Politique
Jean-Pierre ROUGOU, exhorte « les fils & filles de Kinguele à travailler main dans la main pour l’essor de la cité »
Il y avait comme un air de nostalgie, un pincement au cœur, malgré l’ambiance festive qui a prévalu lors de ce bouillon dit de «partage». Événement organisé, ce 23 août 2020, en l’honneur de Jean-Pierre ROUGOU (JPR), par les populations du quartier Kinguélé situé dans le 3e arrondissement de Libreville. À cette occasion, ô combien symbolique, l’ancien banquier, aujourd’hui Président du Conseil d’Administration de l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF), s’est « fendu » d’une communication à l’endroit de ses hôtes ! Une rencontre dans le strict respect des mesures barrières. C’est en fils reconnaissant que JPR s’est exprimé. En effet, de nature humble, ce dernier a délivré un message empreint de motivation exhortant ainsi toutes les forces vives du quartier, au-delà des convictions politiques, «au travail» afin de redonner à celui-ci «ses lettres de noblesse».
Quoi de mieux qu’un dimanche ensoleillé pour raviver les souvenirs d’enfance partagés par tous ceux qui avaient souhaité et sollicité sa présence ce jour. Des fous rires cachés depuis plusieurs mois par l’inquiétude de la pandémie, la crise sanitaire qui frappe le Gabon aussi durement que d’autres pays de la planète, le partage, la complicité, la convivialité… était au rendez-vous. Que du bonheur ! Dans une cour d’école, justement celle de Kinguélé, les badauds quelque peu surpris peuvent apercevoir ce brassage intergénérational rassemblé autour de JPR. Une image exemplaire qui donne à penser l’avenir pour beaucoup d’entre eux. JPR, un fils du quartier est là, présent au milieu d’eux.
Mais, Que font- ils, que célèbrent- ils exactement ? S’interrogent avec insistance d’autres. C’est en écoutant à bon escient JPR qu’ils ont manifesté par ovation leur adhésion. Le portail grand ouvert, il est en effet difficile de distinguer l’invité de ses amphitryons, du fait de sa simplicité légendaire.
C’est au bout de plusieurs minutes que l’homme prendra la parole pour remercier l’assistance, autour de laquelle se sont mêlés, notables, riverains, famille, amis et quelques personnalités connues du monde politique. Sur le coup, le quinquagénaire prendra la rédaction de Vox Populi 241 (VXP241), et ses interlocuteurs à contre-pied et ne parlera point de politique ce jour mais de fraternité, du social et du travail. Travail, valeur qu’il place tout en haut de son estime comme une vertu cardinale. Aurait-il pu faire autrement ? Lui enfant de famille modeste qui n’est ce qu’il l’est aujourd’hui qu’à force de labeur. En revenant sur les pas de son enfance, à Kinguélé, JPR est exactement au cœur de la réalité des Gabonais si bien qu’on en entend à des kilomètres à la ronde ses battements.
En effet, JP ROUGOU connaît au bout des lèvres cette pensée de l’écrivain et philosophe français, Pierre-Simon BALLANCHE qui dit que, «le succès est un chemin que le travail et la patience rendent accessible». Pragmatique, la seule vérité que Rougou sache, c’est le travail ! Une réalité à laquelle il s’est astreint de dévoiler, à ses frères, les dessous sans faire dans la dentelle.
« C’est un honneur pour moi d’être des vôtres. D’être convié à partager quelque chose avec mes amis d’enfance. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de politique, pas de deuil mais d’enfants de Kinguele. Des personnes qui se connaissent depuis 30-40 ans. Et je souhaiterai que cette tradition puisse se perpétuer », a-t-il lancé.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, «nous devons préserver cet esprit pour amener notre quartier au-delà de ce qu’il est aujourd’hui. Car, situé en pleine ville, au 3ème arrondissement, Kinguélé est un quartier emblématique. Mais, qui au-delà de cet école, n’a pas d’aire de jeux, pour les jeunes, pas de dispensaires ni de salles multimédia, pourtant nous sommes au 3ème millénaire», a-t-il regretté.
Il s’appuiera ensuite sur la réussite économique de « l’empire du milieu », (Chine), pour demander à ceux qui l’écoutent de se mettre au travail car, «il n’y a qu’ainsi que nous pourrons influer les dirigeants pour les amener à transformer Kinguélé». Avant de clore son propos en disant que «la politique, comme les affaires est une question de rapport de force. Il faut savoir se donner la main, mobiliser les hommes et se donner un objectif pour arriver à ses fins».
Un discours qui, faut-il le souligner, a reçu l’assentiment du plus grand nombre par une ovation nourrie, digne d’une rockstar de Kingston. Si son mot de circonstance a rencontré autant de succès c’est sans doute parce-que chacun peut s’y identifier. Kinguélé, tout comme ses voisins, Akebe, Dragon, Rio et les PK, est considéré jusqu’à nos jours comme une zone de non-droit. Là-bas, On parle à demi-mots et on s’endort à demi-mort. Résultat logique d’une politique sociale où précarité, chômage et l’insécurité ont fini par dicter leur loi.
Ces habitants, comme une touche noire sur un piano, demeure cette minorité visible mais qui depuis plusieurs décennies ne bénéficient que de très peu de l’attention des autorités. En témoignent les plaintes incessantes de ces résidants. Dernière en date, la distribution des kits alimentaires dans le cadre de l’appel à solidarité nationale lancé par le chef de l’Etat Ali BONGO ONDIMBA à l’endroit des personnes à faibles revenus en cette période de Covid-19. Aide alimentaire offerte par la Fondation Sylvia BONGO ONDIMBA pour la famille (FSBO).
À cet état de fait, l’ancien vice-président de l’Union nationale (UN), qui serait sans doute atteint du « syndrome de Rosa PARKS », refuse catégoriquement que le quartier qui l’a vu grandir reste assis au fond. Des rues de Kinguélé, «force est de constater que, beaucoup de politiques en parlent mais sur le terrain personne n’est visible. Même pas de grands noms de l’opposition gabonaise», a-t-il indiqué.
Pour Samuel MVENG NTOUTOUME, un autochtone, Pierrot, comme l’appellent affectueusement les habitants, est celui qui prend position quand les autres rechignent ou restent figés. Il se démarque ainsi de ces «politiciens « selfie » qui ne s’imprègnent des réalités des populations qu’à l’approche des différentes joutes électorales».
Quoi qu’il en soit, on pouvait voir se redessiner une lueur d’espoir sur le visage de ceux qui étaient ce jour-là. Ils en repartent ragaillardis. Son message quant à lui, trouvera sans aucun doute un écho favorable auprès des siens, auprès de toutes les sensibilités. Comment en douter lorsqu’on sait qu’il détient un second talent. celui du consensus, exploité encore lors du « dialogue national d’Angondjé » organisé au Gabon par le Président Ali BONGO et une partie l’opposition, à la suite de la crise post-électorale ayant suivi l’élection présidentielle gabonaise d’août 2016.