Société/Environnement
Gabon: le vol à l’arrachée banalisé par la justice ?
Au vu de la résurgence ces dernières semaines, des cas de vols à la tire dans Libreville et ses environs, parfois capturés sous enregistrement vidéo, l’on est en droit de se demander pourquoi les auteurs se trouvent presque toujours être des repris de justice ? La justice serait-elle trop laxiste vis-à-vis de ces malfrats, souvent des jeunes gens ?
S’il y a bien des phénomènes qui semblent être aggravés par la situation actuelle du pays, c’est bien celui du banditisme et de la délinquance juvénile, dont les manifestations ont pu être heureusement pour certaines, enregistrées sous vidéo au plus grand dam du commun des citoyens, désemparés à la vue de ces jeunes, de 14 à 25 ans en moyenne, qui ont choisi de faire du vol à l’arrachée, leur activité première.
Au comble de l’effronterie et du culot, il semblerait que beaucoup de ces indélicats soient des récidivistes connus des services de police et de renseignement. Ce qui renforce le sentiment d’un justice complaisante envers ces malfrats, parmi la population, victime éternelle de leurs forfaits. C’est comme qui dirait, ces délinquants auraient « le bras long », leur permettant de se soustraire à la justice.
Compte tenu de cette fortune qui leur sourit à chaque fois, il n’est donc pas surprenant que les citoyens, rencontrent à nouveau leurs bourreaux, qui reprennent souvent immédiatement le chemin du vol à la petite semaine, au nez et à la barbe des forces de sécurité, étonnées elles aussi de voir des individus censés être déjà sous les verrous, en train de jouir d’une liberté imméritée.
C’est donc que le mal est profond et se répand tel un cancer, sur les tissus vitaux de notre société, affaiblis par une gangrène tout aussi dangereuse : la corruption. Oui, grand banditisme et corruption semblent faire bon ménage et produire le cocktail toxique qui menace d’en finir avec notre société. La corruption active ou passive, tend à entraver le fonctionnement de la justice qui dès lors ne va pas jusqu’au bout. Résultat : c’est un éternel recommencement dans une spirale vicieuse qui continue et qui entretient l’insidieux fléau.
Face au laxisme de la justice, et à l’impuissance apparente des représentants de la loi sur le terrain, à savoir les forces de maintien de l’ordre public, les appels à la justice populaire se font de plus en plus pressants au sein des populations, qui se considèrent livrées à elles-mêmes dans ce combat contre le crime impuni. Une éventualité, si elle s’avère, dont les conséquences pourraient être dramatiques pour la stabilité de notre société, déjà précarisée par des maux en tout genre. Vivement que les pouvoirs publics sévissent durement envers petits et grands voyous, pour ramener la sérénité et la paix, dans le pays.