Décès de Mohamed MORSI: la “grande muette” des présidents africains ????

Lundi 17 mai 2019, alors qu’il devrait répondre de ses chefs d’accusation, l’ancien président égyptien s’est écroulé suite à un malaise. Conduit à l’hôpital, il a rendu l‘âme. Mais à ce jour, aucun message de condoléances de la part de quelques chefs d‘État africain.

Il était le premier chef d’Etat élu démocratiquement en Egypte. Mohamed MORSI s’est éteint à l’âge de 67 ans. Il a été inhumé en silence hier au cimetière de Medinat Nasr à l’est du Caire.

Jusqu’ici, deux chefs d’Etat seulement ont rendu hommage à MORSI. Il s’agit du Turc Recep TAYYIP ERDOGAN, allié de l’ancien président islamiste, qui l’a qualifié de « martyr ». Et de l‘émir du Qatar, cheikh Tamim BEN HAMAD AL-THANI, qui a lui, exprimé « sa profonde tristesse ». Côté africain, c’est le silence total. Pas un seul chef d’Etat ou de Gouvernement n’a daigné adresser ne serait-ce que des condoléances.

On peut se demander si les charges d’actes de terrorisme et d’espionnage pour l’Iran, le Qatar et des groupes militants comme le Hamas à Gaza, retenues contre l’ancien chef de l’Etat égyptien après sa chute y sont pour quelque chose. D’autant plus que les Frères Musulmans, entité en passe d’être reconnue comme organisation terroriste par les Etats-Unis, a été un moment dirigée par Mohamed MORSI. Les dirigeants africains, sont-ils donc restés circonspects pour ne pas s’attirer les foudres des puissances occidentales ?

Mohamed MORSI a accédé à la magistrature suprême en 2012, au lendemain du « Printemps arabe » de 2011 qui avait eu raison de certains régimes du monde arabo-musulman dont Hosni MOUBARAK qui avait régné d’une main de fer sur le pays des pharaons pendant trente longues années. Mais suite à des manifestations contre son régime, l’ancien frère musulman sera destitué en juillet 2013 par l’armée sous l’impulsion d’Abdel FATTAH AL-SISSI, à l‘époque ministre de la Défense et actuel homme fort du Caire.