Afrique
Tunisie 2019: une élection présidentielle, et 26 candidats pour une chaise
Après la mort le 25 juillet du Bejid CAÏD ESSEBSSI , la Tunisie pays pionnier de la révolution arabe de 2011, organise la deuxième élection présidentielle démocratique de son histoire. Si les candidatures des partis traditionnels sont attendus, d’autres révèlent une nette progression du paysage politique et une ouverture démocratique. C’est donc huit des 26 candidats à la présidentielle tunisienne ont exposé ce samedi 07 septembre 2019 leur credo lors de la première de trois soirées de débat télévisé, un événement très rare dans le monde arabe.
La Tunisie est en passe de consolider des avancées démocratiques obtenues au cours de la révolution arabe du printemps 2011. Le pourvoir dictatorial de Ben ALI cédait sous la pression de la rue. Après moult tergiversations le pays a progressivement redessiné les contours de son histoire en mettant à la tête de l’État un islamiste modéré qui a tiré sa révérence le 25 juillet dernier chamboulant ainsi le calendrier électoral.
Le plus inédit cependant reste le nombre impressionnant de candidats enregistrés par l’instance en charge de l’organisation présidentielle du 15 septembre 2019: l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections en Tunisie (ISIE) met donc en scène, sur près de 100 postulants, 28 candidatures.
Donc à huit jours du premier tour de scrutin, le débat de ce samedi a été salué comme « historique » et comme « un moment de fierté » par des Tunisiens rassemblés dans des cafés ou commentant l’émission en direct sur les réseaux sociaux. Pendant deux heures et demie, debout derrière leurs pupitres, les postulants ont répondu à des questions tirées au sort et posées par deux journalistes modérateurs.
A l’origine, ils devaient être neuf, mais le candidat et homme d’affaires controversé Nabil KAROUI était absent, emprisonné pour blanchiment d’argent depuis le 23 août. Il s’est cependant invité dans le débat en tweetant pendant la soirée.
Le nombre des candidatures à la présidentielle sont tout aussi inédit que la diversité qui s’y cache. L’actuel Premier ministre Youssef CHACHED une figure bien connu dans le pays est l’un des favoris. D’autres candidats se présentent comme outsiders, mais espèrent engranger quelques soutiens avant la fin de la compagne.
Cette élection qui s’annonce très serrée est d’ailleurs la première à admettre la présence d’un candidat ouvertement homosexuel: l’avocat Mounir BAATOUR qui sans doute bénéficie d’un large soutien de la communauté LGBT.