Afrique
Coup d’État au Mali : grosse divergence entre la CEDEAO et la France
Alors que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) exige fermement le rétablissement “immédiat” du président Ibrahima Boubacar KEITA (IBK) dans ses fonctions, la France, elle, “prend acte de l’annonce de la démission du président et appelle à sa libération immédiate ainsi qu’à celle des membres du gouvernement actuellement retenus”. Deux positions diamétralement opposées qui en disent long sur l’approche des deux partenaires vis-à-vis du Mali en crise.
Comme le rappelle “Financialafrik.com”, la déclaration de Jean-Yves LE DRIAN, ministre français des Affaires Étrangères, le 19 août 2019, marque une césure profonde par rapport à la déclaration issue du sommet par visioconférence des chefs d’Etat de la CEDEAO. L’institution sous-régionale a imposé l’embargo, brandi des sanctions collectives et individuelles envers les militaires taxés de “putchistes” et demandé à sa “Force en attente” de se tenir prête.
Aux antipodes du blocus économique et financier de la CEDEAO, le Quai d’Orsay rappelle que «la France se tient, comme elle l’a toujours fait, aux côtés du peuple malien. Elle s’est engagée, à la demande de ce pays, en poursuivant deux priorités : l’intérêt du peuple malien et la lutte contre le terrorisme»
Avant cette déclaration, le président Emmanuel MACRON avait déjà appelé à ce que le pouvoir soit «rendu aux civils, que des jalons soient posés pour le retour à l’ordre constitutionnel» et que le président malien et son Premier ministre soient libérés.
Evoquant la souveraineté du Mali, la France ferme les yeux sur les événements en cours et encourage toutes les forces sociales au dialogue pour trouver «une solution à la crise profonde que traverse le pays, appelant à un rétablissement sans délai d’un pouvoir civil». Une position clairement éloignée des exigences de la CEDEAO et de l’Union Africaine (UA).