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Gabon /Kevazingo gate : En route pour le triomphe de la vérité

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Lorsque vous faites l’objet d’une invective, d’une insulte, d’une fausse accusation, d’une diffamation ou d’une quelconque violence physique, verbale ou par voie de presse, celui qui se sent lésé, privilégira, dans un État post-colonial, dit indépendant et donc de droit objectif, comme le Gabon, de saisir la Justice afin que sa cause soit entendue et que la loi départisse les protagonistes.


Dans l’Etat ante-colonial, comme celui de nos ancêtres, l’on pouvait recourir à Justice, mais bien souvent, l’offensé préférait se faire justice lui-même si, malheureusement, il n’y avait pas des témoins ou des notables pour empêcher l’irréparable.
Le KEVAZINGOGATE, cela veut-il dire quelque chose à quelqu’un au Gabon voire sur la planète entière ?

Pour faire simple, et sans rentrer dans les détails, disons que par voie de presse, un journaliste en ligne, Monsieur Stive Roméo MAKANGA a diffusé urbi et orbi (c’est-à-dire solennellement à « la ville et au monde ») courant mai 2019, que le Vice Président du Gabon alors en fonction, pour ne pas le citer, Monsieur Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU est le Chef de gang d’une opération de vente illicite d’une espèce forestière (un arbre) appelée KEVAZINGO, portant sur 353 conteneurs.


Ainsi étaient livrés à la vindicte populaire nationale et internationale et voués aux gémonies, PCMM et, au-delà de la personne intrinsèque de PCMM, l’autorité lui ayant fait confiance en le nommant à ses côtés à la Présidence de la République, la super structure d’un pays et, bien sûr, la République gabonaise toute entière.


« Point d’intérêt, point d’action », dit un principe général du droit.
PCMM ayant été nommément visé, a donc saisi le Tribunal Correctionnel de Libreville afin que l’auteur des écrits diffamatoires du Vice Président réponde de ses actes et en cas de condamnation, soit tenu à réparation au titre des dommages et intérêts.

Advenue la première audience d’examen au fond de la cause, après l’audience de première comparution ayant fixé la caution historique de 20 millions de FCFA payée au Trésor public par le demandeur à l’action, Monsieur Stive Roméo MAKANGA, par la plume et la voix de son Avocat, va soulever « une exception d’inconstitutionnalité des articles 41 et 44 de la loi n°019/2016 du 09 août 2016 portant Code de la Communication en République gabonaise.
Cet argument entraînait dessaisissement du Tribunal Correctionnel en faveur de la Cour Constitutionnelle qui devait rendre sa décision dans un délai d’un (1) mois à compter de la date de sa saisine.
Le six (6) mars 2020, la Haute Juridiction a rendu sa décision au demeurant, insusceptible de recours, en jugeant que les articles visés « ne sont entachés d’aucune inconstitutionnalité « .

Cette démarche, bien que fondée en droit, rentre d’évidence, dans le dilatoire, c’est-à-dire gagner un peu de temps Mais à malin, malin et demi…
L’affaire revient à nouveau devant le Tribunal Pénal et, quand la date de l’audience sera connue, Monsieur Stive Roméo MAKANGA fera face à la loi, dans toute sa rigueur: DURA LEX SED LEX.
Gageons que lui, Sieur MAKANGA qui n’était pas présent lors de la dernière audience et à qui il a été rappelé par le Président du Tribunal via son Avocat, qu’il doit être présent et sera bien à la barre.
Quel que soit le temps entre maintenant et la prochaine audience, en raison du caractère éminemment technique de cette affaire, PCMM devra continuer à garder sérénité et confiance.
La route vers le triomphe de la vérité est ouverte…
 »Wait and see ».

MOUKAGNA BOUKA, Homme politique et Juriste de formation

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