Politique
Gabon: Franck NGUEMA récuse les « jugements de valeur » du député français FUCHS sur l’incapacité d’Ali BONGO à diriger
Le ministre de la Culture et des Sports s’est fendu d’un post Facebook pour réagir aux déclarations du député apparenté Modem en France, Bruno FUCHS, qui a affirmé hier mercredi 8 juillet 2020, au cours d’une séance de questions des parlementaires au nouveau gouvernement CASTEX, que le chef de l’Exécutif gabonais « n’est plus en capacité de présider son pays ». Des propos que Franck NGUEMA considère comme des jugements de valeurs.
Au cours de la première sortie à l’Assemblée nationale française du nouveau Gouvernement du Premier Ministre français Jean CASTEX, le député du parti centriste Modem, Bruno FUCHS a fait des déclarations qui ont jeté un pavé dans la mare politique gabonaise. En effet, alors que l’ol croyait définitivement clos le débat sur la l’aptitude d’Ali BONGO à diriger le pays, les propos du député français sont susceptibles de raviver cette question dans l’opinion.
Il se trouve que Bruno FUCHS, visiblement très au fait des questions africaines, a déclaré que « le chef de l’Etat n’est plus en capacité de présider son pays depuis 18 mois en raison de son état de santé », en parlant du Gabon. Des propos adressés à Jean-Yves LE DRIAN, reconduit au ministère des Affaires étrangères, mais qui ont plutôt déclenché une réaction dans le milieu politique gabonais puisque le ministre Franck NGUEMA a consacré une publication pour les condamner.
« Un « jugement de valeur » pour « déstabiliser la clef de voûte » des Institutions gabonaises qui fonctionnent et sont stables. » lit-on dans la publication du ministre de la Culture et des Sports, visiblement très amer sur la question de la capacité du chef de l’exécutif à diriger le pays. Quoi qu’il en soit, il faut noter que les propos du député français interviennent au lendemain de la décision de la Cour de Cassation de mettre un terme à action en justice d’initiative citoyenne contre Ali BONGO, pour établir son aptitude ou non à siéger à la tête du pouvoir après son accident vasculaire cérébral survenue en 2018 à Riyad, en Arabie Saoudite. Une affaire qui avait pour but ultime, la déclaration de la vacance au sommet de l’Etat.
Les récentes déclarations de Bruno FUCHS vont-elles remettre sur le tapis cette question délicate ? Rien n’est moins sûr, mais ceux-ci ont assurément fait de l’effet et promettent encore d’autres réactions à venir.