Politique
Risque d’implosion sociale: quand Alexandre D. TAPOYO fait le même constat que Dieudonné MINLAMA MINTOGO
C’est à quelques jours des festivités du 17 août, Alexandre Désiré TAPOYO a choisi de sonner l’alerte. En effet, dans une lettre ouverte datée du mercredi 7 août 2019, l’ancien ministre des Droits humains, interpelle le Premier ministre, Julien NKOGHE BEKALE, le directeur de Cabinet de la présidence de la République, Brice LACCRUCHE ALIHANGA , et le président de l’Assemblée nationale, Faustin BOUKOUBI, sur un risque d’« implosion sociale et politique qui pointe à l’horizon».
Le cadre du Parti démocratique gabonais (PDG), Alexandre Désiré TAPOYO, entrevoit le pire pour l’avenir du Gabon, si la situation politique, économique et sociale actuelle se prolonge plus longtemps. En tout cas, c’est ce qu’il confie clairement dans sa lettre ouverte adressée à l’actuel classe dirigeante.
Posant un regard rétrospectif sur le pays, l’ancien Président du Conseil d’Administration (PCA) de la Société gabonaise des transports (SOGATRA), Désiré TAPOYO fait remarquer que depuis 2009, année de l’accession au pouvoir d’Ali BONGO ONDIMBA, l’écosystème gabonais a connu un grand chambardement qui n’a cessé depuis lors de péricliter le vivre-ensemble des populations. Il en veut pour preuve le soubresaut inédit qu’a été la crise post-électorale de 2016 qui a failli faire basculer le Gabon dans une spirale infernale aux conséquences insoupçonnées.
Dans ces signaux d’alerte non difficiles à appréhender, même pour un néophyte, le cadre du PDG voit que le « maitre-mot de toutes les explosions populaires violentes contre les autorités est l’exaspération». Il faut donc croire qu’à l’origine des épisodes d’instabilité que l’on enregistre dans le pays, l’exaspération des populations apparaît à ses yeux comme primant toute autre cause.
Désiré TAPOYO confesse également plus loin : « à la veille de la commémoration de notre accession à la souveraineté nationale, j’ai le profond regret de constater que notre atmosphère se charge de plus en plus d’électricité, dans une ambiance « gazeuse ». » Il reconnaît aussi « la propension de beaucoup d’entre nous à ce que je qualifierais de «mêmeté» pseudo-intellectuelle». Une attitude généralisée « qui, au lieu de permettre l’émulation républicaine et l’affinement des solutions, fait plutôt le lit à des raccourcis ravageurs et autres subterfuges ».
C’est face à cet imbroglio aisément perceptible que l’auteur adresse à ses premiers destinataires NKOGHE BEKALE, LACCRUCHE ALIHANGA et Faustin BOUKOUBI, une « invite, respectueusement, à tout mettre en œuvre pour éviter l’implosion sociale et politique qui pointe à l’horizon», car comme il l’a auguré en préambule de son propos « les grands embrasements naissent des petites étincelles ». Comme quoi, il en faut peu pour tout remettre en cause.
Nos confrères de “l’Equateur” rappellent qu’Alexandre Désiré TAPOYO n’est pas la personnalité politique, qui depuis le début de l’année, interpelle les tenants du pouvoir sur une éventuelle implosion politique et sociale. Avant lui, il y a eu notamment, Dieudonné MINLAMA MINTOGO, président du parti politique Ensemble pour la République (EPR), qui au regard de la situation politique et socioéconomique du Gabon, avait appelé le Pouvoir à mettre en place un dialogue national réellement inclusif « pour sortir notre pays de la crise multiforme dans laquelle il ne cesse de s’enfoncer… ».
On devine aisément les faits qui ont poussé à cette sortie épistolaire du cadre du PDG. Il s’agit des appels à la déclaration de la vacance du pouvoir par certaines formations politiques et la société civile, les interpellations des leaders syndicaux et les agressions physiques des forces de l’ordre sur les retraités en grève, les licenciements abusifs dans les sociétés, etc. Autant de signaux alarmants qui ont inspiré le cri du cœur d’Alexandre TAPOYO, qui craint un embrasement si rien n’est fait par les pouvoirs pour engager des mesures d’apaisement. Espérons que son appel sera entendu par les premiers concernés. Il en va de la survie de notre État presque soixantenaire.