Société/Environnement
Suspension provisoire des services d’Averda: quid de la situation sociale des 697 gabonais employés par l’entreprise?
Quel avenir pour les centaines de familles salariés de la société de ramassage des ordures Averda Gabon? Voilà une question qui suscite l’inquiétude auprès de nombreux 700 employés dont l’entreprise, dont 697 sont des nationaux. Après l’annonce de la suspension provisoire de ses prestations le 05 août 2019, il fort probable que ces pères et mères de familles se retrouvent injustement poussés à la précarité si un consensus n’est pas rapidement trouvé entre l’État et la société en charge de la gestion des déchets dans les communes de Libreville, d’Akanda et du 3e arrondissement d’Owendo.
D’un côté il y a Averda et l’Etat se renvoient copieusement la responsabilité de la situation catastrophique de la gestion des ordures à Libreville. D’un autre, il existe depuis son dernier mouvement d’humeur, une campagne de salissure et subjective qui a été lancé contre Clean Africa et son sous-traitant Averda. Celle-ci consiste à chercher à la loupe les tares d’une entreprise, qui certes ne peut se prévaloir d’aucune perfection mais reste toutefois dans son bon droit, tout en omission totale de la part de responsabilité de l’État. C’est donc en ne dirigeant le curseur que sur les conséquences sanitaires, pour les populations librevilloises, qui découleraient que les auteurs de cet « Averda-bashing » (dénigrement), font fient des lois de la causalité. Mais en réalité, lequel d’entre eux garderait le sourire aux lèvres après deux années d’impayés ? Lequel d’entre eux pense à ces centaines d’employés qui tout comme eux ont une dignité à défendre, qui depuis le début du litige font aussi les frais de ce ping-pong interminable? Aujourd’hui sur la sellette, qu’adviendra t’il de ces employés si Averda partait? Chantage ou pas, Averda dit avoir payer les salaires de ses 700 employés, sans discontinuité malgré ces deux années de souffrance financière.
Car il est maintenant connu de tous que l’origine de cette inquiétude grandissante est les nombreuses factures impayées de l’État gabonais, qui s’élevaient à 24 milliards de Fcfa, celle-ci n’ont eu d’effets que de fragiliser la trésorerie de l’entreprise. Ainsi, avec la crise sociale qui sévit au Gabon, le taux de chômage alarmant et le pouvoir d’achat des gabonais toujours en berne, la société consciente des conséquences de cette situation d’un point de vue social, reste toutefois confiante d’une issue positive qui permettra la bonne exécution du contrat.
«Aujourd’hui j’ai 700 employés que je paie depuis 5 ans, qui travaillent tous les jours. Je fais la maintenance de mes 40 camions. Mais le vrai problème ce sont les moyens», a déclaré Nicolas ACHKAR, Directeur international du développement de l’entreprise dans interview accordée à la rédaction de Vox Populi (Vxp 241) le 07 août dernier.
En ce qui concerne l’enveloppe de 6 milliards de Fcfa reçu les 3 derniers mois par la filiale gabonaise d’Averda, évoqué comme gage de bonne foi par Yannick ONGONWU SONNET, Haut-commissaire à l’Environnement et au cadre de vie (HCECV), c’est une autre version de faits que nous a donné le responsable d’Averda.
«En juin dernier, nous avons été payés de 5,8 milliards de Fcfa. Et, nous avons reverser aux titres des redevances, 4 milliards de Fcfa à l’Etat», a-t-il conclu.
Alors que l’entreprise employaient une vingtaine d’expatriés, Nicolas ACHKAR a changé la donne en nationalisant la filiale gabonaise qui n’en emploie plus que 3. Aujourd’hui, sur la paille (trésorerie à néant), Averda ne peut plus assurer la rémunération de son personnel, ni la maintenance de son équipement. De plus, à bout de souffle, elle n’arrive plus à s’acquitter de ses dettes, auprès des créanciers notamment l’État, dont il reverse les taxes.