Politique
Ali Akbar ONANGA Y’OBEGUE : chronique d’une disgrâce
Décidément 2019 restera gravée dans la tête d’Ali Akbar ONANGA Y’OBEGUE, comme l’année de la d’échéance. Acte de vengeance ou pas il n’en demeure pas moins que l’ancien patron de la Fonction publique, depuis sa sortie du Gouvernement, à la faveur du dernier remaniement ministériel, brille par des sorties contraires aux valeurs prônées par ce qui est devenu son ex-camp. À en juger son exclusion, ce 1er août 2019, du Parti démocratique gabonais (PDG) pour «atteinte à l’unité du parti et actes contraires à la probité ». Que reproche t-on exactement au désormais ex-député de la Léconi-Lékori?
En effet, l’organe disciplinaire du parti a prononcé son éviction hier soir aux alentours de 19 heures. La faute à un post sur la page Facebook de l’ancien Secrétaire général du Gouvernement, publié fin juillet dernier, dont les propos « résultent d’une interprétation erronée des dispositions statutaires et réglementaires en vigueur et porte gravement atteinte à l’unité du parti».
« En application des dispositions de l’article 101 du règlement intérieur du parti [..], le camarade Ali Akbar Onanga Y’Obegue, député PDG du 1er siège du département de Lékoni Lekori est exclu du PDG pour atteinte à l’unité du parti et actes contraires à la probité», a indiqué dans un communiqué Guy Benjamin NDOUNOU MONDO, président de la Commission permanente de discipline (CPD) du parti.
Selon certaines sources proches du Parti ayant requis l’anonymat, depuis peu, le natif du Haut-ogooué, «s’est mis dans une posture de rébellion vis-à-vis de ses supérieurs hiérarchiques tant dans son parti que face aux autorités gouvernementales, juste après son éviction du ministère de la Fonction publique pour cause d’une gestion très décriée et jugée calamiteuse». Un passage durant lequel on lui reprocherait la création de postes budgétaires fictifs dont il serait le cerveau et l’unique bénéficiaire.
Ce précurseur de la fameuse phrase, «on ne fait pas du neuf avec du vieux», a été rapidement rattrapé par la réalité actuelle : la nouvelle forme de gouvernance prônée par Ali Bongo Ondimba, laquelle n’admet plus aucune erreur de la part de ceux qui sont censés montrer le bon exemple aux citoyens.
Un peu plus loin, l’ancien membre du gouvernement a publié sur sa page Facebook un message qui semble contenir pour la CPD une explication subliminale lorsqu’on le lit entre les lignes.
« Je viens de prendre part avec bonheur au week-end politique dans Lekoni Lekori ou avec d’autres camarades, nous avons réservé un accueil très chaleureux au camarade secrétaire général et à sa suite.
Le secrétaire général, en sa qualité de seul remplaçant du Distingué camarade en cas d’empêchement, et de gestionnaire du parti au quotidien, nous a délivré le message du Distingué camarade président que nous avons écouté religieusement et entendu. J’étais heureux d’être là pour témoigner ma reconnaissance de son autorité déléguée sur le parti, la discipline étant l’apanage du bon militant », a-t-il écrit.
Pour beaucoup d’analystes de la vie politique gabonaise, ce message serait adressé à Brice LACCRUCHE ALIHANGA, directeur de cabinet du président de la République, mais également au président de la République, pour s’être plusieurs fois présenté aux populations, du Haut-Ogooué couleurs du parti cinquantenaire.
Disons que celui qui faisait figure de personnalité d’influence du camp présidentiel se voit rattraper par ses propres turpitudes qui jettent davantage le discrédit sur sa personne. Rappelons que tous ses proches ou personnalités pour qui il a été le mentor ont été débarqués de leurs postes. Thierry ABELOKO, Liliane NGARI, pour ne citer que ceux-là. En perdant de facto son mandat de député, celui qui récemment encore était entendu pour des questions d’enrichissement illicite s’expose manifestement à des poursuites judiciaires en cas de fait avéré, son immunité parlementaire étant levée.