Santé
Gabon: Vers une grève illimitée des personnels de la santé ?
Ce mercredi 17 avril 2019, le syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga) s’est réuni en assemblée générale. Au cours de laquelle les professionnels de la santé ont décidé de la suspension des prestations aux assurés de la Caisse nationale d’assurance maladie et de la garantie sociale (Cnamgs), ainsi que l’initiation d’une grève illimitée si leurs salaires venaient à être réduits.
En effet, les retards de paiement des prestations par la Cnamgs ont eu raison de la patience des médecins fonctionnaires, qui ont fini par trancher. Depuis le 18 avril dernier, et ce, sur l’ensemble du territoire la Cnamgs est suspendue ! Adrien MOUGOUGOU, le président du Symefoga estime qu’ils en ont trop supporté, il faut désormais que les choses changent.
«Nous pensons que nous avons suffisamment supporté. Nous n’en pouvons plus. Nous n’arrivons plus à assurer une sécurité sanitaire aux gens qui fréquentent les hôpitaux. Nous l’avons toujours décrié et nous pensons que ça découle principalement des rapports qu’il y a entre le gouvernement, par le biais de la Cnamgs, et les hôpitaux publics», s’est indigné le président du Symefoga, au micro de nos confrères de « Gabon Review« . Désignant le partenariat avec la Cnamgs, comme étant la cause de la précarisation des hôpitaux.
Par ailleurs, le Symefoga qui s’oppose à la réduction des salaires décidée par le Gouvernement, lors du Conseil des ministres du 29 mars 2019, a indiqué avoir d’ores et déjà déposé un préavis de grève sur le bureau du ministère de la Santé, courant jusqu’au 26 avril prochain. «Parce que si le 25 avril, il y a un centime qui est retiré de nos soldes, nous rentrerons en grève générale illimitée. Que le gouvernement prenne ses responsabilités pour régler les questions budgétaires que nous n’avons pas créé», a-t-il prévenu.
Le gouvernement a désormais entre ses mains le sort des milliers de gabonais vivant en dessous du seuil de pauvreté, qui ne peuvent déjà plus faire usage de leur carte d’immatriculation. Et ne sauraient se rendre dans des structures médicales privées faute de moyens, si les hôpitaux venaient à entrer en grève.