerce intra-africain, pour un marché de 1,2 milliards de consommateurs. D’après des prévisions effectuées par le Fonds monétaire international (FMI), la ZLECA pourrait permettre un Produit intérieur brut (PIB) cumulé de 2,5 billions de dollars.
Seulement quelques doutes et interrogations subsistent quant à la mise en place de ce projet le premier janvier prochain. D’abord, les nouvelles formes de mutations du virus (covid-19) enregistrées notamment en Afrique du Sud mettent un frein sur la date de l’opérationnalité. Aussi, selon l’économiste sénégalais Maissa BABOU, la date retenue doit être repoussée car plusieurs pays membres ne répondent pas aux critères de convergences imposés. Enfin, plusieurs économistes restent persuadés que la ZLECA butera sur des questions d’ordre politique, juridique, infrastructurel, financier et sécuritaire.
Toutefois, malgré les réserves susmentionnés, l’UA et le FMI restent convaincus de la réussite et des effets positifs de la ZLECA. Pour ces instances, la période du 1er janvier 2021 reste propice. Ainsi, le commerce intra-africain passera de 15 à 25 % d’ici 2040, selon la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (UNECA).
En somme, nonobstant les optimismes et réserves précités, l’évolution de la situation sanitaire actuelle sera un levier fort déterminant de la mise en place ou non de la ZLECA. Nous y reviendrons.
