Sport
Ligue africaine des Champions: abandonné au Tchad, le CMS échappe de peu à Boko Haram
Les Joueurs du Centre MBERI Sportif ( CMS) ont vécu une expérience suicidaire. Celle de rallier le Gabon par voie terrestre après une expédition footballistique au Tchad où ils sont allés, en fin août dernier, affronter Elect- Sport dans le cadre du match retour du premier tour des préliminaires de la Ligue des Champions de la Confédération africaine de football (CAF). Faute de moyens suffisants et abandonnée en territoire étranger par les dirigeants du club, la délégation gabonaise a été contrainte de parcourir des milliers de kilomètres sur le chemin de retour en convoi véhiculé. Se faisant, ils vont expérimenter l’ indescriptible cruauté du groupe terroriste « BOKO Haram ». Retour sur le parcours au cœur des enfers de la délégation gabonaise.
L’affaire est rocambolesque dans le football gabonais et c’est un euphémisme de le dire au vu des conséquences tragiques sur lesquels elle aurait pu déboucher. La délégation gabonaise composée des joueurs, du staff technique et des journalistes aurait été abandonné au Tchad et contrainte de rallier la capitale gabonaise en convoi. D’après des témoignages recueillis, elle a échappé de peu à la prise en otage et à la décapitation.
Selon l’hebdomadaire, le « Nganga » N480 du mercredi 23 octobre 2019, l’histoire commence après le Match qui a opposé le CMS au Elect- Sport au Tchad. Une fois la rencontre terminée, le président du club aurait rallier précipitamment le Gabon oubliant (in)volontairement de solder les billets retour pour ses protégés. Constatant que la situation n’évoluera pas positivement le staff technique, les joueurs et les quelques journalistes se sont résolus à prendre la route pour tenter de rallier Libreville.
Le voyage commence à Kousseri dans le sud du Tchad puis quelques heures plus tard, va s’arrêter dans la bourgade de Danbanga au nord du Cameroun. Les routars, auraient formulés le vœux de traverser la région sans escorte militaire, mais très vite les indiscrétions selon lesquelles « Boko Haram » rôde dans le coin va les amener à changer d’avis. En escorte militaire, ils attendront Zigue, une ville frontalière avec le Nigeria.
Là les militaires vont expliquer à la délégation gabonaise qu’ils sont au coeur de l’enfer c’est à dire au centre de l‘État majeure depuis lequel le groupe djihadiste opère. Par crainte de leurs vies, les hommes en treillis se retirent à Maroua et laissent les aventuriers poursuivre leur chemin, mais en cours de route, le groupe apprendra que les islamistes viennent de mener une expédition sauvage et barbare dans la localité de Waza. Le modus operandi l’attentat à la bombe. Une vingtaine de mort sont enregistrés.
De nuit, la délégation embarque pour Maroua pour s’arrêter à Garoua, mais dans la même mouvance,une radio annonce que « Boko Haram » a tué six personne suite à une autre attaque dans le village qu’il venait de quitter. Fort heureusement que la suite va être moins stressante de Garoua( Cameroun ) à Libreville ( Gabon) sous escorte militaire ils seront désormais tranquilles. Cependant des questions restent en suspend. Comment en est-on arrivé à cette expérience suicidaire? Pourquoi les dirigeants du club ont ils fait preuve d’amateurisme qui aurait pu coûter la vie au gabonais ?